Chapitre X

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Hu Tao arriva en trombe et le roux lâcha sa main, à la manière d'un amoureux transit souhaitant rester discret mais qui se voit à des kilomètres à la ronde. Évidemment, la brune ne manqua pas ce geste, elle comprit immédiatement la teneur de leur fausse relation. Elle ramena son regard sur son employé avec un air 'bien joué mon vieux t'as réussi à le serrer et en plus il est pas mal' et entama la conversation avec le ton typique des marchands qui veulent absolument finir avec une bourse remplie de mora à la fin de la discussion :

« Eh bien mon cher Zhongli, c'est rare de te voir ici en dehors de tes heures de travail, que viens-tu faire ici ? Tu m'apportes un nouveau client ? Nous avons une grande gamme de cercueil cher futur acquéreur, du pin jusqu'à l'acacia en passant par tous les feuillus et tous les conifères qui puissent exister en tout Teyvat, que cherchez-vous ? C'est pour vous ou bien pour un proche ? Nous avons une promotion sur les cercueils rembourrés en ce moment, peut-être que cela vous intéresse ? Continua-t-elle toute enthousiaste à l'idée d'avoir un nouveau client.

- Calmez-vous, nous sommes juste là parce que nous avons une question à vous poser. Répondit l'employé, nullement effrayé de briser l'euphorie de la 77ème directrice du salon funéraire de Wangsheng.

- Effectivement, j'aimerais savoir si vous avez entendu des rumeurs sur une secte qui fait danser des gens tous nus enduits dans du sang de brutocolinus ? Demanda le roux, espérant trouver une piste pour cette mission qui s'avéraient bien plus compliquée qu'il ne le pensait »

La jeune femme pris le temps de réfléchir en fronçant ses sourcils. Elle n'avait pas l'air de savoir grand-chose alors Tartaglia précisa le suicide d'un de ses collègues suite à sa rencontre avec ce groupe d'individus. Ce qui fut couronné de succès car Hu Tao acquiesça joyeusement tout en développant :

« Bien que la grande majorité de mes clients ne parlent pas après avoir choisi leur cercueil, leurs familles, elles, parlent. Feu le très cher et respecté client que vous avez mentionné est celui qui a fait un burnout après avoir participé à un culte de ce genre. J'ai entendu dire qu'ils se réunissait dans les ruines dans la plaine de Guili.

- Je vous en suis vraiment reconnaissant, ça nous aide beaucoup, remercia l'exécuteur tout en serrant la main de la directrice avec énergie.

- Mais avec plaisir, en échange, laisse-moi prendre tes mesures, au cas où... termina-t-elle avec un sourire machiavélique »

Le plus jeune n'en avait absolument pas envie et la seule chose qu'il voulait c'était profiter de son faux petit-ami dans leur maison. Le regard implorant qu'il lança à ce dernier le convainquit d'agir. Il plaça alors une main sur la hanche de son partenaire et s'approcha très très près, ce qui fit légèrement sursauter le roux. Son léger parfum de thé et de Lotus qui envahissait ses narines, anesthésiant tous ses autres sens, faisait tourbillonner son esprit.

« Il se fait tard, je pense que nous allons rentrer. »

Et sur ce, le faux couple se remis en marche, leurs mains se cherchant et se rejoignant, en direction de leur domicile, tout en ignorant les vociférations assez peu discrètes de la jeune femme qui voyait un nouveau client s'enfuir.

***

Arrivé à leur maison, ils furent accueillis par les miaulements joyeux de leur animal de compagnie qui les attendait avec impatience.

Le soir commençait doucement à tomber et ils se mirent à préparer le repas, le brun aidant le roux en effectuant des taches simples, comme couper les ingrédients. Peu à peu, il apprenait les bases de la cuisine et commençait à savoir se débrouiller au bout d'une semaine. En effet ce n'était pas bien compliqué mais les repas finissaient toujours un peu cramés si Zhongli les faisait cuire.

Une remarque lui vint alors à l'esprit, un point qu'il avait complètement oublié : son colocataire dormait depuis une semaine maintenant dans le bureau. Or le bureau était extrêmement mal chauffé et même si le roux était habitué aux températures froides de son pays natal, il n'allait pas le laisser se geler les miches pendant qu'en bon insomniaque de qualité, il ne dormait presque pas dans son lit. Il évoqua donc le sujet :

« Tu devrais venir dormir dans mon lit »

Le roux se retourna, faisant presque tomber le diner par terre, avec un air d'incompréhension sur le visage.

« Je veux dire, le bureau est mal chauffé mais ma chambre l'est mieux. Je ne dors pas beaucoup la nuit et je finis souvent sur le canapé, alors je pense que tu peux prendre ma chambre.

- Oh mais tu sais, le froid ne me dérange pas.

- Ce n'est pas la question, tu ne dois pas très bien dormir, insista Zhongli.

- Mais où tu vas dormir ?

- je pense que je vais déplacer le matelas sur lequel tu dors dans ma chambre et je dormirai là si j'ai besoin. »

Cette solution lui paraissait être un bon compromis entre le roux qui ne voulait que son confort et lui qui ne voulait que le confort du roux. Ce dernier pensait la même chose et accepta. Après avoir mangé, ils mirent en place cette solution. Tartaglia alla se coucher en premier.

Le fatui entra dans la chambre à coucher de son colocataire. Elle était simple, à son image, dans un style typiquement liyuéen, sobre mais raffinée. Les draps étaient blanc cassé et quelques broderies dorées se baladaient par-ci par-là. Il s'allongea dans le lit et enfouit sa tête dans le grand oreiller. L'odeur de Zhongli était omniprésente, beaucoup plus forte que dans le reste de la maison, il n'arrivait pas à penser à autre chose que lui. Autre chose que sa boucle d'oreille qui se balançait doucement à chacun de ses mouvements, à la légèreté avec laquelle il entrelaçait ses doigts quand il réfléchissait, à son air concentré quand il lisait un livre, aux légers changement sur son visage quand il parlait, qui au premier abord étaient invisible mais quand on prenait le temps de les décoder, reflétait tout une palette d'expression. Sa tête était pleine du visage de Zhongli, du corps de Zhongli, des mains de Zhongli, du sourire de Zhongli et de tout ce que Zhongli était. Il allait devenir dingue, ça le rendait à limite de l'obsession. Mais de tout façon, cela se terminerai une fois qu'il aurait couché avec lui et assouvi ce désir que le menaçait à chaque fois que leurs peaux se frôlait.

Il s'endormit sans mal et son colocataire le prévint, juste avant qu'il ne tombe dans les bras de morphée, qu'il était dans la pièce à côté en train de lire. Ce dernier était habitué à ne ressentir que très peu la fatigue et depuis que cet énergique jeune homme était entré dans sa vie de vieux Archon, il se sentait de plus en plus cette vieille et douce amie qui arrivait le soir. Ses journées étaient denses et en plein milieu de la nuit il commençait à somnoler sur son bouquin, alors il décida d'aller se coucher et d'essayer de dormir. Il dirigea dans sa chambre et rejoignit le monde des songes dès que sa tête toucha l'oreiller.

Ce qu'il n'avait pas calculé parce qu'il était dans les vapes c'est qu'il y avait Tartaglia dans son lit. Inconscient de son oubli, il le câlina dans son sommeil, comme s'il n'était qu'une simple peluche.

Anyway - zhongchiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant