CHAPITRE 61

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Gabriel

Après des heures à attendre que la nuit débarque, je prend enfin mon courage à deux mains pour rejoindre la salle d'attente, où j'espère y trouver un homme avec un beau chapeau de paille rouge.

Je dépose un léger baiser sur les lèvres de Seona avant de partir, puis claque la porte derrière moi en marchant jusqu'à l'accueil. Notre relation s'est tellement améliorée, tellement rééquilibrée, que j'ai l'impression de vivre un rêve éveillé. Je n'arrives pas à savoir ce que nous sommes, même si j'aimerai dire qu'elle est ma petite copine. Tout entre nous se passe tellement vite, mais en même temps, mes sentiments à son égard sont toujours bien plus fort au fur et à mesure que les journées passent.
Elle a donné un nouveau souffle à ma vie.

Je sors mon portable de ma poche quand j'aperçois le standard pour paraître occupé et découvre les messages que je n'ai pas examinés hier :

Mélina (hier) 19h25 -

Maman a fait une quiche

à la courgette.. Je t'en ai

gardé une part, tu n'y

échapperas pas !

Mélina (hier) 22h59 -

Bonne nuit mon frère,

tu me manques ces

temps-ci..

Mélina (aujourd'hui) 15h32 -

Maman s'inquiète que tu

ne rentre pas, même si je

lui ai expliqué que ta

nouvelle copine n'allait pas

bien. Rentre un peu, ce soir.

Mélina (aujourd'hui) 20h47 -

Je vois que tu ne va pas

rentrer ce soir, mais

donne-moi de tes nouvelles,

quand même.. Bisous.

Je me sens mal de lire ça, car la réalité c'est qu'elle me manque aussi. Toutes ces histoires autour de Seona occupe le plus grand de mon temps et de mon esprit, mais il est vrai que je ne devrais pas y délaisser ma propre famille. Il va falloir que j'en parle à Seona, et que demain je passe la journée chez mes parents. Avec les miens.

En arrivant enfin dans la salle d'attente, je suis dégoûté de remarquer qu'il n'y a pas un chat.

Et surtout pas un homme en chapeau de paille rouge.

Mon réflexe est de m'asseoir malgré tout sur une des chaises vide, et d'attendre au cas où que quelqu'un arrive. Sauf que plusieurs minutes vont passer, et personne ne va arriver.

Sans grande surprise, et vu que je n'ai pas envie de retourner dans la chambre pour expliquer à Seona que personne n'est venu et que mon plan a foiré, je perds du temps volontairement en sortant mon carnet et mon crayon de la poche de mon jogging afin de dessiner quelque chose. Mon esprit, - sans grande surprise -, s'arrête sur Seona hier soir, et je m'interroge longuement à la dessiner nue. La vision que j'ai eu d'elle lorsque je lui faisais du bien me revient en mémoire, alors je me décide à la représenter.

Bien sûr, je fais attention à ce que ça ne ressemble à rien de vulgaire. La beauté de son corps émane de mon esprit pour se retranscrire sur ce papier blanc, sous forme de croquis. Je dessine ses petits seins ronds de la plus jolie manière qu'il soit, et espère qu'elle tombera dessus en fouillant dans mon carnet. Je veux qu'elle se voit comme je l'ai vu, et qu'elle comprenne pourquoi je la trouve aussi magnifique à mes yeux. Pourtant, c'est vrai que l'on pourrait se dire qu'elle a tout d'une personne lambda : des cheveux longs bruns qui lui arrive au dessus des fesses, des yeux marrons foncés, une petite taille ainsi qu'une belle silhouette fine. Mais rien ne vaut se qu'elle dégage. Elle m'inspire une présence, une beauté, une désireuse envie de prouver qu'elle ne se laisse pas faire, une humilité, une facilité à réagir logiquement à des situations, une détermination, une loyauté, un sens de l'humour similaire au mien, et une façon d'être qui en attirerai plus d'un.

À la nuit tombée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant