Un mois et demi avait passé depuis qu'ils avaient arrêté cette secte de tordus du bulbe. Le printemps était venu et commençait déjà à s'en aller. Bob perdait ses poils par touffes et il y en avait plein la maison, ce qui énervait vraiment Zhongli, qui était chargé du ménage. Signora était passée et avait signé un mystérieux contrat avec Rex Lapis, toujours dans l'ignorance du 11ème exécuteur des fatuis.
Depuis Tartaglia et Zhongli avait installé une barrière non dite à ne pas franchir. Il pouvait s'embrasser, ils pouvaient se câliner, ils pouvaient dormir dans les bras l'un de l'autre mais pas plus. Et jamais, au grand jamais, le roux n'essaierait de voir le brun torse nu. Un jour il lui avait posé la question, ayant oublié qu'il lui avait déjà posé avant, trop curieux et il lui avait répondu.
« Je... Disons que...
- Si tu veux pas, tu peux ne pas me répondre, je comprends que c'est un peu mal placé comme curiosité...
- Non, je pense que je peux te le dire.
Il avait insisté sur le « te » en disant ces mots là
- Sur mes bras, et mon dos aussi, un peu, je porte les traces de mon passé. Il avait fait une pause et avait réfléchis à ses mots. Tu le sais aussi bien que moi, les cicatrices, ça ne s'efface pas. Ce sont les cicatrices de mes erreurs et de mes réussites. Et je sais, ça va te paraitre égoïste parce que je sais que ton corps aussi est couturé de marques, mais... J'en ai vraiment honte, je les déteste, et moi avec... »Tartaglia avait entendu ses mots et avait tout de suite tilté. La dernière fois, le brun n'avait pas autant développé. Et effectivement il savait ce que ça faisait d'avoir ces marques indélébiles à jamais tachées de sang, imprimées sur son corps. Le visage de Zhongli était presque inexpressif, comme s'il avait déjà eu cette conversation.
Et le brun avait déjà eu cette conversation. Avec tous ceux qui avaient été à ses côtés, et il savait ce que cela annonçait.
Le début de la fin.
Après ils découvraient qu'il était en vérité un dieu, alors ils s'en allaient, essayaient de l'exhiber ou de s'attirer ses faveurs. Parce que les mortels restent des mortels, cupides, égoïstes et envieux.
Tartaglia qui était allongé sur le canapé se redressa et pris doucement la main de Zhongli. Elle était comme à son habitude gantée et ne laissait pas voir un centimètre de peau. Il entremêla doucement leurs doigts et releva la tête vers son colocataire qui regardait leurs mains liées. Il ouvrit la bouche.
« Tu sais, le matin j'évite de me regarder dans le miroir. »
Cette phrase voulait tout dire, le roux ne comprenait que trop bien son colocataire et lui disait indirectement qu'il était avec lui, lui aussi se détestait, lui aussi quand il se lavait dans la salle de bain son regard évitait de s'attarder sur son reflet.
Mais maintenant il savait, il aimait Zhongli, avec ou sans cicatrices. Alors s'il ne s'aimait pas, il le ferait pour lui.
« Zhongli, notre passé nous construit. Il porta doucement sa main à sa bouche et déposa un léger baiser dessus. Ces cicatrices t'ont fait, tu es une personne magnifique, si tu ne les aime pas, je les aimerais pour toi. »
Il s'était rendu compte de ce qu'il venait de dire et depuis ils n'en avaient plus reparlé. Il se souvenait surtout que la dernière discussion dessus avait finie dans une semi-déclaration et il pensait que Zhongli ne l'aimait pas.
***
Le soir venait de tomber et le repas était prêt, une odeur de viande grillée et de sauce soja flottait dans l'appartement. Le repas se déroula dans le calme, les deux colocataires racontant tours à tours leur journée.
Ce n'était que le milieu tardif du printemps et pourtant les habitants de Liyue se préparaient déjà à fêter le festival des lanternes. Et il s'annonçait encore plus grandiose que l'année précédente d'après Zhongli, qui derrière son masque stoïque -que Tartaglia savait parfaitement briser maintenant- s'en réjouissait.
Le lendemain en ville arriva un inconnu, comme tous les jours, des centaines de d'étrangers allaient et venaient surtout en cette saison.
Malgré le festival des lanternes, la plupart venaient pour un autre évènement encore plus attendu. Le jour de la descente arrivait à grands pas et il n'arrivait que tous les dix ans.
Cet inconnu venait spécialement pour ça, il était accompagné d'une petite fille volante, son casse-croute volant d'après les dires de Xianglin, qui l'avait déjà rencontré pendant son séjour à la cité du vent. Il s'appelait Aether.
Le rituel de la descente allait avoir lieu dans un petit mois, en attendant Tartaglia peaufinait son plan pour récupérer le gnosis de l'Archon géo. C'était compliqué parce qu'il ne descendait que tous les dix ans et la plupart des informations qu'il avait étaient des légendes à deux balles, des commérages de grand-mère ou des rumeurs déformées passées de bouches à oreilles. Décidemment il n'était pas doué pour réunir des informations.
Et il ne pouvait même pas demander de l'aide à Zhongli parce que sa mission était strictement confidentielle, à part les exécuteurs et la tsarine, personne n'était au courant, Zhongli aimait bien trop sa ville pour la trahir. Il ne voulait pas qu'il apprenne ses magouilles, parce qu'il ne voulait pas qu'il le déteste.
En un mois et demi, ils avaient tous les deux eu le temps de clarifier leurs sentiments. Ils en avaient tous les deux déduits qu'ils étaient tombés fous amoureux.
Et comme la mort, c'était irrémédiable.
Ils étaient tous les deux confortables avec la limite non dite qu'ils s'étaient posée. Mais ils voulaient plus. Mais ils avaient peur.

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Anyway - zhongchi
FanfictionZhongli ment à son meilleur ami, il ne veut absolument pas qu'il se mêle des ses histoires de coeurs (actuellement inexistantes). Il se retrouve donc obligé de trouver un homme (beau et intelligent de préférence) qui voudra bien faire semblant d'êtr...