Black Angels

20| Susane et Tom Jones

Elisabeth

– Je serai en bas si tu as besoin de moi.

Damon se tient dans l'embrasure de la porte de sa chambre. Il est arrivé quelques minutes après moi.

Je ne sais pas ce qui m'a pris de lui dire que j'allais chez lui, mais j'en avais simplement envie. D'un autre côté, je sais ce qui m'attend. Je dois lui dire pour mon cancer. Je dois tout lui avouer avant que ça ne se sache d'une autre manière.

– Tu ne dors pas ici ? demandé-je innocemment.

Ça fait quelque jours que nous dormons dans le même lit, je ne vois pas pourquoi il veut dormir sur le canapé du salon.

– Je ne pense pas que ce soit une bonne idée.

Je suis assez surprise par sa réponse.

– Pourquoi ?

– Arrête de me regarder comme ça poupée.

– Comme quoi ?

– Comme si tu avais vraiment envie que je reste.

Je prends ma lèvre entre mes dents.

– C'est le cas.

– Elisabeth, soupira Damon, essayant de garder un semblant de contrôle.

J'ai l'impression d'être revenu à l'époque où je devais tout faire pour qu'il craque et avoue qu'il m'aime. Cette fois-ci, je sais qu'il m'aime, elle est là la différence.

– Tu devrais te changer et dormir. Tes vêtements sont toujours dans l'armoire.

Sur ces paroles, il prend ses jambes à son cou et sort de la pièce. Je ne peux pas m'empêcher de sourire face à son comportement. J'ai réellement le sentiment de retrouver le Damon qui me fuyait pour ne pas me toucher ou succomber à ce qu'il ressentait.

Et, c'est aussi marrant de voir ce biker, président d'un club de motard hors-la-loi, se sauver pour ne pas craquer.

Je prends une douche rapide et me dirige vers la penderie en bois de Damon. Le côté gauche est le sien et le droit le mien. J'ouvre les deux portes et souris en apercevant le côté gauche en désordre alors que le mien est parfaitement rangé. Je laisse passer mes doigts sur les différents vêtements qui me reste ici. Des shorts, des pantalons, des t-shirts, des pulls. Il y a même mes tenues de danse. Alors que je regarde ce qui est suspendu, je me fige en apercevant mon cuir.

Pas celui des Devil's Disciples. Mon cuir de régulière Patterson. Je caresse délicatement les patchs brodés sur le dos. Je me souviens encore des émotions indescriptibles que j'ai ressenti le jour où il me l'a offert. Je ne l'oublierai jamais.

Je décide de détourner le regard et d'enfiler un short de pyjama et un des nombreux t-shirts noir de Damon.

– Eli ? m'appela ce dernier depuis de rez-de-chaussée.

Je descends les marches pied nu et le retrouve dans la cuisine, une enveloppe devant lui.

– Qu'est-ce qu'il se passe ?

– Je dois te parler.

Je n'aime pas ça. Il contourne le comptoir et se dirige vers le salon. Je le suis de près et m'installe sur le fauteuil en face de lui.

– Pourquoi tu sembles si sérieux tout à coup ?

Il passe sa main sur son visage et soupire longuement avant de pousse l'enveloppe dans ma direction.

– Je t'ai promis de toujours tout te dire.

Je prends l'enveloppe et l'observe alors qu'il continue toujours aussi tendu :