Chapitre XXXI

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Teucer trouva Zhongli dans la même position quelques heures plus tard, les yeux perdus dans le vague, la main serrée sur la lettre, les trois photos toujours posées sur la table et les cheveux pendant sur ses épaules. Il n'avait même pas pris la peine de s'habiller ou de couvrir ses bras, il n'était vêtu que d'un t-shirt trop grand et d'un sous-vêtement.

En voyant le visage affolé de Teucer il sortit de sa torpeur. Il devait prendre soin de son petit frère.
Et le jeune garçon compris sans même parler ce qui avait mis son hôte dans cet état. Alors sans un mot il prit l'homme dans ses petits bras. Ils se connaissaient peu mais ils devaient être forts ensembles.

Au fond de lui, Zhongli savait que ce n'était qu'un au revoir. Il savait qu'il reviendrait mais pour l'instant il était trop épuisé pour y penser.

Tartaglia n'était partit bien loin, il avait décidé de mettre à sa disposition l'appartement au-dessus de la banque du nord, qui de base, était prévu pour lui, mais l'on avait mis au courant juste après son emménagement avec Zhongli. Il était arrivé tôt le matin après l'avoir quitté et il s'était de suite écroulé dans le lit froid de cet appartement vide. Pendant quelques heures il avait alterné entre des crises de larmes et quelques courtes minutes de sommeil, il n'avait rien mangé et il n'avait pas la force de cuisiner. Le rituel de la descente allait avoir lieu le lendemain et il n'était toujours pas prêt.

Il n'en avait pas la force. Il voulait juste se réveiller de ce cauchemar et se retrouver dans les bras de Zhongli qui discuterait avec Teucer de choses extrêmement inutiles et ennuyantes mais qui auraient l'air d'avoir la conversation de leurs vies.

Il voulait tout abandonner, il n'en pouvait plus.

Il ne voulait pas se voiler la face mais il ne voulait pas non plus affronter la vérité. Il ne voulait pas briser les rêves qu'il avait construit auprès du brun.

Il ne voulait pas savoir ça.

Zhongli était Morax.

Et il ne voulait pas, parce que ce serait savoir qu'il devait briser celui qu'il aimait de tout son cœur. Et faire cela -c'était très égoïste mais c'était sa nature- reviendrait à lui briser le cœur.

Il finit par se décider et se leva prendre une douche, il avait du boulot et il devait finir le plus vite possible pour pouvoir retrouver les bras de Zhongli le plus rapidement. Il devait réfléchir à un moyen d'éviter de blesser Zhongli.

Les gouttes d'eau chaude glissaient sur son corps. Il sentait les cernes sous ses yeux et la peau de son visage le tirailler. Son corps était engourdi et ses yeux se fermaient tous seuls.

Il ne pouvait pas faire ça.

Une idée germa dans son esprit, s'il ne pouvait pas, personne ne devrait se risquer à l'essayer. S'il échouait il fallait qu'il échoue de manière cuisante, de manière spectaculaire. Il fallait qu'il échoue et qu'il rende cette tâche impossible, comme ça Zhongli serait à l'abri. Il n'avait aucune idée de comment faire mais il sortit quand même de la douche, alors que les muscles de ses épaules commençaient à se détendre, le cerveau fumant d'idée pour faire échouer la plus grande mission de sa carrière.

***

Cela faisait une semaine que Xiao n'avait pas dormi, les vagues de démons étaient plus violentes et plus récurrentes en ce moment. Cela faisait une semaine qu'il n'avait pas vu Venti. Et punaise, en quelques nuits il avait réussi à s'attacher au barde de façon extraordinaire.

Pour une fois qu'il rencontrait une personne qui d'apparence pouvait paraitre trop bavarde -et qui l'était parfois- mais qui en vérité attendait qu'il franchisse ses barrières de lui-même. Il se sentait à l'aise avec l'ancien dieu de la liberté, il n'avait pas besoin de parler, il pouvait juste écouter la voix mélodieuse de Venti blablater sur tout et sur rien. Xiao avait remarqué mais les yeux de son ami s'illuminaient souvent quand il parlait de sujets qui lui tenaient à cœur.

Anyway - zhongchiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant