CHAPITRE 49

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Seona

Cet appart' est tout de même bien vide depuis que Gabriel et Adam ont désertés.

Mon retour à la maison m'a foutu une claque à moi aussi : me sentir aussi seule ne faisais pas parti de mon plan.

Alors que je zappe sur Netflix à la recherche d'une bonne série à commencer dans mon pyjama noir, je me rappelle qu'il faut que je prenne mon traitement. J'en avais marre de ne rien trouver, de toute façon.

En me rendant à la cuisine, je me dis qu'il serai temps que je fasse un bout de ménage dans cette appart'. L'évier est plein à craquer, le frigo est vide, les plantes du salon sont toutes fanées et même ma chambre est en désordre. Ma chambre qui était celle de Gabriel.

J'attrape un verre dans le placard et le rempli d'eau du robinet. Puis je prend mon cachet et le dépose sur ma langue, et enfin, l'avale avec l'eau fraîche.

Deux jours que je suis rentrée ici. C'était sympa hier, car Adam est resté avec moi toute la soirée jusqu'à repartir hier matin. Il travaille, je ne peux pas lui enlever ça. Moi, je suis en arrêt pendant deux semaines. Autant dire que ça m'emmerde, car passer du temps dans ce canapé tout les jours va me démoraliser. Mais le médecin a été formel : interdiction de sortir, et repos tout les jours.

Aussi, je n'ai plus de bandage. Par contre je dois m'attacher les cheveux. Ils sont un peu longs, et il ne faudrait pas qu'ils s'emmêlent ou se coincent sous mon dos, ou dans je ne sais quoi d'autre.

Quand je défais ma queue de cheval, je sens une légère douleur au niveau de l'arrière de la tête, mais c'est absolument supportable.

Mes pas s'avancent jusqu'au canapé quand subitement, quelqu'un toque à la porte.

Je marche à taton sans faire de bruit, puis distingue par l'œillet de la porte un garçon, de dos, portant sur la tête une casquette Dickies rouge.

La même casquette que quand je l'ai rencontré. Putain.

Mes sentiments réapparaissent sans mon autorisation, et je peux limite entendre mon cœur qui bat à mille allures. Mais je ne dois pas laisser ses sensations m'encombrer.

Depuis qu'il m'a laissé avec Leslie et Adam l'autre fois à l'hôpital, je ne l'ai plus jamais revu. Alors sa présence ici me fait me poser des questions.

Sans plus attendre, j'ouvre la porte :

- Salut, dit-il aussitôt.

- Salut.

Il porte son survêtement gris, mon préféré. Il est toujours aussi beau.

Mais je reste froide. Il n'aura pas l'attention qu'il ne mérite probablement pas.

- Je peux entrer ?

Me décalant sur le côté pour le laisser passer, il pénètre dans son ancien cocon et retire sa casquette pour la laisser sur l'îlot.

Il s'assoit - instinctivement peut-être – sur le canapé.

- Ça n'a pas changé, remarque t-il en déplaçant ses yeux sur tout l'appart'.

- Flemme, dis-je simplement pour ne pas qu'il croit que j'ai tout laissé comme ça pour lui.

Il souffle, et soudain, me fixe :

- Ça va, ta tête ?

Je la secoue justement, puis perd patience :

- Arrête de passer par quatre chemins. Si tu es venu ce soir, c'est pas pour me parler de la pluie et le beau temps, je me trompe ?

À la nuit tombée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant