Torturée(suite...)

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Nous avançâmes rapidement. Je voyais un décor somptueux qui n'allait pas du tout avec l'endroit d'où je venais de sortir. Le couloir était orné de chandeliers et d'un tapis doré. Cinno regardait devant lui, aucune expression à son visage si doux autrefois. <<Que lui était-il arrivé? Nous aurait-il trahi?>>. Je chassa cette pensée de mon esprit. Non, il ne nous aurait jamais trahi et il était sincère quand il avait dit qu'il sauverait Aïmi.

Les liens qui me serraient les poignets me brûlaient la peau. Les frotter était encore pire. Je suppliai que quelqu'un vienne où que Vick arrive dans un grand "Pouf!" pour me libérer. Mais je devais maintenant tenir compte que de moi et trouver un plan.

Nous arrivâmes jusqu'à deux grandes portes noires et où des inscriptions étaient gravées. Elles représentaient une langue étrange et en dessous il y avait deux épées entrecroisées avec un lion au milieu avec du sang qui dégoulinait sur son pelage du visage. J'eus un frisson mais le pire était à venir. D'autres gardes aux armures noires et scintillantes tirèrent les portes pour laisser place à une pièce aussi noire que la nuit. Des mains me poussèrent à l'intérieur. Je tombai sur le sol humide et des petites fenêtres s'ouvrirent et échappèrent une minuscule parcelle de lumière. Mais cette mince lumière me suffit à voir cet affreux décor qui s'offrait devant moi. Des couteaux de toutes sortes étaient étalées sur le sol dans l'immense pièce au mur peinturé en foncé. D'autres lames pendaient du plafond et étaient accrochées sur les murs. Je sursautai de terreur en vue de toutes ces armes. Et en plus, des armes de tortures s'étalaient sur une table qui se trouvait parallèle au trônes au fond de la salle. Dix rois étaient assis sur les trônes avec un air sérieux mais quand ils me virent un sourire aussi cruel que celui du pire assassin du monde illumina leur visage. Je reculais péniblement. Or les gardes me donnèrent des coups de pieds qui m'avancèrent de plus en plus. Heureusement, au dernier coup je ne touchai pas au lames qui s'étaient dangereusement rapprochées de moi. Je soufflai et un couteau volai vers mon corps. Il se planta tout près de ma main qui était accoté au plancher. Je regardai, terrorisée, le couteau qui avait formé une petite craque dans le bois franc.

-Attends-toi à ce que la prochaine fois je ne te rate pas!, ricana un des rois qui se trouvaient au milieu de la rangée.

Les dix rois étaient identiques à part leur coupe de cheveux. C'étaient des coupes du moyen-âge version un peu plus moderne et sombre. La colère m'emportai et j'ouvris la bouche. Je voulus parler pour dire des insultes à ces bouffons en revanche aucun son ne sortit. Je commençait à tousser ainsi que cracher du sang. J'essuyai vite mon dégât de sur mon menton et dirigeai mon regard furieux (pourtant si effrayé) direct sur les rois. Il rirent de bon coeur en buvant un liquide rouge foncé. Je détestai leurs rires ignobles qui me donnaient mal à la tête. Après tout ce charabia, Cinno avança et s'inclina. Il me regarda avec mépris et ignorance avant de demander la permission à ses maîtres si il pouvait commencer. <<Oh non, faites que ce n'est pas à quoi je pense! Non non non!>>, me dis-je à moi-même. Un des plus grands rois lui fit signe d'aller commencer. Des hommes arrivèrent avec une civière qu'ils utilisèrent pour m'emporter ailleurs. Tandis que Cinno poussai la table à roulette où les instruments à torture se trouvait. Je bougeai dans tous les sens pour me détacher. Visiblement, il n'y avait aucun moyen de s'évader. Je pensai subitement à Vick. Quelle horrible pensée! Je l'avais imaginé mort dans sa cage et il ne restai qu'une minuscule couche de peau qui collait à ses os. Des cernes noirs et des yeux injectés de sang le rendait encore plus hideux. Une barbe plutôt grosse avait poussé et il était tout sale. Même ses cheveux blonds ressemblaient maintenant à des bouts de poils gris éparpillés sur son crâne. Je secouai ma tête pour effacer cette image. La civière était à ce moment rendue à un endroit aussi désagréable que les autres. Sauf que celle-ci n'était pas noire. Non, elle était d'un blanc clair qu'on utilise dans certain hôpitaux ou place psychiatrique. Il n'y avait aucune fenêtre et cette pièce avait été lavée parfaitement ne laissant aucune trace du passage de la dernière personne a être venue. La civière s'arrêta au plein centre de la salle. Cinno, aux pupilles rouges et plus aussi bleux qu'auparavant, immobilisa sa table à roulettes. Il n'avait dit aucun mot depuis le trajet. Aucune émotion non plus ne traversait son visage bleu. Je criai le plus fort possible comme si j'aurais pu retarder mon supplice. Cinno attrapa un bout de tissu vert pâle et l'attacha autour de ma bouche. Il déposa un doigt sur mes lèvres en faisant signe de me taire. Mais pas gentiment, il avait maintenant l'expression des autres rois de tout à l'heure. Je gigotai pour peut-être faire tomber la civière. Pourtant, ce fut une autre tentative échouée.

Tous les autres étaient partis en refermant soigneusement la porte blindée. Cinno s'enveloppa les mains de gants de plastique et pris une pince. L'objet toucha ma peau. Je sursautai et d'énormes larmes sortirent à l'extérieur de mes yeux plissé par l'horreur. Il n'avait pas commencé mais je sentais que ça allait être terrible. Et j'avais raison car il ouvrit la pince et l'approcha de ma jambe. Le collet large et les manches bouffantes de mon one-piece bleu et blanc était mouillés par la sueur. Cinno referma lentement la pince (un peu comme une pince à sourcils) et arracha un morceau de peau. Il m'arracha aussi un cri horrible de ma bouche. Cinno n'avait toujours pas réagi et en redemandait plus. Il continua à m'enlever un par un des morceaux de peau. Je sentais ma peau se décoller pour laisser des endroits à vifs et rouges. Ma jambe me brulait. Puis, Cinno changea d'instrument en prenant un ciseau. Il l'approcha de mon visage.

-Cinno arrête! Ne me reconnais-tu pas! C'est Anaelle!

Or il n'entendait rien ou il faisait semblant de n'avoir rien entendu. Il coupa une partie de ma chaire. Cette fois-ci je cria encore plus fort que tantôt. Du sang coulait rapidement le long de ma joue endolorie. Quelle sensation terrifiante que de sentir un trou dans sa joue. C'était un mal qu'aucune personne ne voudrait avoir. Un mal qui se répandait trop vite parce que ma joue gonflait. Déjà tanné du ciseau, Cinno sortit d'une pochette une sorte de briquet en bois. Il brûla ma blessure et une partie de mon ventre. Le feu m'avait abimé le corps. Cette fois-ci s'en était assez! Je n'avais plus la force de résister et je me résignai. <<peut-être est-ce le moment que j'attendais? Peut-être est-ce le moyen de finir ma vie misérable et de pouvoir délivrer mes amis de ces malheurs... En me tuant>>, pensai-je. Je réussis tout à coup à défaire mes liens. Je ne savais pas comment mais je réussis. C'est tout ce qui comptait. Ensuite, pour finir le tout, Cinno prit une dague qu'il pointait vers mon coeur. Il hésita. Je n'attendis pas plus de temps que pris le bout de la dague et, toujours couchée et remplie de blessures, j'enfonçai la lames aiguisée droit dans mon corps. Je perdis le souffle mais me sentis si bien. Peut-être était-ce vraiment ce que j'attendais depuis le début... Peut-être était-ce mon destin. Celui de mourir piètrement dans les mains de l'ennemi. Ou plutôt dans les mains de Cinno... Non en fait, c'est moi qui l'avait condamné à un meurtre qu'il porterait sur sa conscience...
En revanche, c'était trop tard pour revenir en arrière...

MalheureuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant