CHAPITRE 26

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Gabriel

La douche m'a fait un bien fou, même si elle ne m'a pas vraiment aidé à savoir ce que je dois faire ou pas.
Pourquoi j'ai eu cette idée de plan à la con..

Je me sèche tranquillement et commence à enfiler mon caleçon, puis par instinct, je cherche ma prothèse derrière la panière à linge sale.
Et tout s'écroule.
Elle n'est pas là. Putain. Je la met toujours ici ! Elle ne peut pas avoir disparu !

Je fouille à droite et à gauche, mais la salle de bain n'est pas si grande que ça et je doute qu'elle aie disparue subitement. Le pire me vient en tête, mais vu que je n'en suis pas sûr, je vais retourner toute la pièce avant d'aller la voir.

Après plusieurs minutes, je me rend à l'évidence : elle est introuvable. La seule probabilité est que Seona l'ait trouvée. Je ne sais pas comment, mais putain, j'aurai préféré qu'elle ne le sache pas.

J'avance alors dans le salon sur un pied, en sautant comme un débile. Je déteste cette sensation, de me sentir aussi nu sans ma prothèse, aussi vulnérable et surtout, complètement moche.
Mais j'ai besoin ma jambe pour vivre.

J'avance en sautillant jusqu'à Seona, fuyant son regard approbateur. Je me cramponne au mur et au canapé, puis m'installe enfin à côté d'elle.
J'ai bien vu ce qu'elle tenait dans sa main.

- Donne-la moi, balancé-je en tendant ma main devant elle.

Je suis soulagé quand ma prothèse me parvient et que je l'enfile enfin.

Elle me scrute comme si j'étais un putain d'handicapé, j'ai l'impression d'être un gamin qui vient de faire une bêtise. Mais il fallait bien qu'elle finisse par le découvrir. J'avais promis à Adam que je lui en parlerai.

- Explique-moi, m'ordonne t-elle.

Je sais qu'elle ne me laissera pas le choix, alors autant être honnête.

- J'ai une jambe en moins.

- Non ? Blague t-elle. Je n'avais pas remarqué, tient.

Je rigole de nerfs, mais reprend plus sérieusement :

- Désolé de ne pas te l'avoir dit.

Elle soupire, synonyme de « ce n'est pas ce que j'avais envie d'entendre », alors elle répète :

- Explique-moi Gabriel.

Je conçois son envie de comprendre et d'en apprendre plus sur moi, mais ce serai contradictoire du plan que nous avons avec Mélina.
Je n'arrive même pas à savoir pour qui je dois me battre maintenant.

- Gabriel ? Me relance t-elle.

Je n'ai plus le choix. Désolé Mel'.

- C'est moi qui conduisait, quand ma sœur a eu son accident.

- Oh, souffle t-elle.

- On a eu un accident de voiture. J'ai perdu qu'une jambe, elle les deux. C'est tout.

Je me lève pour me poster devant elle, pour qu'elle me voit comme je suis réellement :

- Tu va me dire que ça ne change pas tout, de me voir comme ça ?

Presque immédiatement, elle hoche la tête en faisant un « non » rapide.

- Arrête un peu, dis-je en marchant en rond. Regarde moi cette putain de jambe !

Elle analyse ma prothèse que je lui pointe du doigt, comme elle analyserai n'importe quelle partie de mon corps que je lui aurai montré.

- Ça ne change rien, parle t-elle enfin.

À la nuit tombée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant