Pov Jessie
« Cette vie est un combat perpétuel et la philosophie est le seul emplâtre qu'on puisse mettre sur les blessures qu'on reçoit de tous côtés. » Voltaire
Quelques heures plus tard, tous mes sens étaient en surchauffe, le battement de mon coeur avait pris un rythme beaucoup trop irrégulier. Plus d'une fois, l'un de nos agresseurs était passé sous notre arbre, sans nous voir. On retenait notre respiration, attendant qu'ils partent. Etant donnés que certains des ennemis étaient des loups, ils repassaient toujours vers nous, cherchant notre odeur. Peine perdue, personne ne penserait qu'un loup se cache dans un arbre. De plus, nous avions camouflé notre odeur au mieux, grâce à Anna.
Le lien qui me tire vers mes âmes soeurs se fait de plus en plus présent. Je sentais toutes sortes d'émotions qui ne venaient pas de moi: crainte, angoisse, colère, tristesse, et beaucoup d'amour.
Lorsque enfin je finis par les apercevoir sous leurs formes bestiales à une trentaine de mètres de moi, mon coeur saute de joie. Ils étaient là, ils ne m'avaient pas abandonné.
À côté d'eux se trouvaient plusieurs autres loups, mais l'un d'entre eux retient en particulier mon attention. Il faisait deux fois la taille d'un loup standard, son regard noir me glaçait le sang au fur et à mesure qu'il se rapprochait de nous. J'espérais vraiment que mes compagnons savaient ce qu'ils faisaient. Mais bon, pour l'heure j'avais un besoin irrépressible de les toucher. Je me glisse donc en bas de l'arbre, oubliant mon amie en haut, et me précipite à leurs rencontres.
Après quelques pas vacillants, je m'effondre à genoux, mes pieds n'avaient plus la force de me soutenir. Je tends alors avec désespoir ma main droite vers eux. Mes âmes soeurs comprennent et viennent se frotter à celle-ci, puis passent leurs langues sur mes diverses blessures. En sécurité. Voilà comment je me sentais. Personne ne viendrait me torturer alors qu'ils étaient à côté de moi. Personne!
Le loup aux yeux vert foncé se transforme, pendant que son frère reste à mes côtés, ma main parcourant sa fourrure pour me rassurer. Tyler se retrouve nu devant moi, mais au fond je m'en fiche, je voulais seulement ressentir la chaleur de ses bras. Ceux-ci se referment doucement pour me prendre dans une douce embrassade. Ses lèvres frôlent mon front:
- Mon amour, tu es vivante. Quand notre lien n'a plus fonctionné, on a eu tellement peur... Plus jamais je ne te quitterai, tu resteras pour toujours à mes côtés. Oh mon dieu, je t'aime tellement. Sa voix se brise à ces derniers mots, des larmes silencieuses coulent le long de ses joues. Jamais je ne l'avais vu de la sorte.
J'essaie de le rassurer comme je peux en le berçant contre moi, lui prouvant par mon étreinte que j'allais bien. Une truffe de poil brun se faufile alors entre nous, Damian pose son museau près de mon visage, nous permettant de tous nous enlacer.
Un bruissement de feuilles brise le silence qui régnait depuis nos retrouvailles. Je prends enfin conscience d'où l'on se trouve et des gens autour de moi. Ou plutôt des loups.
Anna finit sa descente, je m'approche d'elle pour l'aider, mais elle me lance l'un de ses regards qui veut dire « je n'ai pas besoin d'aide, je vais bien. » Je savais que c'était faux. L'une de mes meilleures amies n'allait vraiment pas bien, et je ne parlais pas de ces blessures physiques, qui avaient déjà en partie disparue. Non, le pire resterait la torture psychologique, et les souvenirs de ce qu'on lui a fait endurer.
Je regarde mon amie et je la trouve différente. Elle se tenait droite, froide, ses yeux criaient vengeance. Je ne la reconnaissais plus.
Un grondement rauque me fait sursauter, je me retourne pour voir le loup aux yeux noirs s'avançait vers mon amie. Celle-ci le regarde un moment avec incompréhension avant de comprendre : « âme-soeur ». Voilà les seuls mots qui sortent de sa bouche, avant qu'on entende des coups de feu et des hurlements de loups au loin. L'heure de notre vengeance à sonner.
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Meute Rainblood: La légende des bêtas
WerewolfBienvenue dans un monde où, nous les créatures de cauchemar, nous nous cachons au fond des forêts, à l'abri des regards. Nous restons entre nous, dans nos meutes. Les humains ne savent pas que nous existons. Ils pensent que nous faisons partie du my...