Anyway - zhongchi

Chapitre XXIII

Demain arrivait un visiteur qu'ils avaient prévu d'accueillir pour un mois, il repartirait peu après le rituel de la descente qui commençait à s'organiser. Teucer venait pour visiter la nouvelle ville de son grand frère. Il avait décidé de venir tout seul du haut de ses 12 ans et demi, il avait déjà un fort caractère et beaucoup de maturité pour son âge. Dès que Tartaglia avait demandé s'il pouvait venir chez eux pour les vacances, Zhongli avait tout de suite accepté, curieux de rencontrer la petite bouille qui faisait rire et sourire le roux au travers de ses lettres.

Tartaglia avait pris un jour de congé, il se leva presque plutôt que les autres jours, le bateau de son petit frère arrivant dans l'après-midi et il voulait que tout soit parfais pour son séjour. Il voulait le meilleur pour son petit frère.

Il était aux fourneaux quand Zhongli se leva, un peu décoiffé par la nuit. Il passa ses mains toujours gantées sur ses hanches et vint embrasser la petite zone dénudée dans le cou de Tartaglia, à la naissance des cheveux roux du cuisinier en guise de bon matin. Il n'était pas très bien réveillé et blottit doucement sa tête sur son épaule.

« Bonjour Zhongli, bien dormit ?

- mhm... »

Le brun n'était pas toujours très communicatif au réveil, il resserra sa prise autour du corps du roux et rapprocha leurs corps. Le cuisto posa une assiette sur le bar, le brun toujours collé contre lui, ils marchaient un peu en pingouin. Tartaglia commença d'un ton doux :

« Tu es rentré tard hier ?

- Un peu, le plat était froid.

- C'est normal c'était une salade de pâtes... Le brun grogna un peu à la remarque taquine du plus jeune qui continua tout en se retournant. Je me souviens plus m'être endormi...

- Tu dormais à points fermés quand je suis allé me coucher »

Tartaglia profita de la tendresse que lui offrait Zhongli, il profita de sa chaleur qui se mélangeait à la sienne, il profita de son corps contre le sien avant qu'il ne se rende compte que leur idylle était qu'un mirage.

Zhongli déposa un baiser sur le front du roux, s'attardant sur sa peau pale parsemée de tache de rousseurs. Tartaglia ferma doucement les yeux sous sa marque d'affection.

Ils aimaient ces petites actions du quotidien qui les faisaient se sentir aimés. Les deux ne voulaient pas que cela s'arrête, ils voulaient finir ensemble. Mais ils ne pouvaient pas se résoudre à avouer l'un à l'autre leur vraie nature ou leurs vraies intentions.

Alors profitaient juste de ces quelques instants volés au pire des bourreaux, le temps.

Le roux se détacha un peu de Zhongli sans pour autant enlever ses bras qui l'entouraient.

« C'était qui que tu es allé voir hier ? Commença le roux sur un ton semi boudeur.

- Xiao.

- Qui c'est pour que tu lui fasses l'honneur d'une visite prolongée ?

- C'est... disons un compagnon de voyage de je considère un peu comme ma famille, répondit Zhongli amusé devant l'air enfantin et boudeur de son colocataire.

Ce dernier laissa échapper un petit « mouais » avec une moue septique et continua :

- Mon petit frère arrive cette aprèm', tu pourras rentrer tôt du boulot ?

- Bien-sûr, on pourrait aller au restaurant pour fêter ça.

- Bonne idée, j'imagine que je vais finir par payer l'addition mais ça me va. »

Il déposa un petit baiser sur le nez de Zhongli qui ricanait légèrement et se détacha de ses bras pour se servir un verre d'eau. Il s'appuya sur le comptoir pendant que le brun dégustait son thé darjeeling tout juste infusé, juste légèrement dans de l'eau frémissante sans sucre. La légère amertume et la chaleur de sa boisson finirent de le réveiller.

En un rien de temps le consultant du funérarium Wangsheng finit de se préparer pour aller au travail, il avait une tonne de paperasse à faire et toute une ribambelle de clients à conseiller.

Tartaglia n'avait qu'une hâte, voir son petit frère adoré. Il avait organisé spécialement son emploi du temps pour lui, le matin il travaillerait pendant que Teucer dormirait et l'après-midi il profiterait de son cadet.

Le bateau avait un peu de retard et le roux attendait sur les quais. Il faisait chaud, Tartaglia pouvait sentir l'été arriver. La température était plus douce au port, l'air était refroidi par les effluves marines et les vent frais amenés par la mer.

Il aimait les docks, voir les gens travailler, voir les hommes à la peau légèrement tannée par les travaux en extérieur sous un soleil tapant décharger les cargaisons des bateaux, voir les marchands crier pour essayer d'écouler leurs stocks, voir de petites femmes commander férocement à des équipages de dizaines de personnes, toutes plus redoutables les unes que les autres. Il aimait la vie qui grouillait sur les docks et il aimait la brise marine.

Il aimait les effluves salés, le gout de mer qui se déposait sur la langue, la pellicule qui se formait sur sa peau si elle entrait en contact avec l'eau et l'air humide qui régnait. Il aimait le bruit des vagues qui s'écrasaient sur les coques des bateaux, le mouvement de balance des navires et l'océan qui montait en descendait laissant voir les coquillages gris et les algues vertes qui s'accumulaient sur les pilotis.

Un grand bateau équipé de voiles blanches pointait le bout de son nez à l'horizon, c'était celui de son petit frère, il allait à une douce allure, sa carrure de géant portée par le vent.

Dans quelques minutes il pourrait enfin serrer son petit Teucer adoré dans ses bras. Il était vraiment un grand frère gâteau.

Il attendit patiemment un petit quart d'heure, le gros navire avançant lentement, quelques passagers débarquèrent et se fut enfin à Teucer de pointer le bout du nez de sa petite bouille d'ange. Il reconnut directement Tartaglia au milieu de la foule et lui sauta dessus, laissant son sac à côté d'eux. Ils étaient tous les deux heureux de se retrouver, cela ne faisait que quelques mois qu'ils ne s'étaient pas vus mais pour les deux frères, qui étaient très proches, ils l'avaient ressenti comme plusieurs années de séparation.