Chapitre XXXVI

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Xiao planta sa lance sans pitié dans un brutoviandus qui s'écroula presque immédiatement. Il retira son arme et se dirigea vers l'auberge. Depuis quelques temps, un jour sur deux, il dormait et s'en allait à Monsdat. Il ne savait par quel mystère c'était possible et il ne voulait pas savoir, de peur de briser cette idylle qu'il avait construit avec le barde.

Ses yeux se fermèrent lentement et il glissa dans le pays des songes, retrouvant la personne qu'il aimait. Lorsqu'il se retrouva sous l'arbre majestueux de Vent-levé il entendit immédiatement le son doux d'une lyre. Venti jouait et toujours avec la même sensibilité.

Le petit barde était perché sur une branche du grand arbre, il sauta dès qu'il remarqua la chevelure caractéristique du dernier chasseur de démon.

« Xiao ! »

L'interpellé sourit doucement et s'assit sur une grosse racine proéminente. Son ami -petit-ami ? ils n'avaient pas posé de mot sur leur relation à vrai dire- déposa un petit baiser sur sa joue et s'installa à côté de lui. Il rayonnait comme à son habitude, baigné dans un rayon de lune.

Pendant une bonne heure l'ancien archon anémo piailla sur tout et n'importe quoi -surtout sur n'importe quoi- et le Yaksha l'écoutait, bercé par le son de sa voix, acquiesçant d'un mouvement de tête de temps à autres.

Plutôt dans la journée Xiao avait croisé deux adolescents qui discutaient de leur découverte de l'amour. Notamment des plaisirs charnels. Il ne se sentait pas attiré par l'idée mais il voulait être confortable avec son partenaire et que ce soit réciproque. Et le sexe faisait partit de ces sujets qui doivent être abordé pour que tout le monde soit à l'aise dans une relation. Et encore il ne savait même pas si Venti et lui étaient dans une relation amoureuse ou non. Sauf qu'il était bien trop terrorisé à l'idée de se faire rejeter pour amener ces sujets sur le tapis.

Et si Xiao n'était pas du genre à communiquer sur ce qu'il pensait ou ressentait, Venti lui n'avait pas cet embarras et allait droit dans le vif du sujet.

« Xiao ? T'es mon petit-ami, hein ? »

Il le regardait avec ses grands yeux verts débordant d'amour et de tendresse. Le rouge monta aux joues du dompteur de démon. Leurs petits doigts se touchaient sur l'écorce sèche de la racine sur laquelle ils étaient assis. Il détourna le regard trop gêné pour répondre. Il marmonna un petit oui à peine audible mais qui n'avait pas échappé au barde qui posa sa tête sur son épaule en rigolant.

La main de Venti finit par attraper celle de Xiao et il aborda finalement le sujet qui le taraudait tant.

« Venti... Je... Si on est un couple on est obligé de faire... des choses ? »

Le concerné releva la tête pour regarder le visage embarrassé du chasseur de démon.

« Des choses ? C'est-à-dire ? Oui on peut aller se balader, aller manger un bout, chiller ici tant que tu es confortable avec. »

La bouille adorable de son petit-ami remuait les papillons dans le ventre de Xiao.

« Non... Je veux dire... Euh... Il continua d'une petite voix : coucher ensemble ? »

Venti éclata de rire et le liyuéen avait un peu de mal à saisir pourquoi.

« Tu sais, c'est pas parce qu'on est ensemble qu'on est obligé d'avoir des rapports sexuels. Il y a plein plein plein d'autres façons de montrer qu'on s'aime, et je dois t'avouer j'aime pas trop ça. Rien est obligé, si tu n'as pas envie de faire quelque chose alors on s'arrange. D'accord ? »

Il hocha doucement la tête et posa sa main sur l'épaule de Venti.

« Et Xiao, il faut pas que t'hésite à me dire ta limite. Il déposa un petit baiser sur sa joue et continua. Je veux surtout pas faire quelque chose qui mettrai mal à l'aise.

- J'aime bien les calins...

- Et ?

- Et les bisous... »

Son cœur battait à deux cents à l'heure, il n'avait jamais vraiment dit ce qu'il aimait ou ce qu'il voulait. Et voir que Venti se préoccupait sincèrement de ce qu'il ressentait faisait remuer les papillons dans son ventre. Le barde se blotti un peu plus dans ses bras et demanda, toujours sur le même ton doux.

« Et qu'est-ce que tu veux pas ?

Xiao hésita puis se lança, rassuré par la chaleur de son petit-ami.

- Je pense que... Que j'ai pas envie de faire des choses avec toi... C'est pas que-

- Hey, t'as pas besoin de te justifier, c'est okay, même si tu te justifies pas on ne fera rien si on a pas envie. »

Sa main qui était posée sur son épaule vint se loger dans ses cheveux, le béret de Venti trainait non loin. Ses cheveux en bataille étaient très doux. Xiao demanda alors, dans un souffle.

« Et toi ?

- Et moi quoi ?

- Eh bien, ce que tu veux et ce que tu veux pas...

- Ahhh, bah disons que tout me va sauf au-delà des baisers bien torrides huhu. Venti s'esclaffa tout seul pendant quelques secondes et repris : Non en vrai, j'aime aussi les calins, les bisous et à peu près tout sauf ce qui touche au sexe, pas mon rayon. »

La tête de Venti était toujours posée sur l'épaule de Xiao, il la releva un petit peu pour rencontrer son regard et lui sourire.

« Mais Xiao tu sais, ce qu'on veut et qu'on veut pas, ça peut changer avec le temps, il faut pas que t'hésite pour qu'on fasse une mise au point de temps en temps, la communication, c'est la base ! »

Le sourire enfantin de Venti fit rebondir son cœur. Ses yeux étaient plongés dans les siens et chose rare, Xiao souriait timidement.

Il se sentait comme un nouveau-né qui découvrait le monde sauf qu'il n'était plus tout jeune et qu'il découvrait les premiers frémissements de l'amour. En même temps, il était effrayé par ce qu'il rencontrait pour la première fois, mais la main dans la sienne, celle de Venti, le rassurait. Tout allait bien tant qu'il serait à ses côtés.

Il avait toujours eu du mal à communiquer, et il savait que cela continuerait. Mais savoir que Venti se souciait vraiment de ce qu'il ressentait le poussait à dépasser sa nature silencieuse et renfermée.

***

Quand Teucer rentra chez Zhongli, il enleva ses chaussures et les rangea. Il avait pris l'habitude de le faire parce qu'il savait que le brun aimait être organisé, il ouvrit le petit placard et ses yeux tombèrent sur une paire de chaussures. Plus précisément celle de son grand frère adoré. Il laissa tomber ses chaussures -il les rangerait après- et courra dans le salon.

Arrivé dans la pièce principale, il tomba sur une scène qui le rendit très heureux. Tartaglia était endormi, emmitouflé dans un plaid, la tête posée contre l'épaule de Zhongli qui lisait tranquillement, un doux sourire sur le visage.

Il leva la tête doucement vers l'enfant qui venait de débouler et posa doucement son doigt sur sa bouche pour lui faire signe d'être silencieux. Zhongli passa doucement la main dans sa tignasse rousse. Ses doigts fins s'accrochèrent dans ses cheveux emmêlés. Tartaglia poussa un petit soupir de bien-être dans son sommeil et se blottit un peu plus contre l'épaule familière.

Teucer posa son sac dans l'entrée et fila chercher le daguerréotype pour immortaliser cet instant de tendresse. Bob s'était lové entre les deux hommes et ronronnait.

Le bel endormi commençait à se réveiller et Teucer s'en alla dans sa chambre pour laisser un peu d'intimité à son frère et son petit-ami. Ils en avaient besoin après tout ce temps séparé l'un de l'autre. Les yeux de Tartaglia papillonnaient et Zhongli caressa tendrement sa joue. Le roux le regarda, lui sourit doucement et Zhongli posa doucement sa main sur sa cuisse pour lui faire sentir sa présence. Tartaglia se blottit un peu plus contre lui, heureux de sentir sa chaleur contre lui.

Petit à petit ils allaient apprendre à se reconstruire. Pas à pas, lentement. Cela prendrait du temps, beaucoup. Mais ça allait, ils avaient l'éternité devant eux.

Anyway - zhongchiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant