Chapitre XXXV

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« Tartaglia. Il va falloir qu'on parle »

La remarque de Zhongli fut acceptée par le plus jeune par un petit hochement de tête timide alors qu'il faisait revenir les légumes dans une poêle.

« Zhongli... Écoute, je...

- Non avant ça, ta lettre... Moi aussi. Moi aussi je t'aime, beaucoup plus que tu ne l'imagines. Moi aussi je serais prêt à vendre le monde pour toi. »

Il éteignit le feu sous sa casserole et s'installa dans le canapé en même temps que Zhongli qui continua sur un ton sérieux :

« Et je suis prêt à tout recommencer à zéro s'il le faut. Parce que je peux pas te perdre, pas toi. J'ai appris à te connaitre, je suis tombé amoureux de toi au passage et je ne pense pas que je supporterais d'être éloigné de toi si longtemps à nouveau. »

Tartaglia tritura ses doigts, les tordit dans à peu près tous les sens possibles et imaginable, soupira et se lança lui aussi.

« Je veux pas tout recommencer à zéro. On a construit des choses ensembles et je veux pas tout oublier. J'aimerais juste qu'on se dispute, puis qu'on se pardonne, comme un couple normal, je sais que des hauts et des bas c'est normal dans n'importe quelle relation. J'aimerais qu'on continue à faire la cuisine ensemble et à s'endormir tard le soir ensemble. Je tiens à toutes ces choses mais je tiens encore plus à toi et je suis stupide, j'ai complètement mer-

- Hey, tu n'es pas stupide...

- Arrête Zhongli tu le sais très bien, c'était con de ma part de faire ça, j'aurais jamais dû, j'ai presque détruit Liyue et tu me dis que je suis pas con ? Que je suis pas stupide ? Il reprit, la tête dans ses mains. J'ai fait la pire des choses pour éviter de prendre ton gnosis, pour qu'au final tu le donne à cette peste de Signora. Je ne sais même pas pourquoi mais je me sens trahit que tu n'aies pas fait ce contrat avec moi. Je sais, je pouvais pas savoir et tu es plus en position de te sentir trahit, blessé et tout ce que je suis, mais- Bordel. »

Tartaglia était perdu, un tourbillon d'émotion ravageait son cœur et son cerveau. Il voulait juste revenir dans le temps. Ses mains tremblaient et voulait juste se rouler en boule dans son lit contre Zhongli.

« Tartaglia tu ne pouvais pas conclure ce contrat à la place de Signora...

- Pourquoi ? Il releva piteusement son regard vers Zhongli et se mit debout. Pourquoi ?! Parce que tu lui fais plus confiance à ELLE ?

- Non, bien évidemment que non... C'est juste que-

- Que tu la préfère ?! Que c'est elle que tu aimes ? La voix de Tartaglia montait de plus en plus dans les aigus et les larmes commençaient à vouloir se manifester.

- Non. Surtout pas, elle est imbuvable »

Les larmes coulaient le long des joues de Tartaglia. Zhongli se leva pour le prendre dans ses bras et essuyer les perles d'eau salée qui glissaient sur son visage. Inconsciemment le roux se blottit contre le corps de l'Archon géo. Il chuchota d'une petite voix, ayant peur de la vérité :

« Alors pourquoi ? Sa voix se brisa.

- Je lui ai demandé des choses que tu n'aurais pas pu ou pas voulu m'accorder. Ajax... Mon gnosis, je l'ai donné pour toi, pour renoncer à mon immortalité et pouvoir mourir à tes côtés. Dans la fiole qu'elle t'a donnée, il y a ce qu'on appelle une fleur de vie, elle permet aux humains de vivre beaucoup plus longtemps, la durée de vie d'un dieu déchu... Même si je peux mourir aujourd'hui, ma vie sera encore très longue. »

Il passa doucement la main dans les cheveux en bataille de Tartaglia et déposa un lent baiser sur son front, à la lisière entre sa peau parsemée de taches de rousseurs et ses cheveux.

« Je pouvais pas te le demander à toi parce que j'avais peur que tu refuses mais, est-ce que tu voudrais bien vivre quelques centenaires avec moi et mourir à mes côtés ? »

Sa proposition sonnait comme une demande en mariage, et c'était tout comme, il lui demandait tout simplement de rester avec lui pour l'éternité.
Et encore, pour eux, l'éternité ce n'était pas assez.

Tartaglia ne voyait qu'un seul choix s'offrir à lui, et toutes les fibres de son corps lui criait le chemin à suivre. Alors, poussé par sa raison et son cœur à l'unisson, il entoura la nuque du brun avec ses bras et prononça, tout contre sa bouche :

« Je veux bien te supporter pour toujours... »

Il saisit la petite fiole, dedans, dans un liquide transparent flottait une petite fleur blanche à peine éclot qui brillait d'un éclat diaphane. Il la décapuchonna et bu le contenu, cul sec.

Anyway - zhongchiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant