Meute Rainblood: La légende des bêtas

Chapitre 51

Pov Jumeau

Avertissement: chapitre qui peut contenir des mots crus

« Pour parler de la guerre Il n'y a que des larmes. » De Henriqueta Lisboa

Les cris de nos compagnons de meute résonnent jusque dans nos coeurs, tant de blessés, tant de familles brisées, tant de morts; et pourquoi? Pour un contentement personnel qui ne vaut rien. Les bouts de chaires sur nos dents avaient satisfait nos loups pour un instant, nous n'étions plus qu'instinct, nous ne vivions que pour protéger les nôtres, pour les mettre à l'abri. Nos loups avaient pris possession de tous nôtres êtres, nous refoulant au plus profond de notre âme.

La connexion que nous avions entre jumeaux, était à son paroxysme. Jamais nous n'avions pu ressentir l'autre de cette façon. Chaque blessure faite à l'un était ressentie par l'autre, de même que le partage de nos émotions.

Ce phénomène devait sans doute être le fait que nos loups étaient aux commandes, mais cela nous donnait également un avantage. Notre lien nous alimentait en force l'un et l'autre, ce qui n'était sans doute possible que grâce à notre âme-soeur. Notre trio était bien plus puissant qu'un lien standard entre deux loups, car nous étions trois à s'alimenter mutuellement. Peu importe que notre compagne soit humaine, nous ressentions son courage, sa détermination, son envie de vaincre. Elle nous donnait la force de continuer le combat, même si nous étions à bout de forces.

Les minutes nous semblent être des heures, quand enfin le dernier adversaire est mis hors d'état de nuire. L'herbe verte du printemps était maintenant maculée de rouge, on ne reconnaissait presque plus le terrain où nous marchions. Notre terre sacrée ressemblait à un véritable champ de bataille, maculé de corps de loups, et d'humains.

Notre ennemi n'avait pas seulement rameuté une grande partie de sa meute, non il avait fait bien pire. Il avait trahi notre plus grand secret, celui que nous avions juré de garder pour toujours sceller. Notre légende n'était plus, des humains mercenaires avaient été impliqués dans le conflit. Bientôt la terre entière serait au courant, et pourra voir que les monstres existaient bel et bien.

Nos loups étaient plus qu'en colère à ce constat. Nous avions toujours vécu en harmonie dans nos meutes, ne dérangeant personne, et voilà que des millions de personnes voudront nous regarder comme des bêtes de foires, qui sait quelles conséquences cela aura? Les loups-garous seront-ils vus comme des animaux, bon à être exhibé dans un cirque?

Pour l'instant nous devions faire fi de tout cela et reconstruire ce qui avait été détruit. Mon frère et moi, nous sommes côte à côte, nos pelages assombris par le sang de nos ennemis ainsi que le nôtre. La guerre était finie, et nous n'avions qu'un seul et même désir: celui de retrouver notre compagne et de la serrer dans nos bras.

Puis d'un seul coup cette paix intérieure se fissure et finit par voler en éclat. Une plaie béante nous brise le coeur en un millier de fragments. Je regarde mon jumeau, mon double, aucune nouvelle plait. Je le sens me fixer de la même façon, puis nous comprenons. Quelqu'un s'en prend à notre compagne. Nous la sentons tomber dans l'inconscience, puis transporter loin de nous. Nos hurlements à la lune doivent se faire entendre sur des kilomètres à la ronde, une promesse à notre moitié que nous venons la chercher.

Suivant la piste de sa trace, on court en direction du refuge se trouvant à proximité de la clinique, et nous sommes rapidement stoppés dans notre élan par un dernier adversaire qui nous fait face.

- Tiens tiens, si ce ne sont pas les jumeaux bêtas de la meute Rainblood. J'avais prévu de vaincre votre alpha, mais voyez-vous, je commencerais bien par vous, puis je le forcerai à se soumettre en échange de vos vies. N'est-ce pas un plan fabuleux?