Chapitre I

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C'était l'hiver à Liyue, la température avoisinait les zéros et de temps à autre il neigeait quelques flocons qui s'évaporait dès qu'ils rentraient en contact avec les chemins de terres qui sillonnaient la région.

Un jeune homme, grand et roux, marchait sur un de ces longs chemins qui menaient à la prestigieuse cité du commerce, Liyue.

Une grande cité régie par les contrats et les échanges. Elle fourmillait de va et vient, de visages connus et inconnus, des pierres précieuses les plus rares ou les plus banales, des fleurs poussant dans les champs a celles poussant dans les montagnes. Presque tout se trouvait à Liyue, à condition d'y mettre le prix.

Mais revenons à notre jeune homme. Il venait d'arriver devant les portes de la cité et se dirigeait vers la banque du nord, prestigieux -et surement pas respectable d'après leurs manières, disons, expéditives- établissement tenu par les fatuis.

Il humait l'air de la ville, frais, qui lui rappelait sa ville natale lors des 'longues' soirée d'été, pourtant, ici l'hiver était à son apogée. Certains flocons dansaient encore avant de fondre en s'écrasant sur le sol.

Ses pas le menèrent devant la banque de ses collègues, là où il avait été muté. Il se souvenait encore de son petit frère -la prunelle de ses yeux- qui pleurait lorsqu'il avait appris sa promotion et mutation. Il se fit la réflexion qu'il n'aurait jamais dû accepter même si Liyue paraissait être une ville accueillante et pleine de vie. Même pendant le point mort de l'année.

Les habitants circulaient dans les rues de cette fière ville, emmitouflés sous des tonnes de couches vestimentaires, pour échapper à la cruelle morsure du froid -pourtant douce aux yeux de notre roux.

Il entra dans le bâtiment, ses subordonnés lui ouvrant la porte.

Après avoir pris connaissance des lieux, des missions et de ses sous-fifres, il sorti et décida de se trouver un endroit ou passer la nuit avant de s'installer pour une durée – qui à son grand malheur – était indéterminée. Les hôtels et auberges de Liyue avait toute l'air classieuses et confortables, mais le prix à payer n'était pas moindre. Pourtant, il n'avait pas à s'en faire pour ça, sa paie était astronomique – ce pourquoi il avait accepté cette promotion – et les fond que lui garantissait son travail était presque illimités. Il entra dans une petite auberge au style cosy et à deux pas du restaurant Wanmi. Ses saveurs divines n'était qu'une rumeur à Snezhnaya depuis que certains fatuis revenus de mission en comptait les mérites. Teucer -son petit frère- avait fait une checklist des éléments à absolument faire dans sa nouvelle ville, et gouter tous les plats de la carte du restaurant Wanmi pour savoir s'ils étaient à la hauteur de leur réputation faisait partie de ces choses.

Après avoir réservé la plus spacieuse chambre de l'auberge contre une bourse pleine de moras, Tartaglia – notre cher jeune homme roux – pris la direction de ce fameux restaurant.

Une jeune fille avec un carré l'accueillit chaleureusement :

« Bonjour ! est-ce que vous avez réservé, dit joyeusement Xianglin – d'après le badge sur sa poitrine

- Non désolé, je viens d'arriver

- Okay ! J'imagine que c'est sur place que vous voulez manger ?

- Exactement, pour une personne s'il-te-plait. »

La serveuse lui choisit une table au comptoir ou il s'installa doucement. Le restaurant était chaleureux et une excellente odeur de viande grillée flottait dans l'air. Son estomac gargouillait, il n'avait rien mangé à midi. Tartaglia commanda un festin à s'en faire péter le bide. Les places juste à côté de lui sur le comptoir étaient vides et il prit la majorité de la place.

Après avoir vidé ses assiettes de plats, il commanda un dessert, une simple glace à la vanille.

C'est à ce moment-là qu'un autre client s'installa juste à côté de lui. Il était grand, surement de quelques centimètres de plus que notre roux. Ses cheveux étaient bruns et attachés dans un catogan à l'arrière de sa tête qui tombait jusqu'au niveau de ses hanches. Il était assis sur le tabouret à côté de Tartaglia, les larges épaules de l'inconnu touchaient presque les siennes. Le restaurant se remplissait et le brouhaha augmentait. Malgré l'agitation de l'heure de pointe, il ne voyait que cet étrange homme qui dégustait ses sobas calmement. Alors que ses mains gantées amenaient ses baguettes -que Tartaglia ne savait absolument pas utiliser- avec une grâce infinie à sa bouche, alors qu'il se penchait doucement pour ne pas en mettre partout, que son unique boucle d'oreille se balançant, le roux oublia complètement sa pauvre glace en train de fondre pour se noyer dans ce tableau.

Il ne savait pas pourquoi mais voir ce bel inconnu déguster son plat lui apportait un sentiment de sérénité. Il avait envie de continuer à voir cette scène tous les jours. Mais il devait être en forme pour demain, il devait se lever tôt et prendre place dans ses fonctions en tant que 11ème exécuteur des fatuis à Liyue. Et pour se lever tôt et être en pleine forme après un long et épuisant voyage, il devait avoir une bonne nuit de sommeil. Ce qui forcément n'allais pas être le cas s'il continuait de regarder cet homme qui l'hypnotisait.

Alors dans un soupir de regret, il se reconcentra sur sa glace à moitié fondue, la finit et s'en alla payer.

« Je voudrais régler l'addition, dit-il à Xianglin qui lui souriait

- Très bien, cela fera 260 moras ! »

Le prix était salé mais il s'était fait un festin de roi et les rumeurs quant à la saveur exquise des plats étaient avérées. Le prix en valait le coup.

« Tenez, et je voudrais aussi payer pour mon voisin de gauche, gardez la monnaie. Continua Tartaglia en lui tendant une petite bourse remplie de petites pièces.

- Vous voulez payer pour monsieur Zhongli ? S'exclama la cuisinière en prenant l'argent qu'on lui tendait

- Bien sûr. »

Et sur ce, il quitta le restaurant Wanmi heureux d'avoir rencontré un inconnu aussi fascinant - et d'avoir appris son prénom par une heureuse coïncidence – dès son premier jour à Liyue.

Il rentra à l'auberge, installa les quelques affaires qu'il avait pris avec lui – principalement des habits et un cadeau de Teucer. Son petit frère était la seule chose qui le rattachait vraiment à son foyer, ses missions étaient toujours plus loin et toujours plus dangereuses, s'il n'avait pas été là, Tartaglia aurait déjà quitté la maison familiale définitivement. Cela faisait longtemps que ni ses grandes sœurs ni sa mère et encore moins son père ne le retenait de partir. Seul Teucer et son adorable bouille d'enfant l'empêchait de ne plus jamais revenir.

Et les fatuis en rajoutaient une couche, non seulement -malgré le fait qu'il était le plus jeune des exécuteurs- il se ramassait toutes les missions les plus éloignées possible de Snezhnaya, et ses collègues l'évitaient comme la peste, le traitant comme une bombe à retardement. Même la tsarine envers laquelle il éprouvait beaucoup de respect ne le voyait que comme un jeune homme à la puissance dévastatrice prêt à exploser à tout moment.

Alors, pour relâcher cette frustration, il acceptait toutes ces missions loin de toutes les neiges glaciales de son pays, il supportait la distance et le mépris de ces sous-fifres. Il se défoulait sur les brutocolinus, les pilleurs et tous ceux qui lui passaient sous la main.

Ses vêtements étaient maintenant rangés dans l'armoire mise à disposition par le personnel de l'auberge et un dessins signé Teucer trônait sur sa table de chevet. Il lui fallait dormir s'il voulait être en forme demain. Une fois changé, il se glissa doucement dans son lit et s'endormit avec le visage de ce Zhongli en tête. Sur son bureau il avait laissé une note pour se rappeler d'essayer de recroiser 'par pur hasard' cet intriguant inconnu.

Anyway - zhongchiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant