RILEY Tome 4 & JAY Tome 5

Chapitre 15 : Mauvaise journée...

 
 
 
 

Jay
 
 
 
 
 

— Comment vas-tu réellement, mon poussin ?

Ma mère assise en face de moi, autour de l'îlot central de leur immense cuisine, me pose LA question que je redoutais.

Je pense que Judith Moore a un véritable radar à humeur avec chacun de ses garçons. Elle réussit toujours à lire en nous, comme si c'était juste facile pour elle, alors que nous-mêmes avançons à tâtons dans nos propres têtes.

— Ça va… Menté-je.

De toute manière, je ne sais pas exactement comment je me sens, alors ce n'est qu'un demi mensonge. Mon seul et unique problème tourne toujours autour de la même personne.

Certains jours, je suis triste et je doute constamment de mes décisions. Surtout lorsque je me retrouve avec l'objet de mes désirs, à quelques mètres à peine, qui continue de vivre sa vie comme si de rien n'était.

Comme si “Nous” n'avait jamais existé ou n'était juste qu'un lointain souvenir, sans vraiment d’importance pour elle.

À d'autres, je sais, sans pouvoir l’expliquer, que j'ai raison et que mes efforts finiront par payer. J'ai ce foutu pressentiment qui me motive à chaque fois que ses iris caramel retrouvent les miens, même si ce n'est que pour quelques secondes.

Ce matin, quand Aria m'a appelé en me demandant si je pouvais m'occuper de récupérer Riley, j'étais prêt à dire non. Mais, la petite peste qui me sert de sœur a su me convaincre en glissant subtilement dans la conversation, que si je ne voulais pas, Liam se proposait.

Or, moi vivant, il est hors de question que Ry monte sur la moto d'un autre gars, même s'il se trouve que le type en question est mon meilleur ami, coloc ou bien frère de cœur.

Depuis que j'ai entamé la phase offensive avec Ry, j'ai l'impression d'être beaucoup plus jaloux qu’avant.

J'ignore si c'est à cause de l’éloignement ou la peur de la perdre définitivement, mais j'ai de plus en plus de mal à cacher cette putain de jalousie qui me dévore chaque jour un peu plus.

Je me demande même si à certains moments, les autres ne s'amusent pas avec elle, uniquement dans le but de me faire rager.

Bref, ces derniers temps, c'est la merde.

— Je sais que depuis l'accident de ton frère, toi et moi, on discute moins qu'avant… Mais, sache que je suis là… je serai toujours là !