Black Angels

51| Déception

Elisabeth

— J'ai dit non ! dis-je de nouveau en débarrassant deux tables.

Ace me suit et insiste une nouvelle fois :

— S'il te plaît ! Je ne te demanderai plus rien, promis !

Soupirant, je pose les bières vides sur le comptoir, souriant au prospect lorsqu'il me remercie. Ace et Jax sont obsédés par les Harley uniques qui viennent d'arriver au garage des Black Angels. Ce sont des modèles de collection, et l'homme qui les possède les a confiés aux Black Angels pour les retaper.

— J'ai passé des semaines à convaincre ce gars de nous les confier, explique Ace. J'ai besoin de travailler dessus, Elisabeth !

Il a l'air d'un drogué privé de sa dose.

— Je ne vais pas demander à Damon de renoncer à ce contrat pour vous, répliquai-je, nettoyant d'autres tables. Il s'est battu lui aussi pour les avoir.

— C'est nous ta famille ! Tu dois nous soutenir nous, pas ..., commence Jax, mais je le coupe en posant bruyamment d'autres bouteilles sur le comptoir.

— T'aurais dû la fermer sur ce coup-là, murmura Ace.

Jax déglutit et recule de quelques pas.

— Combien de fois je t'ai dit de ne pas dire ça ? grondai-je.

Jax, résigné comme si je venais de le punir comme un enfant, enfonce ses mains dans ses poches. Face à leur déception, je cède un peu :

— Je vais voir ce que je peux faire. Peut-être que Damon sera d'accord pour que vous travailliez avec eux dessus. Mais je ne promets rien.

Leur visage s'illumine. Ils me sautent dessus et m'enlacent à m'en faire perdre mon souffle. Ils me remercient et repartent en trottinant, heureux.

Je souris en secouant la tête, les regardant sortir du club-house, discutant déjà des photos qu'ils vont prendre avec les motos, lorsque mon Ellie entre. Dans sa main, le casque de moto de sa mère, son cuir sur le dos.

— Ellie ? Tu vas où ? demandai-je.

— Voir ma mère. Tu m'accompagnes ? propose-t-elle.

J'acquiesce, heureuse de l'invitation. Nous roulons en silence jusqu'au cimetière, où nous garons nos motos. Nous nous dirigeons vers les pierres tombales des membres de notre famille, puis Ellie s'assoit devant la tombe de sa mère, souriante mais mélancolique.

— Salut maman, murmure-t-elle doucement.

Je me place dos à la pierre tombale de mon oncle Junior et observe ma cousine qui regarde les gravures dans la pierre.

— Tu veux que je te laisse toute seule ? demandai-je pour lui donner plus d'intimité.

Elle secoue la tête, en retirant une feuille morte posée sur la pierre tombale.

— Je ne suis pas venue seule aujourd'hui, annonce-t-elle à sa mère alors que je détourne le regard, me sentant de trop. Tu me disais souvent de ne pas rester seule..., dit-elle, la voix tremblante. Parce que le jour viendrait où tu ne seras pas à mes côtés. Je ne pensais pas que ça arriverait aussi tôt, dit-elle en sanglotant.

Mon cœur se serre fortement en l'écoutant.

— Elle disait que de tous ses neveux et nièces, elle ressentait quelque chose de différent envers toi, confie Ellie, me surprenant. Elle voyait en toi une part d'elle-même. À une époque, elle était le mouton noir du club à cause de ses erreurs. Elle gardait des secrets enfouis au fond d'elle pour ne blesser personne et essayer de trouver sa famille.