Black Angels

46 | Une odeur de mort

Zely

— On ne peut pas rester caché éternellement ! explosa Mady.

Nous nous sommes précipités pour nous cacher derrière les arbres les plus proches lorsque Summer nous l'a ordonné. À peine étions nous abritées qu'une vingtaine d'hommes ont débarqué de nulle part. La tension dans l'air est suffocante. Je tente de garder le calme que j'ai appris à maîtriser durant mes années d'entraînement mais, savoir mon homme en bas, coincé et peut-être blessé, me tord l'estomac.

J'inspire et j'expire lentement, comptant mentalement jusqu'à sept, mais Mady n'arrête pas de me presser à lui donner une réponse.

Mes yeux, un instant fermé dans une tentative de concentration, s'ouvrirent brusquement à la sensation d'une présence sur ma droite. À la seconde où j'aperçois son bras se tendre dans mon champ de vision, je l'attrape et le tire. C'est un homme, la main serrant fermement un couteau de chasse aux reflets sinistre. Mady, réactive, relève son arme, mais hésita à tirer, nos corps entremêlés rendant son tir risqué.

L'homme tenta un coup de poing, rapide mais prévisible. Je l'esquive facilement, ma formation prenant le dessus. Saisissant son poignet armé, je l'écrasai contre mon genou avec force, lui arrachant un cri de douleur le faisant lâcher son arme instantanément. Je profite de ce moment de distraction pour lui envoyer mon coude en pleine mâchoire, le faisant reculer chancelant. Je lève mon arme prête à en finir avec lui lorsqu'une voix s'éleva soudaint :

— Je te conseille de baisser ton arme ma jolie.

Je me fige en entendant un juron étouffé venant de Mady. Sans baisser mon arme, je tourne subtilement la tête, découvrant avec horreur une espèce d'enfoiré, une arme au poing, pressée contre la tempe de mon amie.

Dans une situation pareille, on m'a appris à laisser la personne qui m'accompagne se faire descendre. Ce n'était pas mon problème si elle n'avait pas été assez vigilante. Je ne pouvais pas mettre en péril une mission à cause d'une personne imprudente.

Mais cette imprudente n'est autre que ma meilleure amie et pour rien au monde je ne la laisserais se faire tuer.

Un long soupir s'échappa de mes lèvres alors que je baisse lentement mon arme. L'homme qui m'a attaqué se relève, essuyant du revers de la main, le sang qui perlait à sa bouche, un sourire narquois aux lèvres.

— Toujours vérifier ses arrières, ricana-t-il en reprenant son couteau du sol.

— Exactement, retentit une voix féminine derrière moi.

Je me tourne rapidement pour apercevoir Ellie Jones, son bras tendu, au bout duquel se trouve un M9. Autour de nous, les buissons autour de nous commencent soudainement à frémir et à bouger, déclenchant un mouvement de panique chez moi. Je relève mon arme par réflexe, craignant une embuscade.

Contre toute attente, je reconnais le visage familier de Logan Torres, le chef respecté du clan Torres, qui émergea des ombres, suivis par une dizaine d'hommes, parmi lesquels se trouvait son fidèle bras droit, Camille. Les deux assaillants sont rapidement désarmés et emmenés par les hommes de Torres sans ménagement.

— Ils sont encore en bas ? demande-t-il d'une voix calme mais teintée d'urgence, son regard fixé sur moi.

Je hoche la tête en signe d'affirmation, les yeux encore fixés sur l'endroit où les hommes de Torres avaient disparu avec les assaillants.

— Ils savaient qu'on était là, dis-je en me concentrant de nouveau sur Logan. Summer nous a dit de nous planquer dès qu'elle à compris qu'ils approchaient.

Torres acquiesça, un air de réflexion profonde marquant son visage. Il semblait poser chaque mot, chaque action possible. Puis, son téléphone se mit à vibrer avec insistance. Il le sorti de sa poche et le porta à son oreille.