Chapitre 5 : Ange et Démon

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(How Villains Are Made — Madalen Duke)

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Confortablement assise sur mon siège, j'appréhendai déjà le terrible décollage de l'avion. Peut-être que par la force des choses, j'allais finir par m'y accoutumer, mais pour le moment, ma concentration se figeait sur le son des réacteurs en marche.

Nous avions quitté la filiale d'HarmonCorp après le meurtre de Marius et j'en gardais encore le souvenir amer et sanglant qui me retournait l'estomac. Par chance, je m'étais vidée entièrement, alors seul mon nœud au ventre persistait. Ezra avait appelé le « service nettoyage », ce surnom pour dire « service, je m'occupe des cadavres et nettoie les scènes de crimes » comme si de rien n'était, me faisant grimacer rien que d'y penser.

Marius était un être abominable qui avait participé à mon enlèvement sept ans plus tôt. Mais méritait-il de se faire torturer et assassiner, laissant derrière lui une petite fille. Qu'allait-elle devenir ? Elle se porterait peut-être mieux sans lui, comme me l'avait affirmé le blond. Mais de la prison aurait suffi, non ? Une longue peine pour répondre de ses crimes. Sauf que dans ce monde, la justice était différente de ce qu'on pouvait penser.

Auguste faisait sa loi comme bon lui semblait. Il avait le droit de vie et de mort. C'était devant lui que se faisait le jugement dernier. Et lorsque la mort venait faucher ses victimes, elle n'était pas clémente, bien au contraire. Ces criminels étaient châtiés et devaient souffrir autant qu'ils avaient fait souffrir leur prochain.

Ils devaient purger leur âme par la souffrance et la douleur, et seules des lamentations et des implorations pouvaient émaner de leur bouche            

Et dans ce monde dans lequel je commençais à me perdre progressivement, mes principes divaguaient sur un autre chemin obscur. Parce que oui, j'avais ressenti un soulagement en entendant le dernier souffle de cet homme et cela me terrifiait.Je me noyais dans la dangerosité et la damnation de cette autre vie qui se présentait à moi, accompagnée d'êtres malfaisants.

Auguste et Ezra n'en étaient pas à leur premier essai et cela se voyait : tout était planifié dans le moindre détail, les lames, la bâche, la seringue...

La seringue.

Et ils étaient complètement indifférents aux atrocités qu'ils commettaient. Ils n'avaient aucune empathie, mais plutôt un détachement vis-à-vis de la vie humaine.

Mon regard oscillait entre les deux criminels assis en face de moi. Ezra regardait à travers le hublot, une cigarette éteinte, coincée entre les lèvres, tandis qu'Auguste fermait les yeux en croisant ses bras sur son torse, la tête posée contre le siège, me donnant une vue imprenable sur sa mâchoire particulièrement bien dessinée.

À cet instant, je me questionnais sur les possibles pensées qui pouvaient les traverser, parce qu'en ce qui me concernait, les miennes s'affrontaient dans un tumultueux dilemme entre la peur et le sentiment de sécurité que je ressentais auprès d'elles. Cette impression grandissante que personne ne pouvait m'atteindre à leurs côtés me culpabilisait ; il était inconcevable d'éprouver de tels sentiments alors qu'ils avaient la capacité de me causer bien des malheurs.Avaient-ils toujours été comme ça ? L'aura de dangerosité qui se dégageait d'eux était-elle innée ? Une voix m'arracha de mes pensées :

DIVERSION - Tome 1 (Dark romance)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant