Meute Rainblood: La légende des bêtas

Chapitre 49

Pov Jessie

« L'amitié sans confiance, c'est une fleur sans parfum » Laure Conan

2 mois plus tard

Les jours puis les semaines défilent, l'hiver avait laissé la place au printemps. Les arbres commençaient par retrouver leurs abondances de feuilles vertes, et les animaux sortaient de leur hibernation pour recommencer à chasser. La nature avait repris son droit, et je m'y sentais bien. L'air pur de la forêt, l'odeur de celle-ci, et tous ces êtres vivants, me donnent l'impression de faire partie d'un tout, de me sentir utile.

Les journées avaient fini par se ressembler, une routine s'installe. Le matin, je passais du temps à l'entrainement. Puis je déjeunais avec mes amies, et l'après-midi, je me formais au maximum dans la clinique au côté du Doc. On avait fait des provisions de médicaments dans le cas d'une guerre. On était prêt à gérer toutes les éventualités. Le soir, je m'entrainais avec mes compagnons, puis nous passions la soirée ensemble, à profiter de chaque moment de calme. Mes âmes soeurs avaient peur pour moi, je leur avais donc promis que je ne me mettrais pas en avant en cas d'attaque. Notre plan était clair, si les troupes ennemies envahissaient notre territoire sans que nous puissions les contenir, alors je ferais partie du groupe qui mettrait les plus fragiles à l'abri, et je devrais les défendre envers et contre tout.

Pour cette éventualité, certains des lieutenants de la meute, surtout les femmes, m'avaient pris sous leurs ailes. J'avais le droit à des sessions d'entrainement contre des loups, pour que je sache où se trouvent leurs points faibles. En échange, je montrais à ceux qui s'intéressaient aux armes humaines, leurs maniements. Bien sûres, très peu des loups s'y intéresser, mais certaines de leurs compagnes humaines voulaient pouvoir se défendre.

Car la bataille n'était plus très loin. Les deux dernières semaines, nous avons subi des attaques quasiment quotidiennes. Tyler avait fait remarquer qu'ils nous traquaient, ils cherchaient nos points faibles pour les utiliser à leur avantage. Nous avions pu mettre quelques-uns de nos ennemis en prison pour les interroger, tous avait refusé d'en dire davantage. Leurs seules phrases communes étaient: Ils arrivent, préparez-vous. Ce que nous faisions depuis lors. Le plus frustrant c'est de ne pas connaître la raison de toute cette haine à notre encontre. J'avais émis plusieurs théories, qui avaient fait rire Damian « Petite âme-soeur, les loups aiment le sang et la guerre, parfois il n'y a pas de raison à un massacre ».

Pour l'instant, j'avais pris part aux combats que deux fois, car je me trouvais aux mauvais endroits aux mauvais moments, enfin c'est ce que je racontais à mes compagnons. Pour être honnête, j'étais à proximité, mais j'aurais pu partir si je l'avais voulu. Mon envie de me défouler sur quelques imbéciles, avait pris le dessus sur le besoin de me mettre à l'abri. J'étais resté à couvert, et avais lancé quelques couteaux et tiré avec un fusil long distance une seule fois. Je refusais qu'on s'en prenne à ma nouvelle famille.

Mes compagnons m'avaient demandé ce dont j'avais besoin pour me défendre. Au final, je me retrouvais avec une panoplie d'armes en tout genre: les couteaux hérités de mon professeur avaient été astiqués, mais j'avais aussi un revolver, un fusil, un arc avec ses flèches, et même quelques sabres de différentes tailles. J'avais bien fait remarquer aux jumeaux que je ne pourrais jamais porter tout cela lors d'une bataille, mais rien n'y fait, ils avaient une réponse à tout: « Au cas où » m'avaient-ils dit.

Cette après-midi se passait sans encombre. Pour une fois, pas d'attaque notable, juste deux loups qui s'efforçaient de marcher à la frontière de notre territoire. Nous les laissions faire, attendant de savoir ce que tout ce manège signifiait.