Chapitre 25 : Je te déteste

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Il s'arrêta et prit une grande bouffée d'oxygène

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Il s'arrêta et prit une grande bouffée d'oxygène. Son brusque changement d'attitude m'interloqua.

Où ?

Tu verras.

Il se détourna sans attendre de réponse de ma part. Je me renfrognais et grinçais des dents.

Les pauses, tu ne connais pas ? Je suis fatiguée, j'en ai marre de te suivre à l'aveugle, dans tes putains de missions.

Sans se retourner, il fit craquer sa nuque et balança par-dessus son épaule :

Je t'emmène faire une pause, dépêche-toi petite.

Mes yeux roulaient au ciel. Je poussais un râle, décidée à être d'une humeur massacrante, tandis qu'il me tenait la porte tel un faux gentleman. Passant devant lui sans daigner lui jeter un regard, je m'engouffrais dans le couloir puis dans l'ascenseur. Auguste me suivait de près mais persistait à maintenir une distance de sécurité entre nous. C'était devenu une habitude entre nous, nous ne savions jamais réellement à quel moment nous pouvions exploser l'un et l'autre. Nous étions tous deux des bombes à retardement, imprévisibles et mortels. Et dans un espace aussi étroit que cet ascenseur, la tension était à son comble, si bien que dès l'ouverture des portes, l'air pénétra à nouveau dans mes poumons.

Le hall de la Corporation était animé comme à son habitude. Des Pisteurs en uniforme passaient en groupe, ils hochèrent la tête pour saluer Auguste, en signe de respect. Des femmes et des hommes discutaient avec des dossiers à la main. Une vraie fourmilière, pleine de vie. Mon attention se porta sur une dizaine de Gardes, patientant devant l'entrée. Ils étaient reconnaissables par leur tenue, toujours vêtus d'un costume noir et de lunettes de soleil, même en intérieur. Leur oreillette était visible et attachée à un appareil accroché à leur veste et le plus important était qu'ils étaient armés jusqu'aux dents, aussi charismatiques que redoutables. Parmi eux, je reconnus Clifford, mon Garde attitré, censé veiller sur mes faits et gestes. Un poids se logea dans ma poitrine, je ne l'avais pas revu depuis que j'avais échappé à sa surveillance pour m'embarquer dans la mission Otrok.

Auguste ralentit sa marche et ses poings se serrèrent. Un mauvais pressentiment s'immisça dans mon esprit.

Clifford ! Lança-t-il d'un ton despotique.

Le Garde tendit son corps en longueur et enleva ses lunettes de soleil. À y réfléchir, c'était la première fois que je voyais ses iris marron. Il avança, hésitant, ses larges épaules s'affaissant à mesure qu'il s'approchait de son chef. En se tenant face à ce dernier, il fit mine de paraître confiant en redressant le menton mais il suintait la peur à des kilomètres. Auguste le jaugeait d'un œil mauvais, sans entamer une quelconque conversation.

— Monsieur Harmon, je-

Il n'eut pas le temps de commencer sa phrase que le poing d'Auguste s'abattit brutalement sur sa mâchoire. Par réflexe, Clifford amena sa main sur celle-ci, sa bouche dégoulinait de sang et il jeta un regard désolé au criminel. Si je pensais qu'un coup aurait suffi pour le criminel, je me leurrais complètement.

DIVERSION - Tome 1 (Dark romance)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant