RILEY Tome 4 & JAY Tome 5

Chapitre 31 : Bidule...

Jay

- Il se fait tard, je vais vous laisser ! En tout cas, je suis ravi d'avoir fait votre connaissance, Monsieur Kingston !!!

Le petit bonhomme d'une cinquantaine d'années, me fixe par-dessus ses petites lunettes rondes qui reposent sur le bout de son nez, l'air faussement contrarié.

- Enfin... je veux dire, Philippe ! Repris-je rapidement, en me levant de l'immense fauteuil royal dans lequel je suis installé depuis mon arrivée.

Tout à l'heure, en pénétrant chez eux, j'ai tout de suite été époustouflé par la décoration de ce mini-château. Même si le père de la diablesse m'a avoué humblement que ce n'était qu'un petit manoir, cette baraque n'a pas moins de dix chambres avec salles de bain privatives au compteur.

Moi, qui trouvais la maison de mes parents immense, là, je suis resté littéralement sans voix durant toute la visite du rez-de-chaussée.

J'ai souri bêtement tout le long de ma découverte de la demeure, en me disant que Ma princesse menait réellement la vie de château. Et au fond, je comprends pourquoi elle n'avait pas voulu me parler du lieu où elle vivait. C'est certain, je l'aurai sûrement charrié à ce sujet.

- Où loges-tu, fiston ? Me questionne soudain le roi Philippe.

Même si j'étais très embarrassé à l'idée de rencontrer ses parents, surtout après la dispute que nous avions eue un peu plus tôt, je suis particulièrement content de l'avoir quand même fait.

Philippe Kingston est un homme d'une gentillesse naturelle et incroyable, très intelligent et qui a énormément d'humour. Comme sa magnifique fille, il n'a pas tenu lieu de ma gueule ravagée et m'a tout de suite mis à l'aise.

Il m'a gentiment offert un verre d'un délicieux whisky et nous avons passé la dernière heure à discuter et rire ensemble. De tout et n'importe quoi.

De décoration, du château, de sa fille, mais essentiellement de bécane. J'étais très étonné d'apprendre que nous partagions la même passion pour les engins à deux roues. Je n'aurais jamais cru ça, vu que Riley m'avait demandé de lui faire faire son baptême sur ma R1.

Du coup, je n'ai pas osé en parler.

Elle, elle paraissait vraiment mal à l'aise, notamment au tout début. Jusqu'à ce qu'elle disparaisse quelques minutes pour aller se changer. J'avoue, j'étais légèrement déçu en la voyant redescendre l'immense escalier vêtu de son petit pyjama en soie verte.

Bien qu'il lui scie à merveille, mes yeux auraient bien voulu profiter un peu plus d'elle dans cette foutue robe rouge qu'elle avait réservé pour cet enfoiré de Burk.

Quant à sa belle-mère, Suzanne, je ne sais pas vraiment quoi en penser. Lorsqu'elle m'a vu débarquer chez elle, elle avait l'air autant surprise qu'énervée. Malgré tous ses faux sourires, j'ai bien vu que ma présence l'importunait au plus haut point.

Cette petite bonne femme a l'air sévère et acariâtre. Elle ne s'est pas cachée pour examiner minutieusement ma cicatrice pendant tout le temps où elle est restée avec nous dans le grand salon. Les seules fois durant lesquelles son regard vert a délaissé ma vilaine balafre, c'était uniquement pour fusiller du regard Riley.

Et à ces moments-là, j'ai tout de suite vu et senti l'anxiété de ma petite peste augmenter. Elle baissait instantanément les yeux sur ses petites mains, qui elles, essayaient en vain de s'occuper.