RILEY Tome 4 & JAY Tome 5

Chapitre 4 : Mon petit poney...

Jay

- Si, tu entends parler de quoi que ce soit, appelle-moi ou contacte Cruz ! On compte sur toi, Teddy !

- Tu me connais gamin ! Déclare le cinquantenaire en me serrant la main.

Je connais ce vieux bonhomme depuis toujours et je sais que nous pouvons lui faire confiance. Mon frère voulait des informations complémentaires pour valider une théorie et il en aura une partie à son retour de Vegas demain.

Je marche jusqu'à ma Jeep, où m'attend déjà la tornade. Elle me fixe intensément de ses grands yeux miel et un frisson se faufile sous ma nuque. Cette meuf est insupportable et je déteste ce qu'elle me fait ressentir à chaque fois que ses iris croisent les miens.

Depuis l'accident, je suis différent de celui que j'étais avant et à chaque fois que je suis avec elle, même si j'aime particulièrement l'emmerder, je me sens gêné.

En huit mois, je me suis habitué à ce que ce soit les autres qui soient mal à l'aise en me voyant, la plupart des gens me dévisagent avec interrogations, pitié ou parfois même un certain dégoût.

Mais, pas elle ! Putain, lorsque cette peste me regarde de ses iris ambrés, c'est comme si toutes mes cicatrices n'existaient plus ou qu'elle ne les voyait tout simplement pas.

En l'amenant ce matin avec moi, j'étais persuadé de lui faire plaisir. D'habitude, les meufs adorent ce genre d'endroit, mais encore une fois, Riley n'est pas du tout comme tout le monde !

Pourtant, dès les premières minutes, j'y ai presque cru, elle avait l'air heureuse et émerveillée par les lieux, jusqu'à ce que je dise le mot de trop... En quelques secondes, elle avait vrillé hystérique, redevenant ce bon vieux Chucky diabolique.

Moi, qui pensais m'en débarrasser dans l'immensité de la serre, pendant que je discuterais tranquillement avec Teddy, ses yeux de biches effrayés m'avaient directement noué l'estomac et j'avais été incapable de la laisser seule face à ses peurs.

J'avais très vite compris que "Madame, je n'ai peur de personne " flippait grave ! Ses billes ambrées m'avaient suppliée de la laisser prendre ses jambes à son cou, mais sans comprendre vraiment pourquoi, j'avais eu envie qu'elle surpasse ça !

J'aurais pu profiter de sa phobie pour les petites bêtes pour me venger, cette peste m'avait quand même défoncé l'orteil sans aucune raison quelques minutes plus tôt et sûrement, cassé mon coup avec Callie, mais non !

Au bout d'un moment à essayer de la rassurer, elle s'était enfin légèrement détendue dans mes bras, néanmoins sa main était restée fermement accrochée à la mienne, jusqu'à ce que nous ressortions accompagnés de Teddy, quarante-cinq minutes plus tard.

- Tu te sens mieux ? Demandé-je mollement, en m'installant derrière le volant de mon 4x4.

Elle secoue doucement la tête à l'affirmative, et me questionne immédiatement en retour.

- Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?

- On rentre, mon père m'a envoyé un message, il y a du nouveau pour Aria ! Annoncé-je, en la fixant un peu trop longtemps.

Son front se plisse légèrement et elle souffle un "Quoi ?" agacé. Je supporte mal son regard, mais ça me fait sourire de voir que c'est réciproque.

- Rien !

Je lance le moteur et enclenche la marche arrière tandis qu'elle pianote sur son téléphone. Ni l'un, ni l'autre ne savons quoi nous dire, alors le trajet retour se fait de nouveau dans un silence lourd et pesant.