Pov Tyler
« L'impossible ne semble pas exister en amour, seul existe des possibles quand nous avons traversé nos peurs et nos résistances, ou renoncer à des projections erronées sur l'autre. » Jacques Salomé
Avec Damian, nous la suivons à la trace. Aucun de nous deux n'arrivait à décoller ses yeux d'elle. Nous marchions dans l'ombre, de peur qu'elle nous repère, comme des prédateurs chassant leur proie. Mon loup adorait cette traque, cette chasse qui n'allait pas se terminer en bain de sang, mais de façon bien plus plaisante. Je sentais le loup de mon jumeau appelait le mien. En ce moment, notre lien était plus que parfait, on se déplaçait en symbiose, comme une meute l'aurait fait. Nos loups hurlaient à la lune dans notre esprit, remerciant la déesse de nous avoir donné notre moitié. J'avais envie de me transformer pour que mes sens aiguisés me donne plus d'elle: son odeur, sa silhouette, son souffle. Ma patience avait quasiment atteint sa limite, je la voulais tout de suite, de toutes les façons possibles et imaginables. Elle est MIENNE.
Je détaille sa grande silhouette rentrer dans le hall de l'hôpital et reprendre un instant son souffle. Elle a un bon instinct. Elle nous avait sentis, les deux prédateurs tapis dans l'ombre. Une fierté inattendue m'envahit, elle ne se laisserait pas faire. Parfait. Je la contemple un instant. Notre future compagne est juste magnifique, la plus belle des créatures. Elle est grande, mais pas aussi grande que nous avec nos 2 mètres de haut. Elle devait bien faire 1 mètre 80, et passera donc parfaitement dans nos bras. Pas trop petite pour se faire un fichu torticolis quand nous voudrons l'embrasser. Elle a des formes là où il faut, sans en avoir trop. Son jean faisait rebondir ses fesses de façon outrageant, appelant à la tentation. Ses longs cheveux blonds lui arrivaient presque jusqu'aux hanches. Je me demande quelles sensations se seraient de pouvoir y glisser mes mains. Seront-ils aussi soyeux qu'ils le laissent présager. Et ses lèvres charnues sont-elles douces au toucher? Je voudrais pouvoir enfouir mon nez dans son cou, me gorger de son odeur, puis passer mes lèvres sur les siennes...
Bon il faut que je calme mes ardeurs. Pour le moment je suis loin de pouvoir faire quoi que ce soit. Mon excitation est telle que je sens la partie basse de mon anatomie être prête à rentrer en action. Génial, il faudra que je prenne une douche glacée en rentrant. Quand je me tourne vers mon jumeau, je vois qu'il est dans le même état que moi, voire pire. Il serre tellement les dents, que je me demande si elles ne vont pas se casser sous la pression. Mon frère n'a jamais été d'un naturel patient. Il faut que je prenne les choses en charge, que je mette un plan d'action en place. Peut-être de trouver un moyen de croiser sa route, en plein jour de préférence. J'entends un grognement à côté de moi, puis:
- Rentrons. Cela ne sert à rien de rester devant l'entrée. Nous ne pourrons pas la voir d'ici, et elle se trouve entourée de centaines de personnes. Rien ne pourra lui arriver dans les prochaines heures.
- Pourquoi les prochaines heures? Je demande surpris.
- Tu n'as pas vu ce qu'elle a sorti de son sac avant de rentrer dans l'immeuble? Un badge. Probablement qu'elle travaille ici, et elle devra donc rester quelques heures avant d'en ressortir. On peut donc rentrer et mettre une stratégie de séduction en place. De plus je pense qu'il faut qu'on s'explique avec Jason. Il doit se demander pourquoi ses deux bêtas ne reviennent pas. Il pourrait bien lancer une offensive pour nous retrouver, et je n'ai pas trop envie d'être la source d'un conflit, alors qu'on vient de signer ce maudit traité.
Je n'avais jamais entendu mon frère parlait autant. En général il se contente de phrase courte ou de grognement. Trait de caractère que je partage. On n'était pas les plus bavards dans la meute.
Hochant la tête pour montrer mon approbation, nous nous mettons en route vers sa voiture, et reprenons la route vers l'hôtel. Damian n'avait pas pris l'alcool dans la chambre de notre alpha. Nous nous dépêchons d'aller le chercher, puis retournons dans la salle. Une fois assez près, j'envoie un message télépathique à notre alpha.
« Jason, est-ce que vous êtes encore dans l'immeuble où s'est déroulé la réunion? »
« Ah, vous êtes enfin réapparu. Je suppose que ton frère est avec toi. Je pense qu'une petite discussion s'impose. Retrouvez-moi dans la salle du premier étage. Les autres sont déjà au restaurant, mais vu l'heure, je pense qu'ils ne vont plus tarder à rentrer chez eux, ou à l'hôtel. J'ai dû faire preuve de beaucoup de patience, pour ne pas piquer une colère devant les autres alphas, alors j'espère que vous avez la meilleure raison du monde pour être parti sans prévenir. »
« Oui, la meilleure de l'univers »
On finit par arrivée devant l'immeuble, pas franchement pressé de fournir des explications. Mais on n'avait pas le choix. S'il y a bien une personne qui pouvait comprendre notre situation, c'était notre alpha. Il avait vécu des événements similaires lors de sa rencontre avec son âme-soeur, même si notre Luna était une louve et connaissait donc notre véritable nature. Pourtant, à l'époque nous l'avions soutenu dans les nombreux moments difficiles, et je savais que notre alpha et ami nous rendraient la pareille cette fois-ci. Mais bon, parlait de notre moitié, alors qu'on ne connaissait rien d'elle, même pas son nom, me mettait dans l'inconfort. Je voulais tellement tout connaître d'elle, pouvoir entendre sa voix.
On finit par arriver au premier étage, et je vois notre ami nous attendre sur l'une des chaises d'une petite salle de réunion:
- Ah le retour de mes bêtas. J'ai failli envoyer sur les roses ce traité à la noix, en pensant que quelqu'un vous avez enlevé. Heureusement que j'ai attendu, et que j'ai senti par notre lien de meute que vous n'étiez pas en danger.
Le point fort d'être un alpha, c'est de pouvoir savoir si un membre de sa meute était blessé. J'enviais pas franchement sa position, devoir supporter toutes ces responsabilités, être toujours présent, très peu pour moi. Mais il faut avouer que certains de ces avantages sont quand même plaisants.
Je sors de mes réflexions en voyant que mon frère est aussi peu enclin que moi à raconter notre découverte. Finalement je me lance:
- On a découvert notre âme-soeur.
Je vois la stupéfaction sur le visage de notre alpha, suivi d'un sourire animal. Je finis par lui raconter notre soirée, en passant les détails sur notre réaction physique après l'avoir vu. Mon frère complète parfois mon récit avec des grognements ou des petites exclamations. Je vois différentes expressions passées sur le visage de notre ami, pour finir par dire:
- Je comprends mieux maintenant. Mais ce serait sympa de prévenir la prochaine fois. Mon loup est déjà assez irrité comme ça d'être loin de son âme-soeur et sur un territoire inconnu. Je vous souhaite bonne chance pour la conquérir. Une humaine, cela pourrait être intéressant à voir comment vous allez amener le sujet de nos loups avec d'elle.
Sur un rire, un peu trop sadique à mon goût, il se lève de sa chaise qui grince au passage sous le poids monstrueux de son propriétaire, et part en direction du parking. Nous finissons par le suivre et nous rentrons tous à l'hôtel. En chemin notre alpha passe un coup de fil pour prévenir de notre absence à la fête, sans en donner les raisons. Après un court voyage en voiture, on finit par arriver à destination. Notre alpha nous quitte sur un signe de la main, et nous nous rendons dans la chambre de mon frère, et passons une bonne partie de la nuit à concocter un plan:
« La conquête de notre vie ».
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Meute Rainblood: La légende des bêtas
LobisomemBienvenue dans un monde où, nous les créatures de cauchemar, nous nous cachons au fond des forêts, à l'abri des regards. Nous restons entre nous, dans nos meutes. Les humains ne savent pas que nous existons. Ils pensent que nous faisons partie du my...