Chapitre VI

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Alors qu'il était sur son canapé, Tartaglia se décida à lire la liasse de papiers qu'il avait emporté du boulot trônant sur son bureau et à l'étudier plus en détail. La mission traitait d'un culte louche. Les fatuis l'avaient surnommé 'le culte des fauchés' et cette organisation s'amusait visiblement à kidnapper des honnêtes usuriers -du moins en apparence- et à les enduire de sang de brutocolinus pour les faire ensuite danser nu autour d'un feu. L'objectif était d'apporter la bonne fortune aux partisans. Sa mission était de démanteler cette organisation, de l'extérieur ou de l'intérieur, comme il le souhaitait. Le dossier était peu épais et les informations était assez peu utiles. Seul un de ses collègues avait réussi à infiltrer cette secte très restreinte et il avait fini par se suicider à cause d'un burn-out trois mois plus tard. Définitivement, ce culte pouvait paraitre drôle en extérieur mais l'était nettement moins de l'intérieur. La seule info un minimum utile était que dans les semaines à venir, ils éliraient les deux nouveaux gourous, les candidats se défieraient à la danse de la fleur sucrante à la prochaine nouvelle lune. Nouvelle lune qui avait exactement lieu dans une semaine. Or il ne savait presque rien sur 'le culte des fauchés'. Il était dans la mouise.

Énervé par ce charabia qui lui faisait mal à la tête, alors qu'il finissait, d'une main, de manger ses nouilles sans en mettre partout -avec une fourchette évidement, les baguettes était toujours des ovnis pour lui- il commença à écrire sa première lettre à destination de Teucer. Lui écrire lui faisait du bien. C'était un peu comme son journal intime, il extériorisait ses sentiments sans avoir honte de les dire. Et parfois dans la lettre réponse, il recevait des conseils bien plus utiles que les siens. Son petit frère l'épatait à se montrer beaucoup plus mature que lui.

La journée avait été longue et, histoire de se reposer, il décida d'aller finalement se coucher.

***

Du côté de Zhongli, le brun n'avait aucune envie de faire semblant de dormir, alors il flânait dans les rues de Liyue, calmes et vides. Parfois, ne pas avoir besoin de dormir pouvait être une malédiction, mais de temps en temps, ce n'était pas si pire. Aujourd'hui, enfin cette nuit, il avait besoin de faire le point sur ce qu'il pensait, et marcher ne pouvait que l'aider à vider son esprit. Il avait réussi à avoir une raison de revoir Tartaglia mais il avait le sentiment que quelque chose faisait défaut. Il avait vécu des décennies, il avait signé des milliers de millions -peut-être un peu moins- de contrats, et il avait rencontré une tonne d'inconnus mais n'avait jamais ressenti cette sensation d'oubli, de manque alors qu'un de ses plans se passait comme sur des roulettes. Et ça le chafouinait. Parce que le grand Morax, connu comme le plus insensible des êtres, ressentait quelque chose. C'était nouveau et ça lui faisait peur.

Tout à l'heure, quand il avait parlé avec le jeune homme, même si la discussion avait été courte, il avait eu l'impression de dire les bons mots. D'habitude, on lui reprochait d'être trop distant, de ne pas parler assez ou d'être trop sec, il travaillait pourtant dans une chambre funéraire et non dans un salon de coiffure. Mais le roux ne lui avait rien dit ni fait comprendre cela. Il s'était simplement contenté de le regarder avec ses grands yeux clairs, de lui sourire doucement et d'aller droit au but. Comme s'il savait déjà que Zhongli n'aimait pas les mots, qu'il n'avait jamais été à l'aise avec eux.

Ses pas le guidèrent jusqu'au centre-ville, quelques badauds trainaient encore et les quelques boutiques ouvertes commençaient à baisser leurs stores. L'ambiance légèrement ensommeillée était agréable et le petit courant d'air qui chatouillait ses chevilles était le bienvenu. Il aimait bien Liyue, bruyante le jour, endormie le soir, elle était réellement vivante et respirait en rythme avec ses habitants. Les artistes aiment souvent peu leurs propres œuvres, mais lui, il était fier de cette ville qui régissait le monde du commerce.

Le jour commençait doucement à se lever, le ciel se teintait d'un rose orangé et quelques travailleurs marchaient dans les rues. Il avait passé la nuit à se balader et il ne l'avait pas vue passer. L'immortalité lui avait certes effrité sa capaciter à ressentir des émotions mais les bienfaits du calme matinal avaient toujours effet sur lui. La plénitude qu'il ressentait face au soleil se levant sur le port de Liyue envahissait son cœur et lui avait permis de se vider la tête. Au moins pour la matinée qui s'annonçait radieuse malgré les températures avoisinant les zéros. Alors qu'il se rendait au funérarium, il entendit une petite voix miauler doucement. Les bruits provenaient d'une ruelle ou un petit chaton était posé dans une caisse en carton. Son habitacle était trempé par l'humidité présente dans l'air et l'animal avait l'air affamé. Son regard implorant eu raison de Zhongli qui craqua pour sa bouille toute mignonne et qui l'emmena avec lui. Il ferait un détour par sa maison, de toute façon, il avait le temps.

Arrivé chez lui, il déposa doucement le chaton dans une serviette et alors qu'il croquait quelques bouts de viande que son sauveur avait coupé en morceaux pour lui, Zhongli fit chauffer un peu d'eau dans son bain pour laver et réchauffer son protégé. Une fois propre, le petit chat tombant de sommeil se laissa transporter par le brun qui le déposa dans une panière à linge avec un plaid plié à l'intérieur. Le félin était minuscule et ne pesait rien dans les grands bras de Zhongli. Il était roux et strié de rayures plus claires. La fourrure de son ventre -blanche et moelleuse- montait et s'abaisser au rythme de sa respiration.

Sur d'avoir pris la bonne décision, le grand brun ferma la porte derrière lui -tout en laissant un bol d'eau et de nourriture- puis se rendit à son travail.

Mais il avait oublié qu'il était en congé pour encore une semaine, et désœuvré, il décida d'acheter le nécessaire pour rendre heureux son nouveau protégé. Zhongli se rendit chez le vétérinaire de la place centrale de Liyue et pour vacciner son chat, ce qui lui paraissait une plutôt bonne idée. Il prit un rendez-vous. Le docteur lui proposa quelques échantillons de croquettes gratuit et comme il n'avait aucun mora en poche -comme à son habitude- il accepta en le remerciant.

Anyway - zhongchiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant