Chapitre 21

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Pov Jessie

« Tant que le loup n'aura pas sa lune, il continuera de hurler aux étoiles » Inconnu

Je m'effondre au sol, laissant le loup s'approcher de moi. Je sais que je suis en état de choc, je n'ai même plus la force de hurler. Je sens la tête me tourner, comme si j'allais tomber dans les pommes. Ah non, pas encore une fois. J'en avais marre moi de perdre connaissance. Je me force à prendre une respiration calme, à garder les yeux ouvert, fixé sur le loup devant moi. Je ne fais pas de mouvement brusque, pour ne pas l'exciter et qu'il décide de m'attaquer. Contre toute attente, il s'approche suffisamment de moi, pour poser sa truffe dans mon cou, et me lécher une fois le visage de sa grosse langue. Beurk... Puis il pose sa tête contre mes genoux repliés sur mon torse et attend une action de ma part. Je dois faire quoi maintenant?

Je finis par regarder le loup dans les yeux, et me perds dans son regard. Oh mon Dieu, ces yeux sont splendides. J'ai l'impression que des heures passent sans que rien n'arrive. On se fixe tous simplement, et ma main finit par toucher le haut de sa tête. Je ne me rends pas de suite compte de mon geste, puis je m'arrête et attends que le loup m'attaque pour avoir osé le toucher. Mais celui-ci approfondit notre contact, et je sens un léger grondement provenant de sa gorge. Je me décide à le câliner davantage, oubliant tout autour de moi.

Après plusieurs minutes de ce manège, je vois un deuxième loup s'approcher du premier, et me regarder avec la même intensité. Je me plonge dans son regard différent et pourtant similaire à celui de l'autre loup. Ma deuxième main vient également se poser sur sa tête pour le caresser. Comprenant que cette position n'était agréable pour personne, j'allonge mes jambes devant moi, et chacun des loups vient mettre sa tête sur l'une de mes cuisses, s'allongeant tout près de moi. Je continue toujours de les caresser sur le sommet de la tête, laissant ma main courir sur leur magnifique pelage. Celui-ci était doux au toucher, mes mains pourraient s'y perdre pendant des heures.

C'était un rêve? J'ai l'impression d'être dans une autre dimension, sur une autre planète. Je sentais mon coeur battre la chamade, et le vide que je ressentais depuis des années, être rempli d'une présence bienveillante.

Après ce qui me semble des heures, je relève la tête et regarde mon frère toujours assis sur sa chaise, qui me sourit tendrement.

- Je te l'avais dit que tu trouverais le bonheur. Ils te rendront heureuse, j'en suis certain. Ne laisse pas tes doutes, tes incertitudes et notre père, t'arrachaient ce sentiment de bien-être. Vis ta vie à présent.

Sur ce mon frère se lève de sa chaise et sort de la pièce me laissant avec ces deux énormes loups devant moi. Et maintenant je fais quoi? Je ne pouvais plus bouger, mais est-ce que je le voulais vraiment? Je devrais être terrorisé, par la nouvelle de l'existence d'être surnaturelle, par ce lien d'âmes-soeur, et par ces deux loups collés à mes jambes. Et pourtant je me sentais enfin chez moi.

Mon regard descend une nouvelle fois vers les deux loups couchés près de moi. Les deux sont d'une couleur brune, mais dans des tons différents. Le plus élancé, est d'une couleur plus claire, virant presque sur le roux, avec le bout des pâtes blanches, ainsi que sa truffe. L'autre loup, le plus costaud, celui que je suppose être Damian, a une fourrure plus sombre. Le brun vire presque au noir sur son ventre, et sur sa queue. Les yeux des deux loups sont devenu plus sombres, que ceux de leur partie humaine, tout en gardant leur couleur d'origine, c'est-à-dire, verts et dorés. Il me regarde tous les deux avec une mine suspecte, comme s'ils s'attendaient à ce que je prenne la fuite à tout moment. C'est ce que j'aurai dû faire, mais mon corps ne semble pas vouloir coopérer, et mes mains continuent de passer du temps dans les fourrures de mes sauveteurs. J'ai l'impression d'être dans un monde parallèle, comment est-ce que ce genre de chose peut arriver? Il faut que je me rende à l'évidence, c'es deux loups n'étaient pas de simples loups. Je pouvais reconnaitre Damian et Tyler derrière ce regard intelligent. Alors même si cela paraît fou, l'idée que des êtres surnaturels existent commencer à germer dans mon esprit.

On reste dans cette position pendant ce qui me semble une ou deux heures, chacun dans ces pensées, tout en se regardant bien droit dans les yeux la plupart du temps. Les miens vagabondent de l'un à l'autre, n'ayant pas de préférence. Ils étaient tous les deux beaux, je ne pourrais pas dire que l'un était mieux que l'autre, cela m'était impossible. Ils formaient un tous, se complétant parfaitement. Aucune idée pourquoi j'avais cette impression. Mais je ne pourrais pas négliger l'un ou l'autre. Toute cette situation était dingue, je me sentais perdu. Devrais-je me lever et partir, ou alors leur demander plus d'explication, ou...?
Le loup au pelage plus clair finit par se lever, et part en direction d'une des portes que je suppose être la salle de bain. Son jumeau continue de me fixer, ne voulant pas bouger d'un poil. Dès que je faisais mine d'enlever ma main de sa fourrure, le loup rapprochait sa tête de celle-ci, si bien qu'une bonne partie de son corps était maintenant collée à moi, cherchant mon affection. Après quelques minutes de ce manège, j'entends la porte de la salle de bain s'ouvrir sur Tyler, seulement vêtu d'une serviette nouer à sa taille. Le rouge me monte immédiatement aux joues, et je tente de détourner le regard, sans grand succès. Mes yeux sont attirés vers ses pectoraux finement dessinés, vers ses épaules larges tout en semblant être souple. Je le trouvais magnifique, mon corps réclamait sa présence. Je sentais mon coeur rater quelques battements, la sueur me collait dans le dos, et une chaleur qui m'est devenue connue depuis que je connaissais les deux frères, se répand dans mon bas-ventre. Le loup sur mes genoux, bouge légèrement la truffe comme s'il reniflait quelque chose. Me dite pas que c'est moi qu'il sent comme ça? Son nez se rapproche du haut de ma cuisse, et je comprends ce qui le fait réagir. Mon plaisir est évident dans une certaine partie basse de mon anatomie. Je me sens tellement gêner, comment un homme peut me faire un tel effet, juste en se retrouvant torse nu devant moi? Pathétique... Le loup se lève après m'avoir lancer un « sourire » avec ses grosses canines, et se dirige à son tour vers la salle de bain. Il voulait surement se transformer pour que je puisse admirer une nouvelle fois son corps puissant, et que je réagisse de la même manière que je venais de le faire avec son frère. Le rouge me monte davantage aux joues, la température de mon corps a dû atteindre des records.

Prenant enfin ma décision, je me lève précipitamment, et avant de sortir en trombe de la chambre, je lance, en coup de vent, à Tyler:

- Je reviens dans quelques minutes, et soyez présentable d'ici là. Sinon je vous fais bouffer ses serviettes qui ne cachent rien du tout.

Je finis par entendre une réponse amusée de Tyler au moment de passer le pas de la porte.

- Si tu veux que je mange ma serviette, je peux le faire, mais je me retrouverais sans rien sur le dos. Petite coquine...

Mais quel pervers, je vous jure. 

Meute Rainblood: La légende des bêtasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant