Chapitre XXX

126 11 38
                                    


Zhongli s'était réveillé dans leur grand lit. Seul. La place à côté de lui était froide et aucune odeur de petit déjeuner flottait dans l'air. Il se leva, ses muscles étaient endoloris. Il n'y avait aucune trace de Tartaglia.

Quand il arriva dans la pièce de vie regroupant le salon, la salle à manger et la cuisine Bob le chat vint se frotter à ses jambes pour réclamer des caresses. Il se baissa et attrapa l'animal pour le câliner. Depuis maintenant presque 4 mois il osait se balader à nouveau en manches courtes dans son appartement, et il ne voulait pas le croire mais il était seul.

Une enveloppe scellée l'attendait sur la table de la salle à manger. Le sceau doré attira directement son attention, c'était le sceau de Tartaglia.

Le chat sauta de ses bras pour se diriger vers le canapé et il se précipita pour lire ce qui semblait être visiblement une lettre, inquiet de la subite disparition de son partenaire.

Il déchira l'enveloppe et trouva une lettre rédigée à la main et trois photos. Ses jambes tremblaient.

Sur la première photo il était en train de dormir sur le canapé, Bob confortablement installé sur ses genoux. Une date était marquée au dos, elle remontait au tout début de leur colocation.

La seconde et troisième photo dataient du dernier mois, la première avait été prise dans le centre-ville de Liyue, Tartaglia posait avec Teucer et Zhongli. Ils avaient l'air heureux, le roux souriait de toutes ses dents et sa main était dans celle du brun. La dernière photo avait été prise en catimini, surement par Teucer. Il était avec Tartaglia sur leur terrasse qui donnait sur la ville. Zhongli avait passé sa main autour des hanches de Tartaglia et leurs profiles se découpaient parfaitement sur le paysage qu'offrait la vue depuis la terrasse. Ils riaient ensemble. Cette photo transpirait l'amour à des kilomètres à la ronde.

Au dos quelques mots avaient rédigé par Tartaglia. « Je t'aime ». Le papier était légèrement taché comme s'il avait pleuré, formant de petits cratères.

Zhongli était perdu. S'il l'aimait pourquoi n'était-il pas là avec lui, à lui murmurer des mots doux ? Pourquoi n'était-il pas là à se moquer de sa tête du matin ? Pourquoi n'était-il pas là pour qu'il puisse l'embrasser comme tous les matins ?

Il appréhendait de plus en plus la lettre qu'il ouvrit avec des mains moites et tremblantes. L'écriture brouillonne de Tartaglia était bel et bien dessus, il avait essayé de la rendre la plus lisible possible, il le voyait bien.

« Cher Zhongli,

Je sais pas quoi te dire. Je suis pas à l'aise avec les mots et je manque de tact. Et te blesser est bien la dernière chose que je souhaite.

Déjà premièrement, hier était la meilleure nuit que j'ai pu passer de toute ma vie. Je ne l'oublierais jamais. Tout ce que je t'ai dit, tout, vraiment tout, je le pense. Sincèrement.

Mais tu vois, je suis un déchet, un idiot et bien d'autres choses encore. J'ai toujours cru que j'allais mourir seul, je l'ai toujours pensé et j'en étais convaincu. Puis tu es entré dans ma vie. Tu m'as aimé comme personne ne m'a jamais aimé. Je t'ai aimé comme je n'ai jamais aimé. Je t'ai aimé et je pense que je ne pourrais plus jamais aimer autant, je ne sais même pas si je pourrais re-aimer quelqu'un après t'avoir connu. Bordel je pense que je vais en mourir mais je t'aime comme fou, je vendrais le monde pour toi.

Et je suis taré.

Et je suis pas le gentil, je suis le méchant. Et les Archons savent combien j'aimerais être mieux pour toi.

J'aimerais t'aimer comme je le devrais, honorer chaque bout de ta peau, chaque parole que tu dis, chaque mouvement que tu fais. Mais je suis un déchet, un idiot et un fou. J'ai déjà donné ma vie à quelqu'un d'autre. Je l'ai donné à la Tsarine. Et putain, qu'est-ce que je donnerais pour que ce ne soit plus le cas, pour être libéré d'une déesse en qui je ne crois plus, je ne souviens même plus si j'y ai cru un jour.

Je veux terminer ma mission avant de pourvoir te dire combien je t'aime en personne. Quitte à risquer ma vie. Si je dois mourir, je le ferais, mais pour toi. Uniquement pour toi.

Je sais, tu vas penser que ce n'est pas mon genre d'étaler mes sentiments comme ça, mais tu vois c'est beaucoup plus facile à l'écrit (même si j'ai dû recommencer au moins trois fois cette lettre et que je n'arrive toujours pas à te dire tout ce que je voudrais te dire, j'arrive pas à trouver les mots justes et je ne suis même pas sûr qu'ils existent) et puis j'ai pensé que je devais être vraiment honnête au moins une fois dans ma vie et encore plus pour toi.

Je t'aime, n'oublie pas Zhongli.

Je reviendrais, je te laisse Teucer, il est plus en sécurité avec toi qu'avec n'importe qui d'autre.

Mon âme sera toujours avec toi.

Ton Ajax. »

Il avait signé de son vrai nom.

Il avait fait pleurer l'Archon geo.

Zhongli pleurait, il était parti. Il l'avait laissé seul. Et il se sentait tellement minable parce qu'il pensait qu'à son petit cœur délaissé, brisé une nouvelle fois, réduit en miettes. Mais il avait laissé son petit frère derrière lui aussi, il allait souffrir encore plus en apprenant la nouvelle.

Le brun se laissa tomber par terre sans aucune grâce. Il voulait ne plus ressentir toutes ses émotions qui tourbillonnaient dans son crâne. Il voulait juste ressentir encore une fois, une dernière fois la plénitude qui envahissait son cœur quand il était dans ses bras.

Et cette nuit, il s'était sentit si complet, l'univers avait pris son sens.

Les larmes ne coulaient même plus sur ses joues. Il se sentait vide. Il n'eut pas la force de se relever et resta affalé contre la table, les cheveux défaits et encore emmêlés de la veille, le parquet froid contre ses jambes dénudées.


FIN












NDA :

Je déconne, il reste encore quelques chapitres, vous inquiétez pas huhuhu


Anyway - zhongchiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant