4. Un peu de perfection

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Imagine me and you

I do

I think about you day and night

It's only right to think about the girl you love

And hold you tight

So happy togetheeeeeeeeeeeeeeeeer...

— Joséeee !

Je ronchonne en retournant à mon reflet dans le miroir, sans pouvoir m'empêcher de me contempler en mode Jaydi music. Grande cielo ! Comment peut-on être aussi beau ? Je croyais finir en pâté avec la scène que m'a faite ma mère hier et qui a failli me rendre sourd-muet. Il faut le croire, ce matin, je m'en suis si bien remis que je testais ma voix d'ange. Je devrais m'inscrire à The Voice.

— Bordel de merde! Vas-tu sortir ?

— Rooh, j'arrive. Me mets pas la pression !

— Pression ?!! Ça fait des heures que tu hurles dans la douche ! Je vais être en retard.

— Bon d'accord, je murmure en m'arrachant à moi-même.

Oh, beau Jaydi, tu vas me manquer toute la journée. Enfin, à moins bien sûre que je trouve un miroir et de quoi m'enticher. Je glisse hors de la douche et Peepa m'attend en feu et presque avec une batte. Elle m'écarte violemment de son chemin et me claque la porte au nez. Eh bien ! Il y en a qui se sont réveillés sur le mauvais pied. Serviette à la hanche, je me dirige vers le rempart de verre et admire la vue.

Los Angeles. Tant de vivacité et de mensonges. Il est si difficile de se démarquer honnêtement dans un système qui ne repose que sur l'hypocrisie. Et là encore, j'y suis arrivée. Je m'avance vers la crédence et saisit ma tablette. Voyons voir ce que nous a réservé Becky, mon assistante !

Rendez-vous avec un avocat, rencontre avec les actionnaires, entrevue pour une plainte d'un membre du personnel... Pour une journée, elle est bien chargée.

Je suis tout habillé et ferme le bouton de ma manchette lorsque ma fiancée sort enfin de la salle de bain. Je l'observe, perdue dans ses pensées, et rouge de colère.

— Qu'il y a-t-il ?

— Rien ! soupire-t-elle.

Je me décide à la prendre par surprise en l'attirant par la taille, contre moi. Elle expire, visiblement très angoissée et conserve son regard ailleurs.

— Regardes-moi, Peepa. Allez ! Regarde-moi.

Elle finit par le faire et au bout d'un moment, larmoie avant de crépiter en sanglots sous mon étreinte. Mon cœur se serre. Je la câline, la gorge nouée. Mes mains tremblent sur son dos, mon pouls s'accélère, mais je me retiens d'exploser aussi.

— Peepa, je t'en prie, dis-moi ce qui ne va pas !

Son silence ne me fait pas chaud à la poitrine. Langue perdue, je me plais à attendre patiemment qu'elle veuille bien se confier, espérant de toute mon énergie, ne pas être la cause de ses pleurs. Elle repose sa tête sur mon torse nu et fait couler ses doigts sur ma peau. En d'autres circonstances, j'aurais pensé lui retirer sa robe de bain, mais il m'est impossible de réfléchir à autre chose que son état.

— Qu'il y a-t-il, cara ? Dis-moi si j'ai fait quelque chose qui t'a.

— Ce n'est pas toi, José C'est juste que... je... j'ai l'impression de manquer de ressources, de fanfaronner pour rien. En somme, je ne suis pas si compétente que je veux bien le croire.

— Non ! Bon sang, chérie ! je murmure en m'éloignant d'elle, relevant sa tête d'un doigt.

Le bleu perçant de son regard me fait déglutir. Mon pouce balaie la perle sous ses cils et je serre des dents.

#2.THRUTHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant