17 | Crise

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Maël :

-Emma ! Ça va ? Qu'est-ce que tu as ?? Respire calmement !

Elle est là devant moi et pourtant je vois bien que quelque chose ne va pas. C'est flagrant. Sa respiration se fait plus rauque et plus distante. Elle vient de renverser son bol d'un revers de bras, comme prise d'une violente panique. C'est sûr elle n'arrive plus à respirer. Je me lève aussitôt, jetant mon téléphone sur le bar sans même l'éteindre, et j'accours auprès d'elle.

Ses yeux s'humidifient et son regard devient vide. On dirait qu'elle est perdue dans des souvenirs lointains. Des souvenirs qui lui font mal. Elle a l'air si différente de d'habitude. Elle fait tout pour paraitre forte, elle ne laisse rien transparaître. Et pourtant, en ce moment elle est en panique totale. Je lui souffle des mots, tentant de l'apaiser mais dès que j'approche ma main de son visage, elle me repousse violemment malgré son état pitoyable.

Dans un dernier effort pour éviter ses fameuses gifles dont elle a le secret, je positionne une main sur son dos pour y tracer tantôt des cercles, tantôt des lignes rectilignes imaginaires.

Je positionne l'autre au niveau de sa poitrine tout en lui demandant de se concentrer sur sa respiration en expirant calmement puis en expirant. Des larmes perlent sur son visage et mon cœur se contracte en la voyant comme ça, je vois son téléphone sur la table elle était sur les réseau sociaux, de ce que je peux apercevoir car dès qu'elle remarque mon regard quelque peu inquisiteur et beaucoup trop curieux, elle éteint son téléphone rapidement. Je me reconcentre de nouveau sur elle et je lui demande de se calmer une énième fois.

-Princesse, s'il te plaît, calme-toi. Tout va bien je suis là... d'accord ? Je lui promet en la regardant droit dans les yeux.

-Ne pars pas, ne me laisse pas je t'en prie Maël... Me supplie t-elle en se raccrochant au bas de mon t-shirt.

-Je ne bouge pas, tu vois ? Je reste avec toi, jusqu'à la fin.

Elle hoche la tête, alors je continue. Je pense à un truc que j'ai lu dans un livre. Je rigole sans le vouloir et elle m'accorde un regard suspect. Je rigole à mes propres blagues, avant même de les avoir racontés. Je suis décidemment un cas désespéré.

-Inspire, expire, Shakespeare.

Elle sourit, et les commissures de ses lèvres se retroussent.

Quelques minutes plus tard elle réussie enfin à se calmer et elle reprend une respiration normale, la pression redescend et le silence règne entre nous. Mon regard se balade sur son visage et je remarque pour la première fois ses petites tâches de rousseurs. Elles sont tellement minuscules que je ne les aurait pas remarquer si je n'avais pas pris le temps. Ses long cheveux châtains clairs sont attachés en bataille formant un chignon, ses yeux marrons toujours humides me fait penser à de petites noisettes tout droit sortis du four. Puis mon regard s'attelle sur ses lèvres. Elles sont rosées. L'envie me prend de l'embrasser.

Mais je suis déjà avec Alice. Pas vraiment si on y réfléchis bien. Elle m'a embrassé, je l'ai embrassée. Puis ça s'est fini dans une chambre. Depuis, elle dit a quiconque veut l'entendre que nous sommes en couple. Mais, ça ne me dérange pas tant que je reste tranquille sans toutes les filles qui me proposent de sortir avec elles.

En y repensant, Emma ne m'a jamais fait d'avances. C'est pas une fille comme les autres hein ?

Je rigole encore une fois en repensant à sa chute à la gare, puis à la gifle qu'elle voulait assener à Mathéo et celle qu'elle m'a véritablement donné à la bibliothèque. Je l'ai senti passé.

On est là devant l'autre et pourtant aucun mot ne sort de ma bouche, j'ai envie de lui demander ce qui ne va pas mais pour sûr elle m'aurait envoyer bouler en me mettant un vent monumental et pourtant, quelques secondes après ce long silence gênant, elle me remercie comme si je venais de la sauver d'un danger potentiel.

Juste toi et moi [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant