Chapitre 24

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Pov Tyler

« Quand on aime quelqu'un, on doit toujours lui dire au-revoir comme si on le voyait pour la dernière fois. » Anonyme

Je bouillonne littéralement de rage. Mon frère est dans le même état que moi sur le canapé. Après les derniers mots échangés, nous avions été tous les deux surpris par la réaction de notre moitié. Elle avait compris en quelques secondes, notre façon de procéder. Personne n'avait jamais compris. Nous utilisions cette « technique » depuis des années, mon frère jouant le rôle du méchant, puis je passais derrière pour arrondir les angles. Nous avions toujours eu ce que nous voulions ainsi. Mais apparemment nos jours de victoires étaient terminés, elle nous avait remis à notre place, et d'un côté je pouvais la comprendre. Être arraché à tous ce que vous connaissez, pour partir avec deux parfaits inconnus, ce n'est pas simple. Mais bon sang, elle est notre âme-soeur, on ne peut pas couper ce lien, et je ne le voulais pas de toute façon. Depuis que nous la connaissions, elle nous avait procuré plus d'émotions que personne auparavant, passant par les rires, la rage, la jalousie, ou la joie. Elle devait venir avec nous, ce n'était pas négociable.

D'un bond je me lève et me dirige vers la chambre de notre moitié, mon frère sur mes talons. Il ne disait rien, mais je sentais qu'il était au bord de l'implosion. Devant sa porte, je ne prends pas la peine de frapper, et entre dans sa chambre, faisant claquer la porte contre le mur. Elle nous regarde avec frayeur. Cette fois-ci je n'essaye même pas de cacher le regard de mon loup, elle devait comprendre ce que nous sommes. Fini de jouer les gentils louveteaux pour ne pas lui faire peur. Nous étions des créatures sauvages, possessives, jalouses et agressives. Elle allait devoir l'accepter.

Mon frère se positionne face à elle, et lance avec rage:

- Qu'est-ce que tu n'as pas compris par « poser tes fesses dans l'avion »? On ne te laisse pas le choix.

Je sens mon frère au bord de la transformation, ses crocs commencent à sortir de sa bouche et ses ongles s'allongent pour devenir des griffes. Son regard se fait plus sombre. De la terreur brute se lit sur le visage de notre âme-soeur, les larmes coulent en silence sur ses joues et elle s'effondre au sol, repliant les genoux contre elle. Elle a l'air tellement fragile. Ce constat me fait revenir à la réalité, et toute ma colère disparaît en la voyant dans cet état. Je m'avance jusqu'à mon frère qui se contrôle à peine. Il ne ferait jamais de mal à notre moitié, mais il risquait de tout casser autour de lui, amplifiant cette sensation de terreur dans la pièce. Je pose ma main sur son épaule et lance un simple mot:

- Arrête!

J'avais mis toute ma force dans ses paroles. Même si on pouvait penser que mon frère était beaucoup plus dominant que moi. La réalité était tout autre, en fait si on combattait aucun d'entre nous ne gagneraient, car on avait la même force, mais des techniques d'approche différentes. Mon ordre fait le chemin jusqu'à mon frère, et je le vois se calmer difficilement, jusqu'à ce qu'il pose les yeux sur Jessie, complètement effrayer à ces pieds. Elle se balançait d'avant en arrière et semblait perdue dans ses pensées.

Je m'accroupis devant elle, et tente de la toucher. Mais elle a un réflexe de recul immédiat. L'odeur de sa peur envahit de plus en plus la pièce. Je ne sais pas quoi faire, elle semble traumatisé. Mon frère s'agenouille également devant elle, la regardant avec insistance. Je finis par retrouver ma voix et essaye de la rassurer comme je peux:

- On ne te veut aucun mal. Aucun de nous deux ne touchera jamais à un seul de tes cheveux, jamais. Je t'en fais la promesse sur ma vie.

Elle arrête alors ses balancements et je me permets de toucher son épaule de ma main, elle se crispe, mais ne recule pas.

Meute Rainblood: La légende des bêtasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant