Depuis toute petite, Riley Jane Kingston rêve de son prince charmant. Même si elle enchaîne les histoires d'amour, elle ne perd pas espoir.
Elle sait qu'un jour elle rencontrera l'homme qui cochera l'entièreté de sa liste de critères et avec qui el...
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Jay
— Putain, arrête de bouger, Scarface !
La rouquine face à moi, me fusille d'un regard noir tandis qu'elle essaie, malgré ses mains tremblantes, de refermer la plaie profonde de mon arcade sourcilière.
J'ai un mal fou à réprimer un sourire à chaque fois que le bout de sa langue apparaît avec son petit air concentré.
— Sinon quoi ? Demandé-je, en retour.
Ses gestes se figent et ses billes ambrées retrouvent les miennes l'espace d'une seconde. Son air agacé ne l'a pas quitté depuis que nous avons fui le bourbier dans lequel elle nous a fourré ce soir.
— Sinon tu risques de garder une vilaine cicatrice… Souffle-t-elle, avant de continuer de poser, un à un, les straps sur ma plaie sanguinolente.
Mon rire sans joie résonne contre les murs carrelés de la salle de bain.
Après notre fuite précipitée du repaire des Hells Angels, je nous ai conduits dans le premier motel que j'ai trouvé. À l'origine, je voulais juste trouver un endroit un peu sécurisé pour vérifier que Ry ne soit pas blessée.
Mais, cette foutue chieuse n’a rien voulu savoir et s'obstine à vouloir soigner mes blessures en priorité.
Voilà pourquoi nous en sommes là. Moi, assis sur le bord de la baignoire, elle entre mes jambes écartées. Son parfum s'infiltrant sournoisement dans mes poumons et étant obligé de me faire violence pour ne pas la toucher.
— Tu sais, une de plus ou une de moins, personne ne verra la différence ! Annoncé-je mollement.
À mes mots, elle arque un sourcil et me dévisage furieusement.
— Moi, je la verrai…
Mon cœur s’emballe. Je ne dois pas être net, pour trouver une petite dose d'espoir dans quelques mots prononcés avec une si grande froideur.
Mes cicatrices sont ce qu'elle préfère chez-moi et malgré sa rancune, elle continue de tenir la promesse qu’elle m'a faite. Les aimer pour nous deux.
Puis délicatement, elle imbibe d’alcool un nouveau coton, pour nettoyer le sang séché autour de ma nouvelle cicatrice préférée.
— Justement ! Tu pourras être fière de toi à chaque fois que tu la verras. C’est la tienne et rien que la tienne celle-là ! Déclaré-je, en tentant d’apercevoir mon nouveau stigmate dans le miroir face à moi.
Son soupir d'exaspération s'échoue sur mon visage tandis que ses mains sur mes épaules me forcent à me rasseoir correctement sur le bord de la baignoire.
