19. As de coeur

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— En même temps, c'est évident que personne ne voulait te briser.

La voix de Pamela me parait si lointaine alors que je hume mon café chaud depuis la cuisine. Bon sang, c'est délicieux... et lénifiant.

Je m'avance jusque le canapé près de Marsha en écoutant Pam parler.

— Je suis passée par là. Ma mère à moi est malade depuis la nuit des temps. Sans compter que son caractère détestable ne la guérit pas. Je sais que ce n'est pas réconfortant, mais... ça ne va pas s'arrêter tant que vous ne trouvez pas un terrain d'entendre.

— Mais comment on pourrait s'entendre avec une attitude pareille ? se plaint Marsha enveloppé dans une couverture de la tête au pied. Elle n'arrête pas d'en faire des tas, d'essayer de me contrôler. Et c'est encore pire depuis que je sais ce qu'elle a. C'est un peu comme un enfant qui fait le sage quand mon père est là et tire la langue dès qu'il a le dos tourné.

— Oh... c'est juste parce qu'elle n'est pas paralysée, je grogne.

— Un peu comme la tante de Mlle Migan ! murmure Pam en haussant les épaules avant d'engloutir sa table.

— Oui... Mais, c'est pas pareil ! Elle va mourir, Pam ! reprend Marsha. Et elle continue de prier avec une attitude pareille... je me demande si ce n'est pas le diable qu'elle supplie pour qu'il lui inspire de nouvelles idées pour m'envahir avant d'aller en enfer.

— C'est pas très gentil, ça !

Marsha grogne alors que Pam et moi rions comme des demeurées. Sans le faire exprès elle peut rendre une situation archi dramatique très comique.

— Mais enfin les filles ! hurle Marsha pour nous rappeler à l'ordre.

— D'accord ! je braille. Je suis désolée, mais si j'étais à ta place, chaque soir j'irai boire un coup au Beethoven...

— Non, mais tu abuses Abby !

— En même temps, c'est pas à toi que je dois demander des conseil ! marmonne Marsha presque en feu.

— Mais quoi ? je ris.

— Si seulement ça t'arrivais d'être sérieuse dans les moments sérieux, tu manques d'immaturité ! continue Pam...

— Truth a dit...

Je n'ai même pas encore commencé que les deux hurlent en se fermant les oreilles et finissent pas éclater de rire.

— Oh les vaches !

— La seule vache ici, rétorque Pam... c'est toi.

— Figure-toi que la vache s'est encore retrouvée entre mes cuisses ce matin.

— Oh my God, Abby ! s'exclame Pamela alors que je pars pour un fou rire.

— Mais quoi ? Je. Suis. SOM.NAN.BU.LE !

— T'as aucune limite, ça fait flipper, marmonne Marsha derrière ma couverture.

— Aucune dignité plutôt.

— Mais quoi ? Je ressens juste le besoin de vous montrer souvent le plaisir que c'est de se faire bouffer la chatte par une connaisseuse !

Elles partent en grognement de écœurement et je ris alors que le téléphone de Pam sonne. Elle le sort précipitamment de son sac après avoir posé avec élégance sa tasse de café.

— Oh... Le boulot m'appelle. Je dois m'en aller.

— Oh... je vois. Il ne reste plus que moi et la bouffeuse de chatte.

— Aww, ne joue pas la rabat-joise. Tu vas voir, c'est divin.

— Abby, s'il te plait, mine Pam en se levant. ? Ne lui bouffe pas la... enfin tu sais... son truc qui fait pipi.

#2.THRUTHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant