Black Angels

3| Très royale tout ça

Elisabeth

La première fois que j'ai vu Damon, j'avais douze ans, il en avait vingt-sept.

Nous étions à l'une des réunions annuelles des bikers des États-Unis. Chaque chapitre mère de chaque club de bikers se réunissent pour faire la fête pendant un week-end complet. Les enfants ne sont normalement pas autorisés, mais exceptionnellement cette année-là mon père nous à emmener avec lui.

C'était le destin. Je devais rencontrer Damon ce jour-là. Je m'en souviens comme si c'était hier.

✵

J'ai réussi à échapper à l'attention de mes parents.

Toute cette musique rock commençait à me donner mal à la tête. Je ne sais pas si c'était une si bonne idée que ça finalement que de venir à la réunion. J'ai trouvé un endroit calme dans le petit bâtiment contenant les toilettes. Comme nous venons d'arriver c'est encore propre, mais je suis sûre que dans quelques heures ce ne sera pas sain de respirer ici.

Je soupire enfin et me place devant le miroir en mouillant mes mains. J'adore mon style. Maman nous a autorisé à porter un peu de maquillages et je suis canon comme ça. J'ai hâte de grandir et de pouvoir m'habiller comme maman et les autres femmes du club.

Je fronce les sourcils lorsque j'entends des bruits de halètements et de soupirs. Je me tourne. Toutes les portes des cabines sont ouvertes sauf une. Je me baisse pour voir s'il y a une personne à l'intérieur ou si je me trouve dans un endroit hanté. Je ne trouve pas une paire de pieds, mais deux.

Je me redresse rapidement.

– Continue, demanda une voix féminine.

– Non, répond une voix masculine et rauque.

– Mais... qu'est-ce que tu fais ? Je n'ai pas fini !

– Moi non plus, mais j'ai plus envie.

La porte s'ouvre quelque seconde plus tard et il en sort une femme à couper le souffle.

De longues jambes interminables, de longs cheveux bruns, une poitrine et un fessier anormalement gros, je dois l'avouer, mais qui lui vont à ravir. Elle ne porte pas beaucoup de vêtements et je comprends en apercevant le tatouage d'une brebis sur le haut de ses seins, qu'elle est une brebis.

L'homme qui sort après elle est l'homme le plus beau que je n'ai jamais vu de toute ma vie. Il est immense, de longs cheveux bruns, des yeux noirs effrayants. Il porte un jean bas sur sa taille, un t-shirt noir et son cuir au-dessus.

C'est un biker.

– C'était une gamine ! s'exclame la femme plus que frustrée.

– Justement. Dégage maintenant, tu commences à me les briser.

La femme me jette un regard noir et passe à côté de moi d'un pas énervé.

– Madame ? l'appelé-je.

Elle s'arrête et se tourne vers moi, frustrée de ne pas avoir fini ce qu'elle avait commencé avec le biker.

– Quoi ? s'exclame-t-elle sur le point de perdre patience.

Je pointe du doigt son sein droit.

– On voit votre téton.

Elle baisse les yeux vers son sein et le replace dans son soutient-gorge avant de partir. Au même moment, un grand éclat de rire retentit derrière moi, me faisant sursauter.

Je me tourne vers l'homme qui sort une cigarette de son paquet et l'allume.

– T'es drôle gamine.