Chapitre XXXII

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Tartaglia sortit de la banque du nord. Il n'avait pas dormi de la nuit, trop occupé à prévoir son plan, mais il se sentait frais comme une fleur sucrante. Il allait provoquer l'Archon geo en duel, avec un peu de chance Zhongli serait tellement en colère qu'il le tuerait et plus personne oserait se dresser contre lui, fin de l'histoire.

De son côté Zhongli avait dormi, mal, mais dormi quand même. Après que Teucer l'ait trouvé dans la salle à manger, il était allé dans sa chambre, avait pleuré toutes les larmes de son corps une seconde fois, puis il s'est tapé la tête contre un mur volontairement pour se ressaisir, il avait pleuré encore une fois toutes les larmes de son corps sous la douche. Quand il a retrouvé Teucer pour manger, ses yeux étaient gonflés et rouges. Le petit Snezhnayien savait la relation qu'entretenait son grand frère et le consultant du funérarium, et il savait combien une perte comme celle-là pouvait être destructrice tant leur amour était fusionnel. Alors il s'était simplement contenté de préparer un café bien serré sans sucre qui dénotait de son thé habituel pour montrer son soutien à Zhongli. Un café comme Tartaglia les prenait tous les matins.

Puis tout c'était passé très vite, Zhongli avait demandé à revoir Signora, il avait modifié leur contrat et avait fini par signer.

Le cœur de Tartaglia était sorti de sa poitrine en voyant la dépouille du souverain de la roche tomber du ciel, il avait cru que sa vie n'avait plus aucun sens puis il avait rencontré du regard les larges épaules du consultant du funérarium Wangsheng qui se tenait non loin et son cœur avait repris un rythme plutôt normal, tant pis s'il devait faire semblant, il le ferait, il ferait comme si ce cadavre était vrai.

Ils avaient tous deux fait la rencontre d'Aether, ils s'étaient ignorés en public et devant leur propre indifférence ils avaient versé encore et encore un océan de larmes.

Chaque jour était pénible, se lever le matin devenait une calamité, seule la présence de Teucer permettait à Zhongli d'esquisser un petit sourire. Le jeune homme était devenu très proche de Morax, s'il considérait Tartaglia comme sa figure parentale, le consultant du funérarium Wangsheng était arrivé presque au même niveau.

Hu Tao voyait l'état de son employé se dégrader de jours en jours, ses yeux étaient toujours autant bouffis, il n'arrivait plus à cacher ses paupières lourdes qui tombaient et ses cernes gigantesque. Il oubliait de plus en plus de choses et le nombre d'erreurs augmentait toujours plus. Ce qui n'était absolument pas son genre. Le voyageur, lui aussi voyait la détresse silencieuse du brun.

Mais personne ne pouvait rien faire, tous ne pouvait que s'inquiéter de loin, tendre la main et attendre.

Au fond de lui, Zhongli savait. Il savait qu'il reviendrait. Il le savait. Mais son cœur était déchiré en mille morceaux re-collable seulement par lui. Alors chaque jour il se rendait au restaurant Wanmi, lieu de leur première rencontre, chaque jour espérant un message, une visite.

De son coté, Tartaglia était dans un état tout aussi pitoyable que celui de Zhongli. Les cernes bleues sous ses yeux étaient si impressionnantes que la stagiaire qui servait de secrétaire depuis qu'il avait viré l'ancienne -et la seule personne qui ne lui était pas hostile dans cette fichue banque- l'évitait presque. Mais il ne se sentait pas fatigué, il n'avait qu'une seule chose en tête, protéger Zhongli. Et il se jetait dans cette mission corps et âmes, faisant tout ce qui était à sa portée qui lui serait favorable, se noyant dans la caféine. Il travaillait activement à réveiller un ancien dieu, scellé sous la mer. Bien évidemment que Zhongli allait triompher sur Osial, il l'avait déjà fait. Il le savait, alors si même un dieu avait échoué face à lui alors plus personne n'essaierait. Sauf si la tsarine se décidait à affronter le tout puissant souverain de la roche en face à face, ce qu'elle ne ferait jamais puisqu'elle haïssait tout ce qui impliquait de la violence. Très paradoxal pour la cheffe d'une organisation qui ne lésinait pas sur la torture et toutes autres pratiques violentes qui leur permettaient de venir à leurs fins.

L'esprit embrumé par ses plans, le rouquin ne rendit pas compte qu'il y avait quelqu'un qui marchait en face de lui et il renversa une seconde fois le voyageur sans faire exprès. Il aida le jeune homme à se relever. Cette scène lui rappelait Zhongli. Tout lui rappelait Zhongli.

Voyant son regard dans le vague Aether secoua sa main devant ses yeux.

« Tartaglia ? Allo la lune ici Teyvat.

- Ah ! Oui excuse-moi, j'ai une tonne de paperasse à remplir et je me demandais si je préférais me pendre ou me jeter d'une fenêtre. »

La face blazé et légèrement inquiet du voyageur lui fit rapidement comprendre qu'il n'était vraiment pas drôle. Le jeune homme avait presque pris sa tentative de blague au premier degré.

« C'était de l'humour...

- Ah, enfin bref ça fait quelques temps qu'on a pas mangé ensemble, t'es libre ce soir ?

- Bien sûr, au même restaurant que d'habitude ?

- Eh bien il a l'air super cher mais Paimon va être contente, elle va pouvoir se goinfrer comme c'est toi qui payes.

- Ehh c'est pas sympa Aether ! S'exclama Paimon en faisant la moue.

- Bah quoi, faut bien que je t'engraisse mon cher casse-croute volant ! »

Le voyageur continua de charrier son insupportable meilleure amie et le petit groupe se mit d'accord pour se retrouver vers 19h dans le restaurant.

« Oh avant de partir Tartaglia, est-ce qu'on peut amener quelqu'un avec nous ? Demanda doucement Aether.

- Bien sûr ! Plus on est de fous plus on rit. »

Son cœur s'était emballé, bien évidemment il savait que les deux étrangers était amis avec Zhongli. Il espérait secrètement que ce soit lui qui soit convié.

Si Tartaglia avait su qui cela allait être, il aurait refusé, mais il ne savait rien de l'identité du mystérieux invité.

Anyway - zhongchiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant