Pov Damian
« La recherche du bonheur est la recherche de nous-mêmes. Le bonheur est différent pour chacun de nous ; il est différent comme les vocations : identique et uniforme, il serait sa propre négation. » Jean Prieur
Trois jours, trois longs jours à passer à la chercher sans la trouver. On avait fouillé son appartement et les rues avoisinantes sans résultat. Au début mon loup avait été pris de panique en voyant qu'elle n'était plus dans la chambre de mon frère. Et si quelqu'un avait décidé de l'enlever? Finalement en voyant la porte-fenêtre du salon ouverte, nous avions compris qu'elle était passé par le balcon pour sauter par-dessus la balustrade et s'enfuir par l'appartement du dessous. C'était tellement ingénieux que mon loup avait été fier d'elle pendant un moment, jusqu'à ce qu'on comprenne qu'elle était partie, s'était éloignée de nous. J'avais éprouvé une profonde tristesse, me sentant abandonné. Nous nous étions de suite mis à sa recherche sans résultat jusqu'y à une heure. Mon frère en avait eu marre d'être patient, et avait décidé de la « traquer » de façon assidu, il y a 24 heures.
Mon loup n'avait pas trouvé le repos, celui de mon frère non plus. Tyler avait finit par trouver une piste en fouillant minutieusement les affaires de ma douce. J'avais détesté faire ça, fouiller dans son intimité. Mais nous n'avions pas trouvé d'autre moyen pour la retrouver. Sur une photo pliée en quatre, au fond d'un tiroir poussiéreux, un homme de quelques années son ainé, l'entourait de son bras sur ses épaules. Mon loup avait grogné, jusqu'à ce qu'on retourne la photo pour découvrir une inscription: « Merci mon cher frère ».
Elle avait décidé de retourner auprès de sa famille, ce qui nous a surpris au départ. Mon frère avait fait quelques recherches une fois qu'on avait trouvé son nom de famille sur des factures dans sa cuisine. On avait fait des recherches et voilà ce qu'on a trouvé: Goodwill était un nom de famille connu en Europe pour être le fondateur et dirigeant de plusieurs groupes de construction, essentiellement des immeubles de luxe, pour gens fortunés. La photo trouvée sur internet montrait un homme entre deux âges, en bonne forme physique, avec quelques cheveux gris sur les côtés, rien de particulier, jusqu'à ce qu'on croise son regard. Même à travers une photo, je pouvais sentir que ce type n'était pas net. Et la suite me l'a confirmé. On a épluché pendant plusieurs heures les tabloïds, et autres sites internet pour trouver des informations, jusqu'à ce qu'on trouve une photo de famille, comprenant le PDG, ainsi qu'une femme à l'air triste, et une petite fille qui semblait vouloir s'écarter de l'homme. Il posait pour une photo officielle, mais ce portrait semblait vide, comme si ce n'était qu'une illusion, une façade. Après quelques heures de recherches en plus, on a trouvé très peu d'article sur cette famille, jusqu'à ce que l'un retient notre attention. C'était une vidéo d'un reportage fait il y a quelques années: L'homme parlait de son entreprise quand la présentatrice lui pose des questions sur sa vie de famille. On voit l'homme se renfrogner, refusant de répondre aux questions. Finalement la journaliste remporte gain de cause, et l'homme explique qu'il a une fille, qui prendra la succession de son entreprise une fois qu'elle aura trouvé un bon parti. Le ton de sa voix me fait froid dans le dos, et un autre article apparaît devant nous: L'homme aurait écopé de deux ans de prison avec sursis, après avoir tiré sur son fils illégitime par accident après un cambriolage dans sa maison. Il s'était entouré des plus grands avocats pour se défendre, et n'avait même pas fait de prison. L'article ne donnait pas tous les détails, mais le jour de l'accident, sa fille aurait également assisté à la scène.
On finit de lire l'article concernant le cambriolage et ce coup de feu accidentel. Je comprends vite que cette histoire n'a ni queue ni tête. Peut-être est-ce à mon intuition de loup, mais un truc me gênait dans son histoire, je ne saurais expliquer quoi par contre. Quelque chose de bien plus grave s'est passé ce jour-là. Notre âme-soeur n'était quasiment présente dans aucun article auprès de son père. Prenant tous ces éléments en compte, je trouvais cela plus que bizarre, qu'elle est décidée de retourner auprès de lui. Jusqu'à ce qu'on découvre cette photo d'elle avec son frère. On fait le plus de recherche possible concernant celui-ci sans trouver grand-chose, jusqu'à trouver un site internet sur la production agricole. On ouvre l'article et on se retrouve avec une photo d'un homme en couverture. C'est lui, le même que sur la photo avec notre moitié. Sur le site internet se trouve une adresse, et un numéro de téléphone. Après avoir tout noté, on range un peu son appartement pour qu'elle n'aille pas un choc en rentrant la prochaine fois chez elle. On avait bien l'intention qu'elle n'y reste pas, mais elle devrait encore emballer ces affaires avant de rentrer avec nous en Amérique.
D'ailleurs une boîte métallique avait attiré ma curiosité ce matin. Mon attention avait vite été détourner de celle-ci, quand Tyler avait trouvé l'article sur son père sur internet. Pourtant cette boîte me trottait toujours dans la tête quand nous décidons de sortir de l'appartement. Je me demandais ce qu'il y avait dedans, surtout qu'elle était fermée par un code. Comme nous avions eu les informations que nous voulions, je l'avais laissé à sa place originale: sous son lit. Quand nous aurions retrouvé notre moitié, il faudra que je lui demande ce qu'il y a dedans. Mon instinct de prédateur me disait que c'était important.
On retourne ensuite à l'hôtel pour emmener quelques affaires, et nous nous rendons à la gare pour prendre un train en direction du nord.
Dans le wagon je sens la pression monter, et entends mon frère grommeler:
- Et si elle ne voulait pas de nous au final. Ça me tuerait de la perdre.
Je regarde mon jumeau et me rend compte de quelque chose que je n'avais pas vu avant: il semblait désespérer.
- En rentrant à la maison tu auras tout le temps que tu voudras pour t'apitoyer sur ton sort, mais là j'ai besoin de toi. Nous l'avons encore une fois laissé s'échapper. Cette fois-ci elle sera à nous, il faut que cela le soit. Je ne pourrai pas la laisser me filer entre les doigts encore une fois. Mon loup réclame sa présence, son toucher.
- Moi aussi, mon loup me le fait bien sentir. Il faut qu'on les libère avant de la revoir. Cela fait trop longtemps qu'on ne s'est pas transformé.
J'hoche la tête en direction de mon jumeau avant de regarder autour de moi. Les gens nous regardaient étrangement, se presser contre la vitre pour être le plus loin possible de nous, et quand mon regard croise celui d'un humain, je le vois baisser la tête en signe de soumission. Il ne le faisait pas consciemment, mais j'avais pris l'habitude que les gens réagissent ainsi devant moi. Mon frère avait un autre effet d'habitude, avec son air charmeur mais distant, il arrivait à se faire oublier quand il le voulait. Il pouvait se faire passer pour plus petit qu'il ne l'était, et les gens lui rendaient en général son sourire avant de passer à autre chose. Aucune idée comment il faisait ce tour, personnellement peu importe que je souris ou non, les gens ont peur de moi. Mais aujourd'hui Tyler avait la même aura que moi: meurtrière. Je pouvais donc comprendre la réaction des humains autour de nous, et cela me faisait doucement sourire. Nous étions peut-être que des bêtas, mais nous en imposions quand même. Si bien que certains alphas nous craignaient. On aurait pu être alpha d'une autre meute, mais les joutes politiques très peu pour moi, je préférais être un guerrier, et mon frère un chasseur. C'est pourquoi on s'est attelé à la tâche d'être les meilleures dans la plus puissante des meutes d'Amérique. Et ce rôle nous comblait jusqu'à présent. Il serait encore mieux si nous pouvions avoir notre âme-soeur à nos côtés. Je repensais à ses magnifiques yeux bleus. Mon frère avait dit « comme l'océan », pour moi c'était plutôt comme le ciel sans nuages en début d'après-midi. Je me perdis dans le fil de mes pensées jusqu'à ce que mon frère me lance en se levant:
- On est arrivé, allons la chercher et lui montrer qui est le plus fin stratège.
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Meute Rainblood: La légende des bêtas
WerewolfBienvenue dans un monde où, nous les créatures de cauchemar, nous nous cachons au fond des forêts, à l'abri des regards. Nous restons entre nous, dans nos meutes. Les humains ne savent pas que nous existons. Ils pensent que nous faisons partie du my...