10. Round 1

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En fait, je ronflais très bonnement avant de sentir quelque chose de chaud contre ma poitrine. Pas quelque chose comme une chose, non. C'est plutôt une chaleur humaine. Très douce. Un parfum que je reconnais et qui pourtant ne me dis rien. C'est une sensation étrange et trop palpable pour un rêve. J'en durcis presque avant de me rappeler mon célibat fête déjà ses quatre semaines.

Je dirais plutôt que c'est normal d'avoir ce genre d'imagination quand pour la première fois de sa vie, on n'est plus en couple et qu'on dort tout seul dans le lit. Je veux dire... c'est une situation très éprouvante de me retrouver sans Peepa dans un si grand matelas.

Ou de me retrouver seul pour être plus précis.

Mais putain, cette douce peau glissant sous mes doigts... elle n'a rien de comparable à celle de Peepa. Je dirais qu'elle est trop douce et très, très huilée.

Autant, arrêter de rêvasser, José ! Même le dimanche, il faut bien se bouger.

Alors, je me décide à ouvrir les yeux.

Merde.

Merde. Ce n'était pas qu'un rêve. Il y a bien une femme dans mon lit.

C'est impossible, en vrai !

Sa chevelure drue et teintée argent lui recouvre le visage. Comme cherchant un serpent dans le buisson, j'écarte très doucement les mèches avant de commencer une tonne de questions sur ce que j'ai fait hier soir.

— Grande Cielo !!

Mon rugissement s'accompagne d'un étonnant bond hors de la couchette et le pire, c'est que ma chorégraphie s'exécute très précisément chez elle aussi.

— Quoi ? Quoi ? demande-t-elle en fouillant entre les draps.

Je hurle de tout mon être, pétrifié par ce que je vois, en lui lançant férocement le premier coussin qui me tombe sous la main.

Elle explose de rire, comprenant sans doute la raison de mon cri et je me précipite me chercher la couverture pour protéger mon anaconda.

— Bordel de... ! grogné-je en jetant le second coussin. Merde !! Qu'est-ce que tu fous dans mon lit et toute nue ?

— Mais je me sentais toute seu...

— Putain, Cesci ! je râle en me lançant dans une course poursuite. Je te tuerai avant la fin de cette semaine !

Punaise !

Je déballe mille jurons dans pouvoir me nettoyer l'image de ma nièce en tenue d'Eve contre mon bâton et qui se cambre comme une... Et merde ! Me frapper le front, à genoux contre le matelas ne réussira pas à chasser cette idée satanique de mon cerveau.

— Santa Madre Di Dios ! je hulule. Je ne demandais qu'un séjour de solitude.

Je soupire et grinche en retournant le regard vers le lit. Je crois bientôt finir par craquer. Tout est si différent à présent et je m'efforce de garder ce sourire ridicule alors que je tombe continuellement du haut d'une falaise.

On cogne à la porte et je ne peux m'empêcher de rétorquer vivement.

— Quoi encore ?

— Monsieur José. La femme que Mlle Pepper a envoyée est là pour récupérer le reste de ses affaires.

— Dites-lui d'attendre. Je n'ai pas encore pris ma douche. Elle n'était pas obligée de venir si tôt.

— Vous voulez que je lui dise d'attendre parce que vous trainé au lit et qu'elle est ponctuelle.

— Ne faites pas l'idiot, Edmund.

— D'accord, je ne le ferai pas.

D'un soupire de rire, je fixe la porte et sombre en me laissant tomber sur le lit. Ce que la vie est belle !

#2.THRUTHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant