Chapitre 38

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Pov Jessie

« Pour se faire des ennemis, pas la peine de déclarer la guerre, il suffit juste de dire ce que l'on pense. » Martin Luther King

La guerre, les combats, le sang, le désespoir, la souffrance... je me suis toujours demandé pourquoi tant de choses négatives arrivaient, et si on pouvait les en empêcher. Après avoir vécu 26 ans sur cette planète, je me rends compte que mes rêves de paix de petite fille étaient irréalisables. Il y aura toujours quelqu'un pour nous faire souffrir, que ce soit moralement ou physiquement. La famille, les camarades de classe, les soit-disants amis, les collègues, ou les inconnus. Peu importe la personne ou les choses qui nous rendent malheureux, on ne peut pas toujours avoir une influence sur un événement qui va se produire. Je pensais naïvement que mes problèmes seraient enfin réglés. J'avais changé de continent, avais rencontré de nouvelles personnes, et je pensais à tort pouvoir échapper à mon passé. Et voilà que celui-ci revient en force. Il ne me laissera jamais tranquille, toujours à me poursuivre.

Mais cette fois-ci je ne fuirais plus. Assez de courir pour échapper aux individus qui me veulent du mal, qui me font souffrir. Je vais me lever et leur montrer que je ne me laisserai plus faire. Je vais leur faire voir ce que je vaux, ce dont je suis capable. Il pense qu'il peut régir sur ma vie aussi facilement? Ma colère devient comme un tourbillon de flammes à l'intérieur de mon corps. Ma rage d'avoir enfin ma liberté me donne l'envie de combattre. Je sens monter en moi une force qui m'était restée cachée depuis longtemps. Non, je ne me cacherai plus, c'est décidé.


Prenant mon courage à deux mains, je me lève d'un bond de ma chaise, au même moment où mon géniteur raccroche et que ces hommes nous foncent dessus. Je cherche un objet sur la table pour me défendre. Si on regarde la réalité en face, je n'ai aucune chance contre eux, ce sont des loups. Je le vois à leurs crocs sortis, leurs griffes qui s'allongent, leurs yeux qui s'illuminent comme celle de bêtes sauvages. Ce ne sont pas des loups amicaux. Mon père avait réussi à se faire des amis insoupçonnables.

Lucie saute déjà par-dessus la table pour nous protéger, ayant endossé son rôle de Luna. Il dégage d'elle une telle force. Son aura a largement doublé, et je ressens la présence de son compagnon dans ce combat. Anna est statufiée en face de moi. Elle n'est pas une dominante, mais pas non plus une soumise. Elle fait partie de la catégorie composant la majeure partie de la population, ceux capables de se battre sans en ressentir le besoin. Je lui jette un coup d'oeil et mets toute ma puissance, ma volonté dans mon regard, pour lui faire comprendre de se ressaisir.

Pas le temps, de regarder ce qu'elle va décider. Je m'empare de plusieurs couteaux sur la table et fonce vers la masse d'homme entourant ma Luna. Un instinct primaire me disait de la protéger, de lui donner ma force. Deux hommes lui font face, le premier essaye de lui donner un coup de griffe, qu'elle esquive d'un mouvement gracieux. Contrattaquant elle tourne sur elle-même pour lancer un coup de pied, et... ma vue est bloquée par l'un des loups qui se met devant moi. Les cheveux brun clair, un visage harmonieux, pouvant faire la première de couverture d'un magazine de mode, cet homme aurait pu me plaire, s'il n'y avait pas eu cette lueur dans son regard. La haine qu'il dégage me donne un frisson. Il n'était pas là pour faire la causette et me ramenait gentiment auprès de mon père. Non, il voulait me faire la peau.

Les cris des clients du magasin qui courent vers la sortie, les pleurs des bébés, la peur dans leurs larmes... Je me redresse bien droite devant l'homme, et constate qu'on fait presque la même taille. Il n'était en rien comparable à mes deux compagnons. Un sourire mauvais lui barre le visage:

- Alors petite humaine, on s'est perdu. Je devais juste te capturer et te ramener vers ton très cher père, mais j'ai envie de m'amuser un peu avant. Mon loup te trouve plutôt passable. Et quelle sera ma joie quand je verrais le visage désespéré de ces deux idiots de bêtas.

Meute Rainblood: La légende des bêtasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant