Chapitre 26

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Pov Jessie

« Je ferme les yeux, en pensant qu'il n'y a rien de tel qu'une étreinte après une absence, rien de tel que d'ajuster mon visage dans la courbe de son épaule et de remplir mes poumons de son parfum. » Jodi Picoult

Les derniers rayons de soleil brillaient à travers la fenêtre de mon salon. Les larmes coulaient le long de mes joues, jusque sur le canapé où j'étais couché. Je ne pouvais les arrêter. Mon téléphone était toujours dans ma main gauche, alors que j'avais passé ce coup de fil il y a des heures. La lettre posée devant mes yeux était froissée, à force d'avoir été lu et relu. Ces mots me trottaient inlassablement dans la tête, n'arrivant pas à les faire sortir. Pourquoi il revenait maintenant? Après tant d'années? Je voulais juste qu'il me laisse en paix.

Quand j'étais rentré chez moi, après le travail, j'avais trouvé une lettre sans nom d'expéditeur dans ma boîte aux lettres. Je ne m'étais pas méfié. Il ne m'avait plus rien envoyé, plus de menace depuis des mois. Alors pourquoi maintenant? J'avais eu le temps de rentrer chez moi et de m'installer dans le canapé avant d'ouvrir mon courrier. Cette lettre était comme un coup de poignard en plein coeur. Je ne me sentais plus en sécurité. Quelques minutes plus tard, j'avais déjà pris ma décision. J'appelai donc Damian, car il était le premier dans mon répertoire. Entendre sa voix m'avait fait un bien fou. J'aurais également aimé entendre celle de son frère, mais je m'en contenterais.

Ils allaient venir pour me ramener auprès d'eux. Bizarrement cette pensée ne me faisait plus peur, mais me réjouissait. Il fallait se rendre à l'évidence en quelques heures, ils avaient fait basculer mon monde. Je ne pourrais jamais revenir à ma vie d'avant. Et je n'en avais pas envie, encore moins depuis que j'avais lu cette lettre qui ne se composait en faite que de quelques mots:

                                       « Je viens te chercher »

Mon père avait décidé qu'il en avait marre de me torturer de loin. Je ne savais pas combien de temps il me restait. Damian m'a dit qu'ils venaient dans 2 jours.

J'ouvre l'écran de mon téléphone et regarde mon planning de travail. Il ne me restait que 4 jours de travail. Comment faire? Je me mis alors à appeler mes collègues pour voir qui pourrait me faire une faveur et me remplacer, prétextant que je devais partir plutôt pour mon nouveau poste. J'ai pu m'arranger tant bien que mal, et je ne devrais donc plus que travailler demain de nuit. J'aurais alors le temps de faire ma valise demain dans la journée, ou alors après le boulot. Damian ne m'avait pas dit quand ils voulaient venir. Devais-je le rappeler? Non, peut-être que je le dérange. Alors son frère? Non plus. Je devais me débrouiller d'ici là. Si je ne les voyais pas dans deux jours, alors je les recontacterais.

Sur ces bonnes résolutions, je me prépare pour aller dormir. J'enfile mon pyjama fétiche blanc tout doux, et me mets devant la TV. La nuit va être longue, je ne compte déjà plus le temps qui me sépare d'eux...

Finalement le lendemain est passé rapidement. J'ai préparé mes affaires pour le voyage, n'emportant que le strict nécessaire. Je pourrais demander à l'un des frères de rapporter mes meubles ou le reste de mes affaires si ceux-ci me manquaient. Je savais que ce ne serait pas le cas. Rien dans cet appartement n'avait vraiment d'importance. Je ne m'étais jamais vraiment installé, sachant que je devrais être à même de fuir à tout instant pour échapper à mon géniteur. La seule chose qui m'importait était cette boîte métallique sous mon lit, que j'avais bien l'intention d'emporter avec moi.

Je me prépare un casse-croute pour ma dernière nuit, et pars au travail en voiture. J'avais trop peur de faire le trajet à pied, de peur de me faire agresser une nouvelle fois. Alors tant pis pour l'essence, je préférais ma sécurité, tout du moins jusqu'à demain.

Meute Rainblood: La légende des bêtasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant