Le ciel s'éclaircissait et les premiers rayons du soleil pointaient le bout de leurs nez. L'hiver à Liyue était doux et agréable, le vent qu'apportait la mer était frais mais la ville, toujours active, protégeait ses habitants en faisant barrière aux rafales glacées. Même au port, la température était relativement chaude en comparaison avec celles des monts Dosgragon ou de Snezhnaya. Les jours étaient ensoleillés et de temps à autres, des flocons flottaient dans l'air. Il ne neigeait que deux ou trois fois dans l'année, c'était particulièrement rare de voir ces gouttelettes d'eau gelées tomber et tous les habitants en profitaient au maximum avec une joie enfantine.
Le bel inconnu que Tartaglia avait rencontré hier, Zhongli, ne s'émerveillait plus pour ça. Le temps avait effacé cette capacité, propre aux humains, de s'enthousiasmer pour un rien.
Hier, comme tous les vendredis soir, après une journée fatigante de travail au funérarium Wangsheng, il se rendit prendre son soupé au restaurant de XiangLin, le restaurant Wanmi. C'était bientôt l'heure de pointe et les gens affluaient. Il fronça le bout de son nez de mécontentement, ce n'était pas pour rien qu'il travaillait avec les morts et non avec les vivants. La jeune restauratrice avait réservé sa place habituelle, sachant qu'il venait régulièrement. Un jeune homme roux et légèrement plus petit que lui était installé juste à côté, à sa droite. Il s'installa sur son tabouret haut, et regarda le menu qu'il connaissait presque par cœur. Aujourd'hui, il avait envie des fameux sobas au poulet et au piment jueyun. Son plat arriva en un rien de temps, et quand la douce brulure lui enroba la gorge, réchauffant son estomac, il se sentit un peu plus humain. Il continua de déguster sa commande mais se sentait observé. En effet, le regard de son voisin lui brulait le visage et il décida de faire comme si de rien était. Peut-être que ce jeune humain l'avait reconnu alors il pouvait dire adieu à la tranquillité car sa couverture ne servirait plus à rien.
Il replongea dans ses pensées malgré son observateur secret -qui était assez peu discret- et peu avant d'avoir terminé ses nouilles, l'inconnu qui le scrutait s'en alla. Zhongli était soulagé qu'il soit parti, même si au cours de son repas il avait quelque peu oublié son regard brulant.
Une serveuse vint chercher son bol de sobas finit et il se dirigea vers Xianglin pour payer l'addition. Soudain il se rappela qu'il n'avait aucun mora sur lui. Stoïquement il demanda à payer quand même mais la réponse de Xianglin ne fut pas celle qu'il attendait.
« Vous voulez payer ? Mais votre voisin de table a déjà payé pour vous... S'exclama la restauratrice.
- Mon voisin de table ? Demanda Zhongli, un peu pour lui-même.
- Oui, un homme roux, avec des habits gris et rouges et une boucle d'oreille. Il ne m'a pas dit son prénom... Continua Xianglin qui essayait de rassembler les souvenirs de cet atypique jeune homme malgré les allées et venues des différents clients.
- D'accord, au revoir. Termina l'homme »
Son interlocutrice ne fut pas surprise par sa froideur et cria joyeusement alors qu'il commençait à s'éloigner de l'échoppe :
« Si j'ai des nouvelles de lui, vous serez le premier à le savoir ! »
Ces mots atteignirent son oreille et un fin sourire se détacha de ses lèvres.
La présence de gens chaleureux et bienveillant comme Xianglin lui faisait chaud au cœur et le rassurait sur la nature dangereuse des hommes. Il profitait des derniers instants du jour qui déclinait puis retourna chez lui pour se reposer. Enfin, se reposer, il n'avait pas vraiment besoin de dormir, comme il n'avait pas vraiment besoin de manger. Mais comme il avait décidé de vivre comme un mortel, il vivrait comme un mortel.
***
Revenons à nos brutocolinus et à notre cher roux. En cette nouvelle journée qui s'annonçait toute aussi ensoleillée que la veille, il se dirigea vers son nouveau lieu de travail. Il se refusait de trainer les pieds et d'adopter une attitude négative, tant pis si ses collègues n'aimaient pas son attitude, ils feraient avec, de toute façon, il était le supérieur. Tartaglia les méprisait pour leurs choix professionnels, qui choisirais de devenir un créancier faisant parti d'une 'association à but lucratif' violente et de mauvaise réputation à par un idiot ou un fou ?
Pour lui, tous les autres fatuis qui lui servait de sous-fifres étaient des idiots. Quant aux autres exécuteurs, il les mettait plus dans la case des fous. Lui-même se mettait dans cette même catégorie. Mais il avait besoin de faire partie des fatuis, il avait besoin de cette couverture pour extérioriser cette violence qui l'habitait. Parce que sinon, il craignait d'exploser devant son petit frère, de le blesser ou pire encore. Quitte à devenir le chien de quelqu'un, il préférait être directement celui de la Tsarine, la seule qu'il considérait avec un minimum de respect dans cette organisation d'idiots et de fous, non seulement grâce à son titre d'Archon mais aussi grâce à ses qualités de combattante que l'on pouvait sentir par la simple aura qui régnait dans la pièce où elle se trouvait.
Il commença à prendre en compte les taches qu'il devait effectuer dans la banque du nord. Malgré les réticences des sept étoiles à laisser les fatuis s'installer -d'où leurs rapports quelque peu électriques- il n'y avait rien de spécial à faire, seulement jouer l'interface entre les autorités de la ville, l'organisation et la tsarine. Il avait été envoyé ici pour faire la plante verte, pour faire joujou loin de Snezhnaya.
Il feuilletait les différents documents qui définissaient son nouveau poste quand une enveloppe scellée tomba de ses mains. Il la ramassa, son nom était marqué sur le devant. Il pouvait reconnaitre l'écriture élégante et fine, pleine de grandes boucles de la secrétaire générale de la cheffe des fatuis. Il l'ouvrit et lut.
Les ordres étaient clairs, ne faisant pas de fioritures, et lui plaisaient de plus en plus au fur et à mesure de sa lecture. La secrétaire de la Tsarine était concise et allait droit au but.
Il n'avait pas seulement été envoyé à Liyue pour faire la plante verte mais aussi pour, le moment venu, récupérer un certain objet appartenant à une certaine déité.
Il devait obtenir le gnosis de l'Archon géo.
Un objet assez peu courant, qui allait être difficile à trouver -surtout quand il s'agissait de l'arracher à un dieu- mais qui promettait les aventures et les poussées d'adrénaline qu'il recherchait. Cette mission valait finalement bien la mutation.
Remotivé par cet aspect inattendu de sa position, il commença son travail de plante verte inutile en allant checker la paperasse qui l'attendait sur son nouveau bureau.

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Anyway - zhongchi
FanfictionZhongli ment à son meilleur ami, il ne veut absolument pas qu'il se mêle des ses histoires de coeurs (actuellement inexistantes). Il se retrouve donc obligé de trouver un homme (beau et intelligent de préférence) qui voudra bien faire semblant d'êtr...