RILEY Tome 4 & JAY Tome 5

Chapitre 36 : Feel like shit...

Riley

C'est la nausée qui me réveille de bonne heure, mais c'est le corps chaud et délicieusement masculin pressé contre mon dos qui me fait prendre conscience de mon énorme migraine.

Une remontée acide me brûle l'œsophage. J'ai à peine le temps d'atteindre la salle de bains que j'ai l'impression qu'un horrible marteau piqueur tape en rythme dans le fond de mon crâne.

Assise sur la cuvette des toilettes, l'air sûrement désespérée, je peine à ouvrir les tiroirs du meuble à côté de moi, à la recherche vitale d'une aspirine.

Heureusement pour moi, Suzanne veille toujours à ce que chaque salle de bains de son immense palais, ait tout le nécessaire de pharmacie pour nos invités.

Après avoir difficilement avalé le cachet, je me déshabille et file sous la douche à l'italienne.

L'eau tiède qui coule le long de mon corps légèrement endolori me fait un bien fou. Au bout d'un petit moment, ma tête cesse enfin de tourner et je n'ai presque plus la nausée.

En sortant de la salle de bain, je prends quelques secondes pour observer Jay. Il dort comme un bébé, j'aime voir ses traits si détendus.

Je pince mes lèvres pour m'empêcher de sourire bêtement. Hier soir, j'ai enfin réussi à lui faire part de mes sentiments.

Pour certains, ce n'est peut-être rien, mais pour moi, c'est déjà une très grande victoire. Même si j'ai essayé de me convaincre du contraire durant quelque temps, je ne pouvais plus nier à quel point cet imbécile s'est immiscé dans mon cœur.

Vingt minutes plus tard, alors que je descends à la cuisine pour préparer un petit déjeuner au lit pour mon prince plus que charmant, qui a pris soin de moi toute la soirée, je suis surprise de retrouver mes parents déjà attablés.

- Bon... bonjour... Annoncé-je, en les embrassant chacun leur tour.

Mon père me sourit tendrement en me rendant mon étreinte, par contre, Suzanne a l'air toujours aussi contrariée.

Je tente tant bien que mal de faire comme si de rien n'était, tout en récupérant un plateau et en commençant à préparer un jus de fruits pressés, tandis que mes parents continuent de discuter tranquillement autour de leur full breakfast.

Mon estomac grogne légèrement tandis que je tartine quelques tranches de pain fraîchement grillées avec de la confiture de mûres pour Jay.

J'ai bien vu dès son premier jour ici que le petit déjeuner traditionnel à base de saucisses et de flageolets avec des champignons avait quelque peu du mal à passer.

Ce matin, j'ai envie de lui faire plaisir et de prendre à mon tour soin de lui.

Grâce au champagne, j'ai enfin pu lui dire que je l'aimais. Et même si j'ai été incapable de lui redire par la suite, je veux qu'il sente à travers ma petite attention à quel point ce petit con prend de plus en plus de place dans mon cœur.

- À plus tard, Bidule !

La voix de mon père me sort instantanément de mes pensées pour mon amoureux. Je n'ai même pas le temps de lui répondre quoique ce soit qu'il a déjà filé en direction des employés en train de démonter l'immense barnum.

Soudain, ma bonne humeur s'efface peu à peu pour laisser place à une tout autre sensation, bien moins agréable. Un mal-être m'envahit progressivement tandis que Suzanne me rejoint près de l'îlot central.