Anyway - zhongchi

Chapitre XXII

Demain c'était le week-end et ils avaient prévus d'aller à librairie. Ils avaient rencontré un jeune homme qui était incollable sur le rayon roman et qui donnait des conseils vraiment bons. Zhongli aimait discuter avec lui de littérature et ils lui rendaient souvent visite, Tartaglia trainant entre les rayons comme un fantôme, perdu dans ce temple pour les rats de bibliothèques ayant du budget, et oui, les livres n'étaient pas gratuits.

Après ils iraient surement prendre un déjeuner sur le port, le roux parlerait pour deux et le brun écouterait en silence avec un petit sourire caché, tout en sirotant un thé au jasmin.

Ils finiraient par aller manger chez Xianglin. C'était un samedi reposant pour eux, comme d'habitude. Peut-être qu'ils iraient prendre un café chez Daifang et Kunwu.

Ils passeraient un samedi normal mais le dimanche, Zhongli avait prévu de rendre visite à Xiao, sans Tartaglia. C'était pas si grave, même si le roux savait qu'il allait se sentir seul, mais bon cela ferait une bonne excuse pour s'avancer sur la paperasse qui l'attendait bien sagement en grosses piles sur son bureau -et oui une plante verte bosse apparemment-, il rentrait tard en ce moment et même s'il s'en dormait dans ses bras, il voulait voir plus Zhongli.

Le samedi se déroula comme il l'avait prévu, avec le thé sur le port, le café chez Kunwu et Daifang et la soirée au restaurant Wanmi. Et dimanche, alors qu'il se dirigeait vers la banque pour travailler, il rentra dans quelqu'un. Quelqu'un de plutôt petit, blond avec une longue tresse et un casse-croute volant avec des cheveux.

Décidemment, il ne savait que renverser des personnes dans la rue. Il aida le jeune inconnu à se relever et intrigué par ses habits sortant de l'ordinaire il lui proposa de lui payer un café pour le dédommager. Le blond accepta et ils se rendirent dans un petit établissement discret où Tartaglia avait l'habitude de venir avec Zhongli.

Au cours de la discussion il apprit que ce voyageur s'appelait Aether et qu'il venait exprès à Liyue pour le rituel de la descendante.

De son côté Zhongli venait d'arriver à l'auberge Wangshu, armé de tofu aux amandes préparés spécialement pour Xiao -par Tartaglia. Il savait que ce n'était pas facile pour le dernier chasseur de démon et surtout il savait qu'il lui manquait. Un lien père fils les liait et il devait aussi se l'avouer, mais il adorait le Yaksha. Il venait d'arriver sur la terrasse de l'auberge, Xiao n'était pas là et il décida de s'avancer.

Il était roulé en boule dans un coin que l'on ne pouvait pas voir depuis l'entrée. Il dormait à points fermés et Zhongli soupira. Il était quand même heureux de voir que Xiao prenait un peu de temps pour lui.

Le soleil commençait à décliner quand le jeune chasseur de démons ouvrit les yeux. Il était assis contre le mur de l'auberge, un plat de tofu aux amandes était posé non loin. Ce n'étaient pas les assiettes qu'utilisait le cuisto de l'auberge Wangshu, mais une assiette blanche, finement ornée de délicates fleurs dorées, c'était la vaisselle que Kunwu avait offert au Rex Lapis pour le remercier de son aide lors de son mariage.

Il était passé. Et il l'avait raté parce qu'il s'était stupidement endormi.

Il descendit en trombe les escaliers et trouva avec soulagement son mentor en train de savourer une tasse de thé -surement au jasmin- tout en profitant de la vue et du coucher de soleil. Il se retourna vers l'adepte qui n'avait pas vraiment été discret.

« Xiao, tu es réveillé.

- Rex Lapis, que faites-vous là ?

- Allons, nous sommes entre nous, je suis Zhongli. Et je n'ai pas le droit de rendre visite à mon cher adepte, répondit l'Archon geo avec un sourire taquin.

- Si bien sûr, vous auriez dû me réveiller Re- Zhongli.

- Huhu surement pas, pour une fois que tu penses un peu à toi, pour rien au monde j'aurai troublé ton rare sommeil. »

Zhongli porta sa tasse à ses lèvres tout en tenant la soucoupe. Il releva la tête vers le jeune -pas si jeune que ça- homme.

« Et si nous allions manger un bout de tofu aux amandes tout en discutant ? »

Et sur ce ils passèrent une bonne soirée, l'un profitant de la rare compagnie de l'autre. Au fil des décennies ils avaient développé un de ces liens presqu'incassable. Zhongli lui parla de Tartaglia, de sa façon d'installer un livre sur ses genoux et de s'étaler sur lui pendant qu'il lisait paisiblement sur le canapé, il lui parla de ses petits plats et de ses réveils où il se trouvait encore dans ses bras.

Xiao n'y connaissait pas grand-chose aux sentiments et aux émotions, mais il pouvait voir une chose, Zhongli était vraiment amoureux et heureux de l'être. Au fond de son cœur, il ressentait une pointe de jalousie, celle de ne pas avoir la petite étincelle aux fonds des yeux de Zhongli quand il parlait de Tartaglia. C'était enfantin mais il était aussi jaloux de voir que l'attention de son précieux Archon n'était plus entièrement sur lui mais aussi sur un inconnu qu'il n'avait jamais rencontré.

Il repensa à la personne qui chantait dans son rêve tout en reprenant une petite bouchée de tofu. Il repensa à sa voix mélodieuse et triste, il avait cette envie encrée au fond de lui de lui tendre la main et la consoler. Et il ne comprenait pas. Il avait beau retourner le problème dans tous les sens, il ne comprenait vraiment pas ce qu'il voulait.

La nuit commençait à tomber et Zhongli se décida enfin à quitter la compagnie de Xiao, il avait passé une bonne après-midi et le voir avait été rafraichissant. Mais il devait rentrer, il devait travailler demain.

Quand il arriva à la maison, les lumières étaient déjà éteintes et un plat filmé l'attendait sur la table de la salle à manger avec un petit mot.

« Je t'ai préparé à manger,

Je suis allé me coucher

Bonne nuit, Tartaglia »

Un petit dessin de baleine était à côté de l'écriture brouillonne de son colocataire. Le mot était plus froid que d'habitude et en effet Tartaglia était jaloux. Avec qui son précieux Zhongli pouvait rester si tard. Il était vraiment jaloux et il ne ressentait aucune légitimité à le ressentir, ce qui le rendait encore plus triste.

Alors il était allé se coucher dans le grand lit froid du brun avec un bouquin -absolument ennuyant, il n'aimait pas trop lire- et s'était endormi en l'attendant.

Zhongli n'avait pas vraiment faim mais mangea quand même, parce que Tartaglia l'avait fait pour lui et qu'il ne voulait pas gâcher.

Après avoir fini il alla se coucher et trouva un Tartaglia grelotant dans le lit, la couette avait glissé et le roux marmonnait dans son sommeil quelque chose qui ressemblait à « stupide papi ronchon rend moi la couette » et le brun se sentait vachement visé, il n'était si ronchon que ça...

Il s'installa, les recouvrant tous les deux et le roux vint se blottir immédiatement dans ses bras, au chaud. Il poussa un soupir de bien-être et continua à marmonner mais cette fois cela sonnait plutôt comme quelque chose de gentil pour le jeune homme, du style « confortable monsieur ronchonchon »

Il s'endormit comme ça, le sourire aux lèvres grâce aux remarques innocentes du 11ème exécuteur des fatuis qui dormait paisiblement blottit dans ses bras, féroce et effrayant pour un exécuteur...