Pov Damian
« Même quand on l'a perdu, l'amour qu'on a connu vous laisse un goût de miel. L'amour, c'est éternel! » Edith Piaf
Deux semaines qu'elles avaient disparu. Deux semaines que nous étions, mon frère et moi, dans une souffrance extrême. Ce n'était pas seulement mon coeur qui souffrait. Non cela allait bien au-delà de ça. Je ressentais des douleurs dans tout le corps, celui-ci commençait par perdre en force et en vivacité. Je devais bien avoir perdu 15 kilos, car je ne m'alimentais que très rarement. La nourriture n'avait pas de goût, elle me dégoutait même. À chaque fois que je touchais un aliment solide, je me rappelais le pique-nique avec ma compagne, de ces moments de joie au petit déjeuner...
La vie avait perdu de son sens si notre âme-soeur n'était pas à nos côtés. Je savais que Tyler essayait de faire bonne figure en ma présence, mais je ne me leurrais pas, son esprit repoussait notre lien de jumeaux. Je ne pouvais plus le ressentir en moi, cette présence, que j'avais depuis la naissance, était partie, me faisant comme ressentir une deuxième perte. À cette allure, nous allions bientôt dépérir, et nous le savions. Pourtant nous ne pouvions rien faire contre. La perte d'une âme-soeur signifie la mort du loup en nous, la partie humaine commencera alors par s'isoler et se laisser mourir de chagrin. Un événement normal au cours de la vie d'un loup-garou, mais pas quand vous venez juste de découvrir votre compagne et que vous avez encore des dizaines d'années de vie devant vous.
Durant les derniers jours, nous avions tout tenté pour la retrouver, utilisant toutes les méthodes possibles et inimaginables, qu'elles soient légales ou non... Pourtant RIEN, pas une seule trace de notre Jessie.
Après avoir contacté l'alpha de la meute suprême, nous étions partis pour l'Europe, et nous avions trouvé une piste dans une ville au nord de l'Italie. Apparemment les ravisseurs avaient passé quelques heures sur place. Malheureusement à notre arrivée dans l'hôtel en question, celui-ci était vide. Fausse piste, je n'avais pas ressenti l'odeur de notre compagne ou d'Anna sur place. Par contre, l'odeur de certains mercenaires présents pendant l'attaque de la meute, m'avaient chatouillé les narines. Tyler avait réussi à remonter leurs pistes... jusque dans une vallée, où leur corps avait été brûlé après avoir reçu une balle en pleine tête. Je ne comprenais plus rien dans cette histoire, je pensais que ces hommes étaient les hommes qui avaient enlevé notre âme-soeur, mais voilà qu'ils sont tous morts.
Donc il ne restait plus que son père. Pas moyen de le retrouver. Il avait dû se faire de nouveaux alliés, étant donné que les anciens étaient à la morgue. Quand on dit que l'argent peut tous achetés dans la vie... pas de retrait bancaire sur son compte courant, pas de mouvement dans sa maison principale, pas de signe de lui à son travail... cet homme était devenu invisible.
En ce moment, nous étions dans une chambre d'hôtel près de la meute de l'alpha suprême. Jason n'était venu avec nous que pour quelques jours, mais était reparti pour reconstruire notre meute détruite, aussi bien physiquement que psychologiquement. J'étais donc seul avec Tyler et Chase, qui avait tenu à nous accompagner. Il considérait Anna et Jessie comme ses soeurs, et tentait par tous les moyens de nous aider à les retrouver.
Le soir était tombé, la lune reflétait quelques-uns de ces rayons dans la chambre noire. Les lumières étaient éteintes depuis notre arrivée dans cette chambre. Pourquoi devoir allumer la lumière alors que le soleil de notre vie nous avait été enlevé?
Un coup frappait à la porte me fait redresser la tête. Qui pouvait bien venir me déranger à cette heure-ci? Je me force à me lever pour ouvrir à cet intrus, et vois Antonin, l'alpha suprême devant moi. Sans invitation, il me dépasse pour aller s'assoir sur le canapé de la chambre. Il regarde l'interrupteur à côté de moi, mais ne dit pas un mot. Je pousse un soupir fatigué, et allume le spot au-dessus de nos têtes:
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Meute Rainblood: La légende des bêtas
WerwolfBienvenue dans un monde où, nous les créatures de cauchemar, nous nous cachons au fond des forêts, à l'abri des regards. Nous restons entre nous, dans nos meutes. Les humains ne savent pas que nous existons. Ils pensent que nous faisons partie du my...