Chapitre 14

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Pov Jessie

« Il suffit d'une seule rencontre pour faire basculer toute une vie » Inconnu

À mon réveil, je ressens comme un regard sur moi. Je tourne la tête sur le côté pour découvrir l'homme de tout à l'heure, assis sur la même chaise, en train de jouer avec son portable. Il restait toujours magnifique, splendide. Je n'avais même pas les mots pour le décrire. Mais regardez-moi cette carrure, alors qu'il est seulement assis. Ces biceps paressaient à l'étroit dans son t-shirt noir simple. La petite échancrure au niveau du col, laisser voir le début de son torse musclé. J'avais envie d'y passer les doigts pour voir si ce corps réaliserait bien tous mes pires fantasmes...

Je me prépare à dire une phrase complètement idiote, quand il se rend compte de mon réveil. Il arrête de taper quelque chose sur son téléphone, et le dépose sur la table de chevet. Ses yeux se tournent vers moi... et je reste bloquer. Ma bouche est entrouverte, et je ne pense même pas à la fermer. Comment est-ce possible? Ces yeux étaient verts tout à l'heure, alors comment...? Puis, je me rappelle ce que l'homme m'a dit, qu'il avait un frère, un jumeau. Alors tout s'explique. Ces cheveux sont coupés plus court, une teinte légèrement plus foncée. Son intense regard me transpercent jusqu'à l'âme. Ces yeux étaient d'une magnifique teinte brun doré. Si ceux de son frère étaient déjà impressionnants, les siens étaient carrément magiques. J'avais l'impression de pouvoir voir des points dorés se déplacer dans ses iris. Je dois rêver, je me surprends même à frotter mes yeux, avant de le regarder une nouvelle fois. Je me rend compte que je dois ressembler à une folle à le dévisager de la sorte, alors je referme la bouche, tourne la tête vers le mur, et dit en rougissant:

- Je suppose que vous être le frère. Quelle phrase idiote, j'aurais pu trouver mieux quand même.

Bien jouer ma belle, peu de personnes peuvent nous différencier si rapidement. Il ne t'a suffi que d'un regard.

En même temps, la couleur de vos yeux est différente, alors oui on peut faire la différence assez facilement. C'est ce que j'aimerais lui dire, mais ma bouche refuse de fonctionner.

Sa voix était encore plus grave, et sombre, que celle de son jumeau. J'en avais des frissons dans tout le corps. Il finit par reprendre la parole, en me tendant un verre d'eau. Sa voix est dure, stricte, ne laissant pas la place au refus:

- Tu devrais boire! La nourriture ne va pas tarder!

Sympa, j'avais l'impression qu'il n'est pas très causant lui. Il se lève finalement, et se dirige vers une autre pièce. J'entends une autre voix, et finalement deux visages similaires reviennent dans la chambre. Je comprends pas pourquoi l'homme aux yeux brun dorés m'a dit que les gens ne pouvaient que difficilement les différencier. Pour moi cela semble logique, ils n'ont pas du tout la même façon de marcher, de se tenir, sans compter leur visage différent. Certes il avait la même taille, et était tous les deux baraqués. Toutefois le premier, qui s'était nommé Tyler, avait une démarche plus féline, comme s'il voulait se déplacer en faisant le moins de bruit possible, comme s'il chassait. Il avait pourtant ce sourire sur le visage, qui me disait que c'était quelqu'un d'ouvert, plein d'humour si on s'approchait suffisamment pour avoir sa confiance. L'autre avait une démarche de guerrier, comme un soldat. Ces muscles étaient encore plus imposants que ceux de son frère. Il me faisait penser à un protecteur, quelqu'un sur qui on pouvait compter, mais qui n'avait pas la parole facile. Le feu et l'eau, voilà ce que ces deux hommes étaient. Ils étaient différents mais ne pouvaient vivre sans l'autre, ils se complétaient. Pourquoi avais-je ces pensées alors que je venais de les rencontrer? Idiote, reprends-toi bon sang.

Les deux hommes arrivent à ma hauteur, le dénommé Tyler s'assoit sur le lit à mes pieds, l'autre sur la chaise, toujours à mon chevet. La chambre me semble tout à coup trop petite. Il règne vraiment une telle chaleur dans cette pièce... Ou alors c'est moi. Je suis en chaleur ou quoi? C'est vrai que je n'ai jamais vu de telle beau gosse mais quand même. On aurait dit une jeune vierge effarouchée, qui n'aurait jamais vu deux apollons dans la rue. Tout mon corps se contracte à la perspective de leur corps contre le mien. Si j'avais déjà senti de légères vagues dans le ventre quand les deux frères étaient séparés, là c'était carrément un tsunami de puissance 8. J'avais du mal à ne pas baver devant eux.

Je me tourne enfin vers celui dont je ne connais pas le nom, et attends une réponse.

- Damian, ma belle. Enchanté de faire enfin ta connaissance.

Je vois un sourire sauvage se dessiner sur son visage. Comme il ne veut pas m'en dire plus, je regarde l'un puis l'autre, et me lance:

- Ok, je suppose que l'un de vous étaient l'homme que j'ai vu à la boulangerie ce matin. Vous me suivez depuis longtemps? Et qu'est-ce que vous me voulez?

- Mon ange, ce qu'on veut, on ne peut pas te le dire maintenant, au risque que tu prennes peur. Mais sache que nous ne te voulons aucun mal. Et oui l'un de nous te surveille depuis avant-hier, depuis que mon frère Damian t'a croisé sous la pluie battante.

Alors cette impression que j'ai eue depuis ce n'était pas mon imagination. Mais attendez, il a dit « avant-hier », mais il n'a pas plu ce jour-là. Mon regard se tourne vers le radio-réveil, et je me rend compte qu'il est déjà 7 h du matin. Je devais avoir dormi une grande partie de la nuit. Heureusement que je n'avais pas de rendez-vous de prévu avant quelques jours. J'entends un bruissement de chaise à côté de moi et refais face aux deux hommes.

- On peut connaître ton nom? Mon ange. me dit Tyler

Ils m'avaient déjà donné des surnoms ma parole, mon ange, ma belle, et puis quoi encore.

En y réfléchissant, je ne voyais pas l'inconvénient de révéler mon prénom, car soit ils voulaient réellement m'aider et donc cette information ne leur était pas utile, soit ils sont envoyés par mon père et donc ils connaissent déjà mon nom, et veulent juste faire la conversation. Je leur lance donc d'un ton méfiant:

- Jessie, Je m'appelle Jessie. Et j'aimerai bien pouvoir rentrer chez moi.

J'entends deux grondements sortir de leur gorge. Non mais c'est quoi ce bordel? Ce sont des animaux ou quoi?

- Désolé, mais je pense qu'il faut qu'on est une petite discussion, puis tu pourras retourner chez toi pour prendre quelques affaires.

Comme cela a l'air d'être Tyler qui mène la discussion je me focalise sur lui, et ressens une nouvelle fois des papillons dans le ventre en regardant ses yeux verts.

- Prendre quelques affaires? Et puis quoi encore? Vous n'avez pas le droit de me garder enfermer ici, je veux rentrer chez moi, ou sinon j'appelle la police.

- Mon ange, je pense qu'une sérieuse discussion s'impose, mais avant le petit déjeuner ne va pas tarder. On va te laisser manger tranquillement et on revient reprendre cette conversation.

Je me retourne vers son frère, attendant une autre réponse de sa part, mais je vois seulement ses yeux changés de couleur, passant de brun doré, à brun foncé, presque noir. Ola, je crois que j'ai été frappé trop fortement lors de mon agression. Je vois des choses bizarres. Je cligne plusieurs fois des yeux, sans grands résultats. Il émet un grognement d'approbation, et se lève. J'entends au loin une porte s'ouvrir, puis Damian revient dans la pièce avec un énorme plateau, rempli de crêpes, confitures, petits pains, jus d'orange, et j'en passe. Il me regarde dans les yeux, je sens ma peau chauffée sous son regard, me place le plateau sur les genoux, et me sort une phrase digne d'un thriller:

- Mange ma belle, tu en auras besoin pour ce qui t'attend.

Il m'effleure la joue du bout des doigts, avant de les replier vers lui, comme si je l'avais brûlé. Les deux hommes partent en même temps de la pièce, et je me surprends à frotter ma joue de mes propres doigts, ressentant encore son contact brulant. Comment un simple frôlement pouvait me faire cet effet-là.

Je ne réfléchis pas plus longtemps et dévore mon copieux petit déjeuner, tout en pensant à un plan d'évasion. Un ventre plein me servirait mieux pour la suite des opérations. Je ne pouvais pas rester auprès de deux inconnus, qui avaient en plus des plans sombres pour moi. Qui sait quels genres d'animaux ils sont?

Meute Rainblood: La légende des bêtasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant