Dans un monde où les jeux de pouvoir s'affrontent dans l'ombre, une organisation criminelle manipule les gouvernements et orchestre des alliances secrètes. Auguste Harmon, nouveau Chef de la Corporation, a hérité d'un empire dangereux, décidé à anéa...
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Nous étions restés deux jours de plus chez mon père. Auguste voulait s'assurer que je ne changeais pas d'avis. Mais plus le temps passait, plus je ne me sentais pas à ma place ici. Monaco, mon père, Kate... Ce n'était tout simplement pas fait pour moi. Les regarder tisser une nouvelle vie, une nouvelle famille, me donnait la nausée.
— Lâche ce pauvre coussin, il ne t'a rien fait, me chuchota Auguste à l'oreille.
Mon regard s'abaissa sur le coussin de canapé que j'écrasais entre mes mains. Je lâchais un soupir d'exaspération avant de le reposer et de m'enfoncer dans le cuir blanc. Kate nous parlait de ses nombreuses positions de yoga qu'elle avait apprises. Mon père buvait ses paroles et Auguste portait son attention sur moi. Comment pouvait-il penser que j'appartenais à cette vie ? Mon père avait changé, j'avais changé, et je ne voulais pas être un fardeau qui lui rappelait sans cesse son passé. Je le voyais dans son regard, à chaque fois que je lui remémorais un souvenir, il me fuyait du regard et Kate semblait agacée que je mentionne ma mère, comme si elle ne devait plus exister.
Cela faisait deux jours, que j'avais perdu ma mère. Ou plutôt que j'avais appris son décès. Par moment, je m'enfermai dans la salle de bain pour lâcher quelques larmes, mais au fond de moi, je savais depuis bien longtemps que je n'allais pas la retrouver. Voir mon père était une chance, je n'en avais pas droit à deux. Mes cauchemars s'intensifiaient, mais Auguste était là pour moi, il était présent à chacun de mes réveils, parce que lui-même ne dormait pas. Ses traits étaient tirés, il ne trouvait pas le sommeil, sûrement parce qu'il cogitait. Auguste avait perdu son frère adoptif, il ruminait en silence et je le surprenais dans ses moments d'absence. Son état devenait inquiétant, et la solution qui me paraissait la plus judicieuse était de rentrer à la maison.
— Papa, nous allons retourner à Londres.
Kate se tut et mon père posa son regard empli de désarroi sur mon visage.
— Tu n'es pas bien ici ?
— Si, si, bien sûr que si.
Bien sûr que non.
— Nous avons des affaires à reprendre, intervint Auguste.
— Des affaires ? Je viens à peine de te retrouver, Hanna, tu ne vas pas repartir aussi vite !
— Peut-être qu'elle a sa vie à Londres, Rob, minauda Kate.
J'occultais son sous-entendu et je me concentrais sur mon père.
— Je reviendrai rapidement papa, lui assurai-je, je dois aider Auguste... Dans sa clinique.
