Embuscade

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-J'attends depuis un moment de te poser cette question! Vick, pourquoi tu ne remets pas cette magnifique armure que tu as reçu?, demandai-je avec un sourire en coin.

-Premièrement, je ne l'ai pas reçu! Elle était déjà à moi, puis-je te le rappeler. Et deuxièmement, ben... C'est parce que... Ben elle est lourde!, argumenta-t-il en bougonnant comme un enfant.

Nous rîmes ensemble en sentant que cette réponse était tout à fait ridicule. Je lui donna un coup de coude sur l'épaule et il me fixa de ces yeux émeraudes. Je le fixai aussi en sentant que je fondais sous son regard de prince charmant. Je n'avais pas eu le temps de rester réellement avec Vick depuis que nous avion repris l'aventure dans les souterrains pour aller voir Ectasia, la soeur de Raf. Nous avions été souvent interrompu par nos coéquipiers qui prenaient la maligne habitude de nous ridiculiser amicalement. Je trouvais ça drôle mais par certain moment ça me faisait rager car je n'avais pas eu le temps de me rapprocher de Vick qui attendait lui aussi de pouvoir enfin m'embrasser.
Alors, c'était le seul moment, dans un couloir sombre sous la terre, que nous pourrions enfin profiter de cette solitude. Vick s'arrêta de marcher et me pris dans ces bras. Je fis de même et relevai la tête vers la sienne. Vick avait malheureusement une demi-tête de plus que moi, ce qui n'arrangeait la chose. Il se pencha sur mes lèvres et m'embrassa sensuellement. Bon, là, j'enlève les détails et je trouve que c'est mieux comme ça! Je peux juste dire que c'était extraordinaire et beaucoup mieux que toutes les dernières fois! Je posai mes bras sur ses épaules et me collai plus fort sur lui comme pour chercher encore plus de réconfort. Il ne paraissait pas surpris et rentra ses mains en dessous de mon chandail pour pouvoir toucher la peau sur mon dos toujours un peu fragile. Il me caressait et traçait des formes irrégulières sur ma nuque. Je frissonnai un peu et me décollai de ses lèvres pour plonger ma tête dans la chemise blanche que Cinno lui avait prêté. À ce moment précis, je laissai mes émotions se répandre sur son torse. Mes larmes continuaient à mesure que je me rappelais tout le poids que j'avais sur les épaules et tous ce que j'avais fait subir à tout le monde. À cause de moi et de mon encre de démon, j'avais mis en danger tout un monde et même Vick qui était, hum, enfin c'est ce que je crois, mon petit ami. Ou plutôt mon grand petit ami! Vick me frottai le dos pour me calmer et je me laissai bercer dans ses bras et son corps chaud. Je pris ma cape qui reposait sur mes épaules et la ramenait vers le devant de mon corps pour me recouvrir de celle-ci. Mes jambes tremblaient légèrement et je pleurai encore plus fort en hoquetant. Ma douleur sortait de mon corps tranquillement. J'avais enfin pu relâcher toute la tension et le stresse. Vick me repoussa doucement et se retourna vers le fond du tunnel. Il y avait une intersection ce qui faisait qu'on pouvait se... Cacher derrière le mur. Je vis tous les autres en train de nous fixer du coin du mur. Ils murmuraitent TRÈS subtilement (j'insiste sur le "très") en nous regardant. Puis, ils arrêtent de chuchoter en voyant qu'on les avaient aperçu. Ils se recachètent tous derrière le mur riant. Je fusillai du regard nos amis qui prenaient fuite. Vick s'excusa du regard malgré que ce n'était pas sa faute. Je hochai la tête pour lui faire comprendre que c'était correct et que ce n'était pas grave. Je lui souris et il me souris aussi en me prenant pour une dernière fois dans ses bras.

Je m'essuyai les yeux et reniflait un peu en allant rejoindre nos amis qui nous fixaient comme pour nous demander des détails. Je les regardaient furieusement mais je finis par sourire en voyant leurs visages. Ils étaient désolé, curieux et rieur en même temps. Leur visages étaient vraiment à pleurer de rire. Vick pouffa et se retint de ne pas se mettre à se taper sur les cuisses tant il riait. Cinno se mit aussi à rire en se retournant pour voir Raf, Sandra et Otoli. Finalement, cela finit par une vague de rires et d'exclamations. Nous arrêtâmes de rire quand nous nous rappelâmes notre mission. Nous continuâmes de marcher, le sourire sur les lèvres. Ça faisait du bien de se détendre et de rejeter toutes les ondes négatives. Mais je vis de biais Raf qui regardait le plancher, abattu et anéanti par (selon ce que je pensais) le souvenir de sa soeur qui lui demandait d'aller me chercher. Je me mis à ses côtés et je passai ma main dans son poil un peu sali par la terre. Il pointa ses yeux noirs et embués de larmes dans les miens et je lui fis signe de monter dans mes bras. Le renard aussi petit qu'un sac à dos, sauta dans mes bras tandis qu'Ikita rougissait de jalousie. Je riai un peu et pris le dragon pour le mettre sur le sommet de ma tête.

MalheureuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant