Chapitre XIX

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Midi venait de sonner et Zhongli déjeunait tranquillement dans son bureau quand Hu Tao vint toquer à sa porte. La jeune femme arrivait avec une nouvelle pile de documents et de clients à conseiller sur le choix des cercueils et des cérémonies. Son travail était d'accompagner les familles des défunts dans le deuil, les innombrables traditions liyuéennes d'au revoir ne leurs facilitant pas la tâche. Ceux qui voulaient dire adieu à leurs être chers se retrouvaient perdus au milieu des rites funéraires et comme il les connaissait tous presque par cœur -en même temps, il les avait vu naitre- il était le parfait employé.

Pour Tartaglia, sa pause repas se déroulait bien, il écrivait une lettre pour Teucer tout en croquant distraitement dans un sandwich. Il lui proposait de venir passer des vacances dans la ville du commerce avec lui, il avait bien précisé qu'il fallait qu'il en parle à son colocataire. En parlant de colocataire, il n'avait pas omis de demander des conseils amoureux pour un ami d'ami qui par pur hasard était dans la même confusion sur ses sentiments que lui -et il avait bien évidemment complètement oublié de préciser son état émotionnel de façon totalement fortuite.

La journée se déroula bien et les deux hommes rentrèrent tôt chez eux. Zhongli arriva un peu après Tartaglia et lorsque celui-ci vint l'accueillir, il lui donna le même petit baiser sur le front que ce matin. Son corps avait agi instinctivement. Et cela donnait encore plus envie à Tartaglia de croire en eux.

Après le repas un Zhongli épuisé qui voulait prendre un peu de repos en lisant un livre s'était retrouvé avec un Tartaglia survolté et surexcité par ce qui les attendait ce soir. Il courrait partout dans la maison et même Bob le chat qui avait des poussées d'énergies la nuit et qui galopait dans toute la maison se sentait fatigué rien qu'en voyant le roux. Il avait déjà préparé les sacs qu'ils prendraient pour la mission au cas où, lui qui était si bordélique pouvait s'avérer très organisé sous une poussée d'énergie sortie de nulle part.

À 22h pétante Tartaglia commença à secouer le brun qui commençait à somnoler. Il fallait qu'ils se mettent en marche vers 22h30 pour arriver à minuit mais le plus jeune n'en pouvait plus d'attendre.

Paresseusement -surtout Zhongli- ils se mirent en marche en direction des ruines des plaines Guili. Il faisait autant froid qu'au port même presque plus, des rafales de vent froid arrivant tout droit des monts Dosdragon et de la mer qui n'était pas si loin que ça. Ils n'avaient pas eu besoin de se couvrir, l'un étant un snezhnayien habitué aux froids les plus extrêmes et l'autre étant littéralement un dieu.

***

Ils prirent moins de temps à arriver que prévu, Tartaglia marchant à une allure plutôt rapide, poussé par la joie de pouvoir peut-être enfin se retrouver devant une menace plus dangereuse qu'un marchand endetté ayant engagé des mercenaires.

Quand ils trouvèrent enfin les ruines en question, il était presque 23h30. Les murs délabrés étaient teintés par la lueur chaude des flammes qui sortaient d'un haut feu de joie. Comment est-ce qu'ils avaient fait pour ne pas trouver cet endroit avant, il devait se voir à des kilomètres à la ronde.

Des hommes et des femmes vêtus de pagnes et barbouillés de maquillage sur tout le corps dégustaient convivialement ce qui semblait être du blob grillé avec enthousiasme -comment pouvait-on faire cuire un blob, grande question. Ce rassemblement n'avait décidemment pas la tête d'une secte normale. Cela ressemblait beaucoup plus au club de mythologie archone antique qui comptait assez peu de membres à Liyue ou au club de bridge lyuéen qui constituait presque quarante-cinq pour-cent de la future clientèle de Zhongli.

Un jeune homme de petite taille et au visage fin se leva. Il était monté sur des échasses -surement pour assouvir un complexe d'infériorité dû à sa petite taille- et tapa dans ses mains pour réclamer le silence, ce qui ne marcha absolument pas. Il fallut qu'une jeune fille assise à sa gauche s'époumone pour que le reste des personnes présentes se taisent.

Zhongli et Tartaglia étaient toujours cachés derrière des poteaux de ce qui ressemblait fortement aux ruines d'un temple d'une déité inconnue.

Le jeune homme commença à s'adresser à son public, du haut de ses échasses et le roux en fronçant très fort les yeux reconnut le jeune homme au maquillage rose fuchsia de la troupe de théâtre.

« Mes amis, aujourd'hui est un jour spécial, comme tous les jours ou nous nous réunissons. Aujourd'hui nous avons cinq nouveaux inscrits qui recherchent la joie et la beauté des danses pourpres au travers desquelles nous trouvons la richesse et la sortie à l'endettement. Mes amis, dansons pour eux ! »

Et sur ce, ils se mirent en ronde autour du grand feu de joie et tout en entonnant un chant dans une langue inconnue, en même-temps, ils commencèrent à tourner sur eux même. Plusieurs de leurs visages avaient une expression extatique et l'on pouvait lire l'euphorie de la scène.

Minuit était passé et les deux colocataires n'avaient pas prêté attention à l'heure, trop hypnotisés par les danses extravagantes et frénétiques.

Ils sursautèrent tous les deux quand une main se posa sur leurs épaules et une voix forte raisonna. Ils avaient reconnu cette tonalité et cet accent particulier sur les R. Hua-sheng.

« Mes amis, frère Hua-ye, j'ai le plaisir de vous présenter nos derniers invités. Vous avez dû en entendre parler. Le très célèbre consultant du funérarium Wangsheng et le 11ème exécuteur des fatuis, récemment muté à Liyue. Quel magnifique cadeau pour célébrer ce jour. Continua d'une voix forte Hua-sheng, elle les força à s'avancer dans la lumière en leur tirant le bras et repris. Vous avez dû entendre parler de cette tragédie... Deux âmes sœurs séparées par le fossé de la dette... Quel DrAmE. »

Elle posa tragiquement sa main sur son front et fit semblant de s'évanouir. Le jeune homme sur ses échasses tendit la main vers elle et repris la parole d'une voix beaucoup plus charismatique que tout à l'heure. Hua-sheng enfila des échasses similaires aux siennes et se mit debout.

« C'est aujourd'hui que tous réunis, moi Hua-ye, grand gourou suprême, Hua-sheng second grand gourou suprême et vous, nos très cher GS, nos gentils sectaires, allons les délivrer de ce drame qu'est l'ENDETTEMENT. Apportez le sang de brutocolinus ! Faites monter plus haut les flammes de la fortune ! Dansez plus vite ! Amenez le maquillage et les tenues de cérémonies pour nos invités ! »

Les danses frénétiques qui s'étaient stoppées reprirent de plus belle et après quelques secondes de lutte qui furent vaines, Tartaglia et Zhongli se retrouvèrent en pagne, le corps maquillé d'un orange presque jaune et menottés, soumis à cause du nombre supérieur de sectaires -ou de GS comme se plaisait à les appeler le grand gourou suprême.

La foule de personnes s'écarta, arrêtant une nouvelle fois la ronde revisitée autour du feu de joie et laissa passer les deux « invités ». On les aspergea d'une poudre qui fit voir des étoiles à Tartaglia qui toussa un peu et des tambours commercèrent à sonner sur un rythme lent et mystique. Les bruits sourds raisonnaient dans le silence assourdissant qui s'abattait sur la foule. Tous les yeux étaient rivés sur eux. Les battements se firent de plus en plus rapides et de plus en plus frénétique, comme envoutés par cette poudre qui colonisait les poumons de Tartaglia et qui lui faisait voir des petites Archon Cryo lui tournant autour de la tête. On les poussait dangereusement vers le feu de joie qui brulait au centre. Chaque personne devant qui ils passaient posait une main sur eux, pleine de poudre coloré. Leurs corps maintenant bariolé était devant le bucher et Hua-ye pris un air grave.

Anyway - zhongchiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant