Meute Rainblood: La légende des bêtas

Chapitre 50

Pov Damian

« La guerre est un mal qui déshonore le genre humain." » De Fenelon

La légère brise qui passe à travers la fenêtre du bureau de l'alpha, me fait un bien fou. J'avais toujours préféré le printemps à toutes les autres saisons. La fraîcheur de l'hiver était encore présente, pourtant la végétation et le royaume animal étaient de retour, faisant soupirer d'aise mon côté sauvage.

Mes pensées divaguent un peu vers la forêt, je n'écoutais plus ce que nous racontait Jason. Sans doute un autre souci à l'une des frontières, ou sa frustration de ne pas savoir par où l'ennemi va attaquer.

Ces derniers mois, on avait bien essayé de comprendre les plans de la meute « Deathnight », sans grand succès. En général, les loups ne jouaient pas avec leur nourriture, si on pouvait se qualifier ainsi, alors pourquoi envoyer ces hommes par petits groupes pour nous attaquer? Cela n'avait pas de sens.

La réponse a mis du temps à émerger: ils testaient nos défenses, cherchaient nos points faibles, voulaient connaitre la topographie de nos terres. Ce constat m'énervait, et nous obligeait à être en état d'alerte permanent. Les tours de garde changeaient tous les soirs, laissant imprévisible pour nos ennemis, où se situer nos gardes. Nous avons également construit de nouveaux abris pour les membres plus faibles, et nous cachions leurs emplacements à la majeure partie de la meute. Aucune fuite ne sera tolérée.

Un raclement de gorge me fait revenir à la réalité de l'instant. Une paire d'yeux rouges me regarde avec mécontentement. Leur propriétaire souffle alors bruyamment, avant d'ajouter:

- Si seulement nous savions leurs plans, alors nous pourrions au moins lancer une offensive. Mais personne ne sait combien ils sont et quelle sera leur prochaine attaque. Tout ceci commence par mettre ma patience à rude épreuve...

L'alpha se lève d'un bond et renverse son bureau, qui finit sa course en morceaux contre le mur d'en face. Tiens pour une fois, le bureau avait tenu presque 1 mois sans trop de dommages, un record. Je sentais notre chef au bord de l'implosion, plus que d'habitude.

Mon loup remonte à la surface sur ses gardes, quelque chose clochait. Comme si le côté animal de l'alpha avait senti une menace imminente et tenté de prendre le contrôle. Mes muscles se tendent, mon esprit est bien présent et en alerte.

D'un coup, je sens le message télépathique de mon frère: « Ils sont là! ». Ces simples mots me parcourent jusqu'à l'âme, et je vois que Jason a reçu le même message, car déjà il se précipite hors de la maison. Son pouvoir se déverse sur les liens de meute pour envoyer un message d'alerte général, et bientôt une sonnerie retenti pour prévenir tous les membres qui ne pouvaient pas communiquer par le lien de meute.

Mon premier réflexe est de m'assuré de la position de ma compagne, je pouvais la sentir près du cabinet médical, au centre du territoire. Bien, elle est en sécurité pour le moment. Ensuite, j'ouvre en grand mon lien avec la meute, ainsi que notre connexion gémellaire avec Tyler. Il se porte bien, mais a déjà reçu plusieurs coups, ainsi que... des balles!!! Comment est-ce possible? Je préviens rapidement l'alpha de ma découverte, ce qui ne le met qu'encore plus en colère, il se transforme rapidement en bête noire monstrueuse, et court vers le lieu de l'attaque. Mon loup suit les traces de son chef et se transforme à son tour. Le poids de mon corps s'équilibre sur quatre pattes, toutes mes sensations sont accrues, je sens le besoin de sang grandir en moi. Ma vitesse est décuplée, tous mes sens le sont aussi. Je ressens davantage les liens de la meute, les gens blessés. Et un constat me fait froid dans le dos: nous étions attaqués sur tous les fronts.

Contrant tous les instincts de mon loup qui voulait protéger sa compagne, je bifurque à droite vers un grand arbre pour me diriger plus à l'est d'où elle se situait. De ce côte-là de la meute, il n'y avait pas assez de guerriers, je pouvais sentir la mort à travers le lien. Si je ne me dépêche pas, des louveteaux vont s'en doutent y passer. Mes pensées se tournent vers ma compagne, elle s'en sortira, nous l'avions formée, elle survivra à tout cela.