CHAPITRE 60

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Seona

Cette nuit passée ensemble est l'une des meilleures nuits que j'ai pu passer dans cet appartement. Pas de retenue, pas de peur, et en grande partie, beaucoup de liberté. Une liberté que je me retenais d'avoir avec lui, mais qui a pointée le bout de son nez hier soir. Avec tout ce que nous venons de traverser, je crois que j'avais besoin de réconfort, et son corps en a été un.

- Tu penses à quoi ? M'interrompt-il dans mes pensées.

- A cette nuit, avoué-je simplement.

La couette cache ses jambes, vu que nous sommes réveillés que depuis quelques minutes, alors d'un revers de la main, j'ôte ma couverture blanche recouverts de dessin de fleurs rouges pour vérifier quelque chose.

- Je l'ai enlevé, m'arrête t-il quand je suis sur le point de le découvrir par moi-même.

Je lâche un petit soupir de soulagement, comme si c'était moi qui portait une jambe en féraille tout les jours. Sans plus attendre, je me retourne et le câline. Je l'ai dit : marre de réfléchir. Je veux vivre l'instant présent, et je me fous de tout ce qu'il s'est passé entre nous. Je pense que nous avons suffisamment souffert de cette situation.

Ses grandes mains viennent me papouiller le haut de mon épaule, et je m'enivre de l'odeur de sa peau qui sent bon le monoï.

- J'ai une question, m'interpelle t-il.

- Dis-moi, soufflé-je.

Il hésite presque à me poser sa question, mais admet enfin :

- Tu n'es jamais sorti avec personne ?

Son interrogation me perturbe un petit peu et je ne le cache pas. En me redressant pour pouvoir mieux le regarder, je maintiens ma tête à l'aide de mon coude et éclaire ma voix en la craquelant.

- Non.

- Alors.. J'ai une deuxième question, il surenchérit.

Je n'ai même pas le temps de répondre quoi que ce soit qu'il démarre :

- Tu n'avais jamais fait.. ?

Je souris, probablement de gêne, et dépose un léger baiser sur ses lèvres pour répondre furtivement :

- Non.

Il me dévisage un court instant, puis me lance :

- Finalement, j'ai une troisième question.

Je rigole, et quand je sens qu'il ricane aussi, ce simple son me met de bonne humeur.

- Tu ne va pas me dire que la première fois que toi et moi nous avons fait l'amour.. C'était ta première fois ?

D'un hochement tête, je lui indique que si. Sa réaction se fait immédiate :

- Arrête ! Rigole t-il encore. Et moi qui croyais que..

Je le coupe instantanément :

- C'était très bien, trop bien même, pour une première fois.

Il coiffe des cheveux qui ne lui tombent même pas sur le front pour crâner :

- Ouais, je sais, merci..

En lui tapotant l'épaule, je pouffe à sa connerie.

- Non, dit-il plus sérieusement en se repositionnant face à moi. Tu aurais dû m'en parler.

- Je ne voulais pas casser le moment, et puis, j'en avais autant envie que toi..

- Tu n'a même pas saignée ? Enfin je veux dire, normalement vous saignez vous, les filles, après un premier rapport. Et puis, tu avais l'air si à l'aise.. Comme si..

À la nuit tombée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant