16. Stimulus

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— Au fond je crois que je la supporte, seulement parce que c'est ma tante.

— Tu adores Uzy. Tu es juste en colère ! je murmure, enfilant mes chaussettes tandis que je regarde ma nièce se coiffer devant mon miroir.

— Non mais... tu te rends compte qu'elle se tape même les meufs qui me plaisent ? Et je dois la laisser faire parce c'est elle qui les a abordé en premier. C'est détestable.

— Je crois que tu en fais un peu trop.

— Moi ? aboie-t-elle alors que je me couche en pensant à ma vie de célibataire qui m'oblige encore à dormir avec une femme... merde.

— Oui, toi, Francesca Lacy Delvaro.

— T'en avais pas besoin, rigole-t-elle avant de se jeter sur le lit.

Elle entre sous ma couverture et m'enlace de toutes ses forces alors que je grogne. Qu'est-ce que j'ai fait au bon Dieu ?

— Tu mérites vraiment d'être heureux Zio, bredouille-t-elle très bas.

Je souris sans savoir quoi lui répondre, la tête entre ses jambes alors qu'elle me caresse les joues.

— Tu sais, j'ai toujours rêvé d'avoir quelqu'un comme toi... enfin, comme meuf.

— Tu voudrais un José en mode féminin, je grommèle.

— Oui, c'est ça ! explose-t-elle en rire.

Ensuite un silence s'abat sur nous et je sens de plus en plus ma poitrine peser.

— En fait, je parlais de quelqu'un d'attentionné, d'attentif, d'excentrique. Et quand je me dis que tout ce que tu fais, c'est te concentrer sur la famille, être aux petits soins pour nous tous... tu n'as jamais vraiment un peu de temps pour toi... quand j'y pense, je déteste encore plus Pepper pour ce qu'elle t'a fait.

— Oh... tu n'as qu'à oublier ça, Cesci. Je n'ai juste pas été à la hauteur.

Je ne m'attendais pas au coup brutal que m'assène Cesci sur la tête avant de dégager son étreinte.

— Mais t'es cinglée ou quoi ?

— Non, Zio ! hurle-t-elle. Je commence à penser que quelqu'un a placé quelque chose dans ta tête pour te rendre fou. Tu veux toujours voir que tout est rose, ramener la faute sur ton dos. Tu auras dû devenir avocat. Et quel genre de connerie tu vas sortir après ça ? Tu vas aussi défendre les assassins et les violeurs. Ou alors, tu défendrais le diable.

— Bah, quoi ? Le diable s'est senti mal en voyant que Dieu allait aimer autrui plus que lui, tu auras fait quoi à sa place ?

Le visage assommé qu'elle m'offre pourrait me faire éclater de rire si je ne savais pas très exactement ce que je faisais. Elle soupire et quitte le lit.

— Tout bien pensé, je crois que j'irais dans ma chambre.

Elle a l'air vexée de ne pas être prise au sérieux, mais je ne peux faire autrement, j'ai besoin d'espace et je ne veux plus me retrouver au sol les matins alors que le lit est si spacieux. C'est presque comme si pendant que cette salope ronfle, un esprit mauvais guide son corps jusqu'à me virer d'un aussi grand matelas.

Je ne réplique pas et me recouche lorsque soudain, je sens une chaleur humaine contre moi.

— Bordel, Cesci. Je croyais que tu devais partir.

— J'ai changé d'avis.

Elle se frotte contre moi et je l'évite maladivement jusqu'à tomber sur la moquette. Puis-je crier, s'il vous plait ?

#2.THRUTHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant