Dans un monde où les jeux de pouvoir s'affrontent dans l'ombre, une organisation criminelle manipule les gouvernements et orchestre des alliances secrètes. Auguste Harmon, nouveau Chef de la Corporation, a hérité d'un empire dangereux, décidé à anéa...
(TW : ce chapitre contient des scènes de violence)
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— Que le meilleur gagne, tonna Vlad en reposant son cigare.
Un croupier posa les cartes devant chaque joueur. J'imaginais qu'Auguste avait un réel talent pour ce jeu sinon, il n'aurait pas pris le risque d'accepter ce défi malsain.
Je crois.
Ma poitrine se comprimait et une atroce boule d'angoisse écrasait mon estomac tandis que je plantais mes ongles contre mes paumes. Les croissants de lune creusés dans ma peau reflétaient à quel point l'anxiété se frayait un chemin dans mon esprit.
Mon regard oscillait entre les deux joueurs, Auguste observait ses cartes placidement avec sa cigarette coincée entre ses lèvres, sans me prêter attention. De temps à autre, Vlad levait son nez de son jeu pour m'envoyer un clin d'œil ou un baiser au gré de ses envies, alors qu'un relent acide remontait dans mon œsophage.
— J'espère que tu as un bon jeu Harmon, j'ai hâte de pouvoir jouer avec la jolie créature.
L'attente était interminable et ma tête commençait à tourner. Inébranlable, le criminel persistait dans sa concentration, tandis que Vlad déposa une rangée de jetons en avant.
Une fine pellicule de sueurs recouvrait mon épiderme. Auguste ne m'aurait jamais mise en jeu si j'étais réellement en danger, me disais-je, alors il fallait que je respire un bon coup.
Auguste savait ce qu'il faisait.
Je crois.
Il avait toujours des plans pour nous sortir de ces situations.
Je crois.
Mais je persistais à me demander ce que Vlad comptait faire de moi s'il venait à gagner la partie. Peut-être allait-il me vendre aux Sinclair, ou à ce fameux Hollandais dont je ne connaissais que le surnom. Étant donné que le criminel détenait ce besoin irrémédiable de le rencontrer, ce serait le scénario idéal. Mais serait-ce sans danger ? Ma tête bourdonnait tant je me concentrais à élaborer des milliers d'issues à ces circonstances.
Je fus ramenée à l'instant présent lorsque je remarquais la jambe d'Auguste qui remuait frénétiquement. Il avait beau avoir un don pour garder un stoïcisme inégalable mais quelques gestes le trahissaient. Je connaissais Auguste, mieux que je m'autorisais à l'admettre, et quand il y avait un problème, je le percevais aussitôt. C'était à cet instant, que je croisais son regard dans lequel je pouvais déceler de la... culpabilité.
Mon cœur s'emballait et la paranoïa s'immisçait en mon for intérieur. Après s'être assuré que Vlad n'était pas en train de l'épier, il mima de ses lèvres en prenant garde de bien articuler : « Fais-moi confiance ».
