Chapitre XVIII

140 15 0
                                    


Les deux colocataires ne s'attardèrent pas plus dans ce lieu, qui au cours de la nuit commençait à mêler la luxure à l'indolence nonchalante déjà présente dans l'air.

Arrivé dans leur confortable appartement, ils étaient épuisés. Ils ne trainèrent pas pour aller se coucher et une fois allongé l'un à côté de l'autre, Tartaglia sentait le sentiment de gène, qu'il avait réussi à éviter toute la journée, revenir au galop.

Il sentit le brun se tourner vers lui et murmurer doucement son prénom pour qu'à son tour il lui fasse face.

« Tartaglia... Chuchota Zhongli tout en décalant une mèche de cheveux roux. À propos de tout à l'heure... »

Il attendait une quelconque réaction de la part du roux. Ce dernier s'attendait à une marque de dégout, à se faire repousser ou pire encore. Son cœur battait fort dans sa poitrine et ses mains commençaient à devenir moites. Le brun reprit, toujours en chuchotant.

« Tu sais, je comprends que... Je suis désolé j'ai jamais été bon avec les mots... C'est un peu délicat ce que je m'apprête à dire mais... Tout à l'heure, j'ai vraiment apprécié t'embrasser... »

Tartaglia était éberlué.

Lui non plus n'était pas à l'aise avec les mots et il savait l'effort qu'avait dû faire Zhongli pour lui dire ça.

Il soupira et laissa échapper un petit rire silencieux. Une part de lui ne voulait pas y croire, mais l'autre part était tellement soulagée.

« Moi aussi »

Dans l'obscurité de la pièce il pouvait voir un phénomène extrêmement rare arriver. Zhongli lui souriait. Être avec lui presque en permanence lui avait appris que c'était très rare et que quand cela arrivait, c'était sincère, vraiment sincère.

Alors, comme chaque nuit depuis qu'ils partageaient le même lit, il se glissa dans ses bras, cette fois pleinement conscient. Il releva sa tête qu'il avait blottit dans son torse.

Zhongli finit par déposer un bras atour de Tartaglia et faire des va et viens apaisants avec sa main dans son dos.

Le plus jeune souri doucement et dans un souffle il souhaita bonne nuit au brun. Il releva un peu la tête et son souffle s'échoua tendrement sur ses lèvres. Zhongli lui rendit son sourire et sella leurs lèvres dans un baiser affectueux.

Ils s'endormirent comme ça, dans les bras l'un de l'autre, apaisés par la présence de l'autre.

***

Le matin était rude, les rayons du soleil n'étaient pas timides et venaient taper férocement dans les yeux du brun tout juste réveillé. D'habitude Tartaglia était toujours debout avant lui et l'attendait tout en préparant le petit déjeuné. Mais cette fois il était encore blottit dans ses bras, le visage apaisé par le sommeil. D'habitude il se contentait simplement de manger ce que le roux avait fait pour lui, alors, aujourd'hui ce serait lui qui cuisinerait pour eux. Il se leva après avoir déposé un baiser sur le front de Tartaglia.

Il était encore tôt et il avait un peu de temps avant d'aller au travail, sa patronne était plus laxiste depuis qu'il avait décidé de prendre ses congés hebdomadaires, cela pourrait paraitre paradoxal mais la 77ème directrice du funérarium Wangsheng s'inquiétait pour ses employés, ne souhaitant pas vraiment qu'ils deviennent ses propres clients.

Il avait cuisiné de simples œufs au plat et quelques légumes, avait fait du café et du thé et avait lavé la vaisselle qui était restée dans l'évier quand Tartaglia émergea. Il débarqua dans la salle à manger vêtu d'un t-shirt trop grand descendant sur une épaule, laissant voir une peau pale recouverte de taches de rousseurs. Il se frottait les yeux à la manière d'un enfant. Ses cheveux étaient encore plus décoiffés que d'habitude.

Il s'installa sur un des tabourets du bar où son assiette l'attendait, en face de Zhongli buvant tranquillement son thé, infusé à la perfection.

« B'jour...

- Je t'ai fait à manger, tu me diras ce que t'en penses. Répondit doucement Zhongli en reprenant une gorgée de sa boisson.

- Moui... Répondit Tartaglia, lui yeux encore tout collés. Attend, t'as fait à manger et t'as pas cramé toute la cuisine ?! »

Le brun ignora complètement la remarque taquine du fatui comme si de rien était et continua à lire son livre tout en piochant dans les petits légumes qu'il avait fait cuire.

Leur matinée se déroula doucement, et quand Zhongli du partir au travail vers 9h, Tartaglia l'accompagna dans l'entrée alors qu'il se préparait lui aussi à partir. L'écharpe attachée au col du roux était légèrement de travers et l'Archon géo en profita pour la remettre en place. Cette attention avait rapproché leurs corps et tout en disant à ce soir à Tartaglia, Zhongli déposa un petit baiser sur son front.

Il laissa un Tartaglia tout rouge perdu dans les néants de la confusion. Il voulait y croire, il voulait vraiment y croire.

Une larme coula doucement sur sa joue qu'il essuya d'un geste rageur. Il voulait y croire même si chaque neurone de son cerveau lui criait de ne pas tomber dans le panneau, il voulait y croire.

Il ramassa quelques documents dont il avait besoin et se dirigea enfin vers la banque pour passer une nouvelle journée mortellement ennuyeuse à compléter de la paperasse, en attente de ce soir qui s'annonçait -il l'espérait- fort en adrénaline. Il avait hâte de pouvoir enfin casser la gueule de ce culte débile.

Anyway - zhongchiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant